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Tiré de formations certifiant des UFC

Choisir notre fluctuation
Parmi les catégories de produits financiers.

L’image ci-dessous reprend fondamentalement les données classiques sur la nature, les styles et les méthodes d’investissement boursier, non pas sous l’aspect historique, mais d’une manière plus concrète et pratique pour bâtir notre portefeuille de placement devant l’avenir toujours inconnu.

Regardons cette image prospective soigneusement pendant quelques minutes. Découvrons par nous-mêmes la signification de chaque mot, chaque sigle et chaque couleur.

Et maintenant, décortiquons tous ces éléments, un à un. Dans la colonne de gauche, nous découvrons quatre choix que nous aurons le plaisir de faire.

Nous travaillerons ici avec une dizaine de catégories de titres, ce qui est largement suffisant pour notre bonheur d’investisseur. Elles sont classées par degrés de fluctuation croissante du bas vers le haut.

  • Fluctuation zéro pour le CPG ou le compte bancaire, avec un rendement historique très faible, voire quasi nul.
  • Fluctuations très fortes pour les actions de haute technologie qui afficheront peut-être un endement très élevé, mais… peut-être le contraire.

Entre les deux, il y a du choix. Examinons chacun d’eux en commençant par le bas.

Dans la zone bleue, nous trouverons tout ce qui est supposé être très sûr, mais… sûr aujourd’hui ou sûr dans 30 années?

Nous voyons dans cette zone divers titres de créance :

Les CPG (certificats de placement garanti) 

Au niveau 1 : les CPG nous offrent un rendement garanti et déterminé à l’avance, par exemple 1,0 % par an pendant cinq ans. Mais attention! Notre argent est « gelé » pendant la durée fixée; pendant cinq ans, nous ne pouvons pas le récupérer. Ce placement manque totalement de flexibilité, de liquidité; c’est la grande faiblesse des CPG. Par contre, ils ne fluctuent pas du tout!

Note : le compte d’épargne bancaire nous offrira un rendement de 0,5 %… si la banque est généreuse. Mais au moins, notre argent reste immédiatement disponible sans aucunement fluctuer : voilà deux avantages importants, contrepartie d’un rendement nul ou quasi nul! Un compte de banque n’est ni un placement ni un investissement. Nous pourrions l’appeler un « stationnement ».

Notons aussi que les CPG sont, jusqu’à concurrence de 100 000 $, garantis par la Société d’assurance-dépôts du Canada (SADC), c’est-à-dire par l’État. En échange, ils sont rigides et ne rapportent rien!

Les obligations

Aux niveaux 2 à 4, nous découvrons les obligations. Leur valeur fluctue selon les taux d’intérêt qui prévalent sur les marchés financiers, taux d’intérêt qui sont « dictés » par les banques centrales pour stimuler ou ralentir l’économie.

  • Pour les obligations de très courte durée (d’un à deux ans), le taux de rendement se situera d’habitude à ±1 %.
  • Pour celles de moyenne durée (de trois à huit ans), espérons 1,5 %.
  • Pour celles de longue durée (plus de huit ans), attendons 2,0 à 3,0 %.

Retenons deux points :

  1. la valeur d’une obligation varie à l’opposé des taux d’intérêt actuels : quand les taux montent, la valeur de nos obligations baisse; quand les taux baissent, la valeur de nos obligations monte!
  2. l’amplitude ou l’importance de cette fluctuation varie en fonction de la durée de l’obligation : plus la durée sera longue, plus la variation sera forte. Plus la durée sera courte, plus la variation sera faible.

Les actions

Passons aux choses sérieuses : les titres de propriété, soit les actions. Examinons les niveaux 5 à 10, où l’on voit les fluctuations de différents types d’actions, des plus calmes et plus sûres (les actions à dividendes) aux plus volatiles (les actions de haute technologie). De nouveau, elles sont classées ici par ordre croissant de fluctuation en commençant par le bas, ainsi que les couleurs le suggèrent : de violet à rouge vif.

Mais à quoi donc réagissent les marchés des actions?

Avec quelle amplitude?

Retenons donc que la valeur d’une action individuelle fluctue en fonction des bonnes et des mauvaises nouvelles sur ses bénéfices à venir et peut bouger de façon très importante indépendamment du marché.

Les fluctuations du marché boursier sont la somme de toutes ces fluctuations individuelles qui vont dans tous les sens. Voilà une des causes des variations quotidiennes du marché boursier. Il y en a d’autres, pour le bonheur des boursicoteurs et des spéculateurs, dont les meilleurs et les plus puissants arrivent même à provoquer des fluctuations!

Pourquoi alors, d’un coup ou lentement, toutes les actions baissent… ou montent? C’est ici qu’intervient l’actualité, surtout les nouvelles qui touchent les prévisions économiques, mais aussi d’autres : guerres, paix, catastrophes naturelles, annonces de la Réserve fédérale (appelée Fed, soit la banque centrale américaine) ou de la BCE (Banque centrale européenne), crises au Moyen-Orient, taux de chômage, importante faillite bancaire, fraude gigantesque, budget américain, élection aux États-Unis, faillite d’un pays, assassinat d’un roi ou d’un président… C’est une liste sans fin. Malgré tout cela, les Bourses reprennent et poursuivent encore et toujours leur ascension zigzagante.

C’est ainsi que celui qui reste toujours investi en actions (au moins moyennement bien choisies ou dans un fonds d’actions sélectionné avec soin) voit son portefeuille profiter et se distancer des obligations, à condition que son horizon de placement soit à long terme. Voilà donc à quoi réagissent les marchés boursiers.

Et maintenant!

Mais, à l’intérieur de ceux-ci, il peut y avoir des zones très différentes. Nous avons le choix d’investir dans les zones plus fluctuantes ou les zones moins agitées. Regardons à nouveau l’image.

Au bas de l’échelle de fluctuation des actions, nous trouvons les actions à dividendes : celles des grandes, grosses et vieilles compagnies qui versent des dividendes régulièrement chaque année ou chaque trimestre. Ces actions varieront moins que la moyenne boursière et conviendront aux retraités et à ceux qui craignent les fortes fluctuations ou le risque.

Tout en haut de l’échelle, les actions sectorielles de technologie bougeront beaucoup plus que la moyenne, selon les découvertes fantastiques, réelles ou plus ou moins annoncées, des entreprises et des cerveaux inventifs de leurs ingénieurs et autres physiciens. Ces actions conviendront aux plus jeunes prêts à prendre le risque de perdre leur mise, car ils ont de nombreuses années devant eux pour « se refaire ».

Dans les styles de gestion, les gestionnaires de style « valeur » seront moins audacieux que les gestionnaires de style « croissance », les deux pouvant être très prudents, chacun dans leur style. Le style « valeur » consiste à investir dans des titres considérés sous-évalués, tandis qu’avec le style « croissance », on cherche à investir dans des compagnies dont on prévoit le développement (il faut avoir la foi!), même si leur actions sont surévaluées.

Les ressources (minerais, métaux, pétrole…) dominent l’économie canadienne. Investir dans les grandes compagnies de ce secteur constitue un placement très solide, mais très volatil en fonction de la conjoncture économique mondiale générale.

Il s’agit donc de nous situer dans cette échelle; la sécurité sera souvent atteinte en répartissant notre argent entre plusieurs niveaux de fluctuations. Gardons en tête l’énorme différence qui existe entre une grande compagnie pétrolière, souvent mondiale, et une petite compagnie qui prospecte l’or au Yukon ou en Abitibi!


Notre âge a-t-il quelque chose à voir avec nos choix d’investissement et de répartition d’actifs? Bien sûr que oui!

Le jeune investisseur de 30 ans cherchera surtout la croissance. La stabilité, il y pensera plus tard. Il aura tendance à se comporter, un peu du moins, en spéculateur. Ceci est normal, car il a encore beaucoup de temps pour se refaire à partir d’argent frais s’il venait à tout perdre. Il se dirigera vers la zone rouge de l’image.

L’homme mûr qui atteint la cinquantaine et qui a, déjà ou enfin, accumulé un sérieux capital devient prudent, car il ne peut s’offrir de tout recommencer. Ce n’est pas une raison pour fuir les actions, mais plutôt l’occasion de se diriger vers les titres plus traditionnels, la section pourpre-rouge de l’image.

Mais lorsqu’il atteint l’âge respectable de 70 ans, il pourrait devenir plus frileux et chercher plus de stabilité. Il se dirigera donc vers la zone pourpre avec une touche de bleu. Toutefois, il devra éviter de se cacher dans la zone exclusivement bleue, ce qui compromettrait la survie de son capital jusqu’à la fin de sa propre vie.

Notre portefeuille peut contenir toutes sortes de placements, mais cela reviendra toujours à des actions (titres de propriété) et des obligations (titres de créance). Ces placements peuvent être détenus directement ou bien indirectement, c’est-à-dire par l’entremise de fonds d’investissement, comme les fonds communs de placement, les fonds distincts et les fonds négociés en Bourse.


Jean Dupriez, LL.L., DAE., Pl. Fin., est planificateur financier et membre de l’Association des MBA du Québec. Auteur de deux ouvrages, Le classement des documents personnels (2002) et Savoir choisir son conseiller financier (2010), il s’exprime régulièrement sur les enjeux de la profession dans son blogue sur Conseiller.ca.