Bruce Corneil et Eric Bushell, gestionnaires de l’année Morningstar

17 Décembre 2009 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Cette année, la firme d’information sur les fonds communs Morningstar Canada a désigné deux lauréats au titre de gestionnaire de l’année.

Les fonds obligatairesDans cette catégorie, Bruce Corneil, de la maison Beutel Goodman, a remporté les grands honneurs. Sa préoccupation dominante axée sur la gestion du risque a attiré l’attention de Morningstar. Bien que Bruce Corneil applique avec son équipe une approche descendante du placement obligataire, l’accent est fortement mis sur la recherche relative au crédit, et une grande partie du processus de placement est consacrée à la protection du capital des investisseurs. Bruce Corneil a déjà déclaré publiquement qu’il devrait être licencié si un seul de ses titres en portefeuille connaissait un jour un défaut de paiement.

Même s’il produit des résultats exceptionnels depuis 15ans, Bruce Corneil s’est surpassé en2009. Il a eu le flair d’éviter les obligations émises par des banques et compagnies d’assurance en difficulté, et celui de faire le plein d’obligations de sociétés d’oléoducs et de services publics. «Cela a été extrêmement payant lors de l’effondrement boursier, au moment où les écarts se sont élargis de façon spectaculaire pour les sociétés de services financiers, et que certaines des plus grosses institutions financières du monde ont été mises en faillite», note Morningstar Canada.

Le principal fonds qu’il dirige, Beutel Goodman Revenu, affiche des rendements de 13,4% sur un an, de 6,5% sur trois ans et de 6,2% sur cinq ans. Depuis le début de 1994, moment où Bruce Corneil en a pris les rênes, ce fonds a produit un rendement cumulatif avant les frais de 217%, contre 193% pour l’indice obligataire universel DEX.

Sur toutes les périodes de 1 à 15 ans terminées au 31 octobre, les rendements annualisés du fonds Beutel Goodman Revenu se situent dans le 1er quartile de la catégorie des fonds de revenu fixe canadien, et même au tout premier rang la plupart du temps.

Les fonds d’actionsDu côté des fonds d’actions, c’est Eric Bushell qui a raflé la palme du gestionnaire de l’année 2009. Directeur des placements de la firme Signature Global Advisors, Eric Bushell porte plusieurs chapeaux, dont celui de gestionnaire du fonds CI Signature Sélect canadien.

Bien que le rendement de ce fonds de 15,9% sur un an (au 31octobre) le place dans le 2e quartile et le situe assez loin des produits qui ont le meilleur rendement dans la catégorie des actions en majorité canadiennes, son rendement annualisé de 10,7% sur 10ans le place au deuxième rang du groupe, indépendamment d’une chute de 26% en 2008, qui néanmoins lui a permis de demeurer dans le 1erquartile.

Eric Bushell a le don de prévoir les grands retournements de marchés. En 2000, son fonds CI Signature s’est détourné des titres technologiques et des actions d’entreprises de télécommunications avant qu’ils ne subissent un effondrement majeur. Les trimestres suivants, il a accumulé des liquidités qui ont aidé à prémunir le fonds CI Signature Sélect canadien contre des pertes encore plus importantes en 2001 et en 2002. Mais, tout aussi rapidement, à la fin 2003, il a repositionné ce fonds dans des secteurs plus cycliques comme l’énergie, les matériaux et les produits industriels. Le synchronisme était parfait, car le fonds a profité de l’essor des marchés boursiers pendant plusieurs années.

Erice Bushell et l’équipe des fonds Signature sont optimistes quant aux perspectives des marchés émergents, notamment de la Chine. Dans ces régions, les populations sont moins endettées que celles des nations développées et les revenus y sont en croissance, contrairement à ce qu’on l’on voit dans les économies occidentales.

Morningstar Canada croit que l’approche de placement mondiale et bien équilibrée de Signature est «très sensée». En effet, Eric Bushell incorpore l’analyse macroéconomique à l’analyse fondamentale pour chacune des entreprises qui tombe sur son radar. C’est une des caractéristiques qui le distingue avantageusement de beaucoup de ses pairs.

«Jusqu’à présent, nous pensons que son travail mérite des louanges», conclut Morningstar Canada.