Bientôt le retour de l’inflation? (EN FRANÇAIS)

Par Soumis par CIBC | 17 janvier 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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C’est l’une des hypothèses avancées pour 2018 par Luc de la Durantaye, directeur général, répartition d’actifs et gestion des devises à Gestion d’actifs CIBC.

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« La grande surprise cette année du côté canadien, c’est la force du marché du travail avec des taux de chomage à des bas historiques. Cela va forcer la main de la Banque du Canada, à savoir si elle devrait hausser les taux à nouveau. Mais ça se fait dans un environnement assez difficile parce que des négociations sont en cours concernant l’ALENA et ça crée un degré d’incertitude économique. Également, le marché immobilier est sensible car surévalué », dit Luc de la Durantaye.

La Banque du Canada devra donc être modérée dans toute hausse de taux potentielle, pour prendre le temps d’en observer l’effet sur le marché immobilier, selon l’expert. Il prédit donc une légère hausse prochaine, suivie d’une période de quelques mois pour en amortir l’impact.

« En 2017, les données économiques mondiales ont surpris à la hausse malgré une inflation mondiale tempérée, sous la barre des cibles des banques centrales. Cela a créé un environnement très favorable aux marchés d’actions. On devrait voir le même scénario se répéter en 2018, avec des perspectives de croissance de 3,5% », poursuit-il.

Sauf si l’inflation finit par grimper.

« Elle a été contenue de façon surprenante jusqu’ici, mais les marchés du travail américain, canadien et allemand se resserrent de plus en plus, et on pourrait voir cette année des hausses de salaire qui influenceront l’inflation. Le phénomène serait aussi accru par les prix du pétrole, qui ont été plus élevés dernièrement que dans les prévisions du consensus. Une inflation à la hausse pourrait changer la donne cette année », dit Luc de la Durantaye.

Une autre tendance à surveiller en 2018 est le retrait des politiques d’assouplissement quantitatif des grandes banques centrales.

« En 2017, la Fed était la seule à changer de cap. Cette année, la Banque Centrale Européenne a aussi annoncé une réduction de ses achats d’obligations, et la Banque du Japon pourrait l’imiter même si elle reste un peu sur la touche. Les plus petites économies comme le Canada, la Suède, la Norvège pourraient emboîter le pas et réduire leurs interventions sur les marchés obligataires, et commencer à hausser leurs taux. Puisque les marchés financiers ont été accoutumés à des politiques interventionnistes qui ont abaissé les taux, un revirement de cette situation pourrait modifier l’environnement d’investissement.

Quelles sont les implications pour les investisseurs d’ici ? Tout d’abord, un rééquilibrage s’impose dans les portefeuilles après les performances des actions en 2017, recommande l’expert.

« La surperformance des actifs risqués leur a donné une plus grande proportion dans les portefeuilles. Il faut donc voir s’il est nécessaire de réduire la part des actions et de retourner dans des actifs moins risqués », dit Luc de la Durantaye.

« Ensuite, le changement de ton des banques centrales, une croissance plus forte et une inflation plus élevée pourraient accroître la volatilité. Il faut donc s’assurer que les portefeuilles sont alignés avec la tolérance au risque des investisseurs », poursuit-il.

« En termes de stratégie de placement, on s’attend à ce que les taux soient normalisés, donc on favoriserait une durée de portefeuille plus courte que la moyenne dans le revenu fixe. Côté actions, l’expansion économique fait que les titres cycliques devraient surperformer face aux titres plus sensibles aux taux d’intérêt, donc on favoriserait les cycliques. »

Mais selon lui, plus que jamais, il faudra aller outre-mer pour trouver les bonnes occasions.

« La surévaluation du marché américain fait que nous suggérons de le sous-pondérer, et de s’assurer d’investir dans les pays émergents qui, eux, offrent des perspectives de croissance plus attrayante et une évaluation beaucoup moins exigeante. »

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.

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