Bientôt une ruée vers les marchés obligataires émergents?

Par Soumis par Investissements Renaissance | 25 août 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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La faiblesse de la croissance et de l’inflation au niveau mondial pousse les investisseurs à choisir des titres à revenu fixe dans des catégories plus risquées, explique Robert Abad, spécialiste de produit à Western Asset Management, en Californie.

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« Nous surpondérons notre exposition au risque de crédit avec des obligations de sociétés dans la catégorie investissement, dans le haut rendement, et dans les pays émergents », dit Robert Abad.

Pour mitiger ce risque, l’expert investit également dans des bons du Trésor américain, « des actifs liquides de haute qualité ». De plus, il tente d’acheter les titres risqués au moment où ils sont offerts à rabais.

« Les obligations de sociétés ont traversé une période difficile dans le dernier trimestre 2015 et au début de 2016, en raison de craintes envers la croissance mondiale. Nous en avons profité pour faire des transactions opportunistes sur des titres qui étaient pénalisés de manière indiscriminée, et s’échangeaient en-deçà de leur juste valeur. Nous les avons déjà vu rebondir depuis », dit-il.

M. Abad juge que l’environnement économique mondial va continuer de favoriser les obligations de sociétés dans un avenir proche.

« Pendant que la croissance et l’inflation demeurent faibles, on voit s’améliorer les fondamentaux des obligations de sociétés des États-Unis et de certains pays émergents. Ils devraient donc continuer à surperformer dans les prochains mois. »

Une région du monde inquiète Robert Abad : la Chine. L’incertitude demeure quant à sa croissance et sa dette extérieure.

« Les politiques mises en place devraient être efficaces à court terme, mais on peut s’attendre à revivre un épisode de volatilité extrême comme à l’été 2015 », juge-t-il.

D’autres marchés émergents offrent davantage de promesses, selon lui. Au mois de juillet, les investisseurs ont battu des records en ajoutant 4,9 milliards USD aux marchés obligataires des marchés émergents, et 4,7 milliards USD aux marchés d’actions brésiliennes, sud-africaines et indiennes.

« C’est la plus grande arrivée d’argent hebdomadaire depuis plus de dix ans. Elle pourrait être due à la faiblesse des taux d’intérêt, au rebond des prix des matières premières et à une certaine stabilité dans les marchés émergents », dit Robert Abad.

Les rendements négatifs apparus dans certains pays pourraient accentuer le phénomène, selon lui. « Ils ont poussé les investisseurs obligataires à déplacer leurs avoirs vers les titres libellés en dollars américains. Ce n’est qu’une question de temps avant qu’ils les déplacent aussi dans les pays émergents, pour y trouver du rendement et de la diversification. »

Soumis par Investissements Renaissance