Comment doser votre cocktail obligataire

Par John Braive | 12 juillet 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Choisissez des durées légèrement plus longues que la moyenne, surpondérez les titres de sociétés, et ajoutez jusqu’à 15 % de titres à haut rendement : tel est le cocktail obligataire recommandé par John Braive, vice-président du Conseil à Gestion d’actifs CIBC.

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« Depuis plusieurs années, nous optons pour des durées légèrement plus longues que dans nos indices de référence. La raison est que nous n’avons pas craint une hausse marquée des taux d’intérêt, et nous n’avons pas cru aux histoires de pression inflationniste. Et il s’est avéré que nous avions raison. »

L’expert dit aussi privilégier les obligations de sociétés, en raison du faible attrait des titres gouvernementaux.

Au Canada, ces dernières sont nombreuses si on y inclut le fédéral et les provinces, et représentent une bonne partie de l’indice. Plusieurs provinces continuent de creuser leur déficit ; l’Alberta a d’ailleurs récemment pris la place de l’Ontario comme championne nationale à ce titre. Mais si les émissions ne manquent pas, l’attrait n’est pas au rendez-vous, juge John Braive.

« Nous sommes neutres en ce qui concerne les obligations gouvernementales. Nous aimons vraiment les titres de sociétés. Nous avons une équipe de recherche qui analyse chaque détail de chaque titre, et un comité qui révise leurs recommandations pour décider d’aller de l’avant ou non, avant tout achat par les gestionnaires de portefeuille », dit-il.

« Plusieurs tendances solides justifient la surpondération des titres de sociétés. Depuis la crise financière, les organismes de réglementation ont forcé les banques à conserver davantage de capital, en plus d’autres mécanismes de protection. Le banques sont l’épine dorsale du marché du crédit. Si elles ont 11 ou 12 % de capital au lieu de 8 %, elles se portent très bien. C’est donc un secteur attrayant où investir », poursuit John Braive.

« Nous passons aussi du temps à identifier les nouvelles émissions et à déterminer si elles sont initialement sous-évaluée. Par exemple, nous avons étudié de près une émission obligataire récente du FPI Chartwell, et décidé d’acheter ce titre qui performe très bien depuis », dit-il.

Pour profiter de rendements additionnels, John Braive recommande de consacrer jusqu’à 15 % du portefeuille aux obligations à haut rendement. Cela dit, l’environnement actuel ne lui offre pas assez de titres intéressants pour dépasser 11 %.

« Les entreprises ont profité des faibles taux d’intérêt pour racheter leurs titres et en émettre de nouveaux. Les prix de rachat sont avantageux pour nous, mais nous ne remplaçons pas forcément les vieux titres par les nouveaux car leurs prix sont plus élevés », explique M. Braive.

John Braive

Responsable des actifs à revenu fixe, John Braive est entré en 1983 au service de Gestion d’actifs CIBC inc. et a participé activement à en faire une des plus importantes sociétés de gestion de placement au Canada.