En attendant les pipelines

Par Soumis par CIBC | 10 mai 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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La mise en œuvre des projets en cours au Canada pourrait bien ne pas avoir lieu avant la prochaine décennie, dit Brian See, vice-président à Gestion d’actifs CIBC.

« Tout le monde a vu dans les nouvelles le conflit qui se poursuit entre l’Alberta et la Colombie-Britannique autour du projet de pipeline Trans Mountain de Kinder Morgan. Le gouvernement fédéral doit finalement intervenir. Cette situation a beaucoup d’implications avec une variété de résultats possibles », dit Brian See.

Dans tous les cas, prévient l’expert, les investisseurs doivent présumer jusqu’à nouvel ordre que le secteur canadien de l’énergie devra poursuivre sa croissance sans les pipelines nécessaires à exploiter toute sa capacité. Ce handicap se reflète d’ailleurs dans les prix plus bas du Western Canadian Select (WCS). Sans pipeline pour acheminer facilement le brut canadien jusqu’aux marchés extérieurs, les producteurs n’ont d’autre choix que de vendre à prix moindre, et trouver d’autres modes de transport.

C’est là qu’intervient le transport ferroviaire, souligne Brian See.

« La différence entre les prix du WCS et [du brut texan] WTI est ce qui permet aux producteurs de payer pour le transport ferroviaire », dit-il.

Les chemins de fer canadiens transportent déjà un fort volume de pétrole brut, au-delà de 100 000 barils par jour. Brian See voit la tendance s’accentuer dans l’avenir, alors que de nouveaux projets seront mis en service dans les sables bitumineux de l’Alberta.

« Le transport ferroviaire sera le principal facteur de croissance du marché jusqu’à ce que de nouveaux pipelines voient le jour, qu’il s’agisse de Trans Mountain, l’extension de Keystone XL ou le remplacement de la ligne 3 d’Enbridge. Ces deux derniers ne seront pas terminés avant la prochaine décennie », entrevoit Brian See.

Pour les investisseurs, mieux vaut donc s’en tenir aux entreprises du secteur qui ont un accès à des pipelines ou à des raffineries afin d’atténuer l’effet du bas prix du brut, comme les pétrolières intégrées. Et bien sûr, les entreprises ferroviaires qui transportent le brut sont des bénéficiaires de la situation actuelle.

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.

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