La Banque du Canada freinera-t-elle ses ardeurs?

Par Soumis par CIBC | 7 novembre 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Si la Banque du Canada souhaite voir ses taux continuer de grimper, elle serait mal venue de le faire dans l’avenir immédiat, estime Patrick O’Toole, vice-président, revenu fixe à Gestion d’actifs CIBC

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« La Banque a prévenu tout le monde de son intention de récupérer le 0,50 % qu’elle avait coupé en 2015 lors de la chute des prix du pétrole, car elle s’inquiétait de l’impact sur l’économie. Elle est passée à l’acte durant l’été avec deux hausses de taux en juin et septembre. Les investisseurs ont commencé à se dire qu’elle allait continuer sur sa lancée car l’économie se porte bien ; la Banque a d’ailleurs reconnu que c’était l’une des raisons de sa décision. Mais la reprise économique des 12 derniers mois est maintenant dernière nous, et la croissance va rester modeste dorénavant », dit Patrick O’Toole.

L’expert rappelle l’importance du dollar canadien dans l’équation ; la règle d’usage veut que 3 cents d’appréciation du huard équivalent à une hausse de 1 % des taux de la Banque du Canada. Or cela correspond à ce qu’on a vu depuis un an (d’une moyenne de 75 cents à environ 78 cents aujourd’hui). Doit-on donc s’attendre à un pourcentage supplémentaire sur les taux directeurs, en plus du 0,50 % ajouté cet été?

« Cela provoquerait un resserrement pour l’économie canadienne ; ce serait davantage un vent de face qu’un vent arrière. La Banque sait qu’elle doit ralentir toute hausse supplémentaire pour le moment. Les taux devraient rester inchangés pour les 12 prochains mois, et les rendements obligataires resteront à un niveau bas », entrevoit Patrick O’Toole.

« Plusieurs banques centrales souhaitent ramener les taux directeurs à des niveaux considérés comme normaux, comme la Fed et la Banque d’Angleterre, ou la Banque Centrale Européenne qui pourrait ralentir ses achats d’obligations. Tout cela nous ramènerait à des niveaux normaux pour les rendements à long terme », poursuit M. O’Toole.

Dans l’immédiat, l’expert recommande aux investisseurs de continuer à favoriser les obligations de sociétés.

« L’économie se porte correctement, les conditions sont bonnes pour la croissance, et cela tend à faire surperformer les titres de sociétés par rapport aux obligations gouvernementales. Elles profitent aussi davantage des hausses de taux d’intérêt, qui ont lieu en période de reprise économique. Cependant, nous conservons des titres souverains en cas d’épisodes d’incertitude sur les marchés ou d’autres chocs sur le système. Mais nous n’entrevoyons aucun événement du genre dans les 12 prochains mois ».

Soumis par CIBC