La croissance chinoise sous la loupe

La Chine est en bonne voie d’atteindre la croissance souhaitée en 2016, mais elle ne pourra soutenir ce rythme qu’avec une solide politique fiscale, pense Kenrick Leung, directeur des placements à Amundi Hong Kong.

«Au début de l’année, la Chine a annoncé une cible de 6,5 % à 7 % de croissance pour 2016. L’économie était faible ces dernières années, mais les mesures fiscales et monétaires ont bel et bien commencé à faire effet », observe Kendrick Leung.

Depuis le premier trimestre, la demande a enfin repris de la vigueur après une grande période de timidité. De nombreuses entreprises de Hong Kong et de la métropole ont dépassé leurs prévisions de revenus. Ajoutez à cela un haut niveau de liquidité, et la cible de croissance est en bonne voie d’être atteinte, prévoit l’expert.

Cependant, il s’agit d’une cible à moyen terme, prévient-il.

« À long terme, plusieurs enjeux demeurent préoccupants, comme l’endettement et la nécessité de « nettoyer » le système bancaire. On observe une transition dans la politique monétaire qui devient beaucoup plus ciblée, mais la politique fiscale est réellement la clé pour soutenir la croissance », explique Kendrick Leung.

Ainsi, depuis l’an dernier, la Chine s’est dotée d’incitatifs fiscaux tels que l’abaissement des taxes à la consommation pour l’automobile. Les effets commencent à se faire sentir sous forme de croissance dans ce secteur, affirme M. Leung.

« Beaucoup de mesures de stimulation sont mises en place du côté fiscal et administratif pour galvaniser la stabilité », dit-il.

« Il y a aussi un haut niveau de liquidité dans le système intérieur, mais les autorités sont conscientes des effets de la politique monétaire sur le renminbi. Les prélèvements affectent les réserves, et cela a poussé le gouvernement a mettre un certain frein aux mesures monétaires. Mais ils demeurent plutôt accommodants. C’est vraiment plus du côté de la politique fiscale qu’ils ont mis le pied au plancher. »