Le vent va tourner en 2018 pour les banques canadiennes

Par David Picton | 16 janvier 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Après d’étonnantes performances dernièrement, le secteur financier va faire face à des vents de tête en 2018, croit David Picton, président de Picton Mahoney Asset Management.

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« Nous avons été surpris par la robustesse du secteur financier canadien. Nous pensons qu’elle est due en partie à de meilleures perspectives économiques à l’échelle mondiale, probablement un peu à l’influence de l’administration Trump sur le secteur financier américain, et aussi aux hausses de taux d’intérêt », dit David Picton.

Mais en 2018, le secteur va voir ses multiples plafonner et ses profits stagner, selon l’expert. Il s’attend à ce que la pression s’accentue sur les activités liées aux hypothèques et aux consommateurs en général.

« Les banques canadiennes ont beaucoup profité des activités de détail. Mais elles ont un peu exténué le potentiel des consommateurs, et sont vulnérables à des hausse de taux d’intérêt. Nous croyons donc que la croissance des banques sera limitée. Nous nous n’attendons pas à des miracles puisqu’elles ont déjà commencée l’année de façon très positive », dit David Picton.

Du côté des hypothèques, l’expert entrevoit des « signes que certains enjeux commencent à se faire sentir dans le système ».

Il pointe notamment la nouvelle réglementation qui devrait entrer en vigueur cette année. « Pour obtenir une hypothèque, les gens devront avoir un meilleur coussin de revenus que par le passé. »

Sa conclusion : « Le secteur financier est en feu, l’immobilier est en feu, mais ils vont commencer à se refroidir cette année. »

David Picton cite deux banques qui piquent son intérêt. D’abord, la Banque Royale, qui démontre « une bonne profitabilité en continu sans recourir à des dispositifs pour masquer certaines tendances sous-jacentes, comme d’autres banques le font. C’est une banque de qualité, qui fait d’excellents investissements en technologie, qui a une bonne position face aux autres, et qui est exposée au marché américain, où le secteur du détail est encore prometteur », dit-il.

Quant à la CIBC, « il semble qu’ils ont développé leurs affaires en recourant à des tactiques vigoureuses de vente d’hypothèques, dit David Picton. Cela ne veut pas dire que la banque n’est pas couverte, ou qu’elle n’est pas en bonne forme. Mais je crois qu’ils vont perdre un peu de terrain si le marché immobilier plafonne et avec lui celui des hypothèques. »

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.

Investir en Bourse

David Picton

M. Picton est un partenaire fondateur de Picton Mahoney Asset Management. Auparavant, il a contribué au lancement de Synergy Asset Management en 1997. Son expérience dans le domaine des placements comprend huit ans en tant que chef de l’équipe Recherches quantitatives chez RBC Dominion Securities, où il a été élu un des meilleurs analystes de son domaine. M. Picton a obtenu un baccalauréat, avec les honneurs, en commerce de l’Université de la Colombie-Britannique. Il a également reçu une bourse Leslie Wong de la prestigieuse Portfolio Management Foundation de l’Université de la Colombie-Britannique.