L’effet Trump a commencé pour l’économie canadienne

5 juin 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Les entreprises canadiennes souffrent de la réforme fiscale américaine, ce qui va contribuer à une croissance et un huard faibles d’ici la fin de l’année, juge Benjamin Tal, économiste en chef adjoint à la CIBC.

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« 2018 n’aura rien à voir avec 2017. L’année dernière était fantastique du point de vue économique, mais ça ne va pas se répéter. Déjà, avec les chiffres du premier trimestre, on commence à entrevoir une croissance inférieure à 2 % pour l’année », dit Benjamin Tal.

Il y a la baisse des ventes au détail et le ralentissement de la consommation, tous deux accentués par la hausse des taux d’intérêt. Mais selon l’expert, c’est la réforme fiscale adoptée cet hiver par l’administration Trump qui fait le plus mal à l’économie canadienne, en décourageant l’investissement des entreprises.

« On ne peut blâmer les PDG canadiens s’ils hésitent à investir, étant donné l’impact négatif de la politique fiscale américaine sur leur compétitivité, de même que l’incertitude qui entoure l’avenir de l’ALENA », dit Benjamin Tal.

« La hausse des prix du pétrole est positive bien sûr, mais souvenez-vous que la saga des pipelines empêche nos producteurs d’acheminer le brut et les force donc à vendre à rabais par rapport aux autres pays », ajoute l’économiste.

Voilà pourquoi, selon lui, l’économie canadienne sera « OK, sans plus » en 2018, ce qui réduira beaucoup la volonté de la Banque du Canada de hausser à nouveau les taux.

« Il faut réaliser que ce qui s’est passé aux États-Unis change tout pour les entreprises canadiennes. Du jour au lendemain, elles ont perdu leur compétitivité fiscale. Alors qu’auparavant leur taux d’imposition était inférieur à celui des entreprises américaines, il est désormais similaire. De plus, les Américaines peuvent maintenant amortir immédiatement leurs investissements en équipements, ce que nous ne pouvons pas faire ici. Nous pourrions le faire à notre tour, et ce serait un bon début pour aplanir le terrain de jeu », suggère Benjamin Tal.

Selon l’économiste, cette situation va forcer le dollar canadien à baisser, ce qui sera au moins positif pour les exportations.

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.