Quand les Brésiliens montrent les dents aux Indiens

Par Soumis par Investissements Renaissance | 29 novembre 2016 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Les quatre moteurs de croissance à long terme des marchés émergents sont la démographie, la mondialisation, l’intermédiation financière et la consommation. Or, tous tournent actuellement à plein régime, se félicite Michael Reynal, chef de la direction des investissements à Sophus Capital.

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« Du point de vue démographique, les pyramides des populations sont triangulaires, avec une jeunesse de plus en plus nombreuse, tandis que la tendance est inverse dans les pays développés, en premier lieu au Japon. Cela influence directement la consommation », dit Michael Reynal.

La mondialisation va aussi bon train, et génère des hausses de productivité pour tous ses participants, croit l’expert.

« Par exemple, nous avons récemment étudié le cas d’une entreprise de soins dentaires brésilienne qui envoie ses radiographies à des médecins indiens pour qu’ils les analysent avant le lendemain matin. C’est extraordinaire de voir à quel point le monde est devenu petit. On peut faire appel à des travailleurs partout dans le monde pour accroître la productivité, et dans ce cas, cela se passe entre deux marchés émergents », observe Michael Reynal.

Du point de vue de l’intermédiation financière, l’un des outils de mesure les plus importants est le dollar américain, dit-il.

« La plupart des systèmes financiers des pays émergents sont trop petits pour soutenir de grandes initiatives industrielles. Une grande mine péruvienne ne peut obtenir du financement au Pérou pour un projet d’expansion majeur, et doit donc s’en remettre aux marchés financiers internationaux. D’où le rôle clé joué par le dollar américain dans ces pays. Il en résulte une corrélation entre les tendances des pays émergents et la santé du dollar. On le voit aussi en moindre mesure avec le yen et l’euro. »

Résultat : alors que les individus et les petites entreprises en Inde, en Indonésie ou au Brésil ont de plus en plus accès aux outils financiers mondiaux, ils sont de plus en plus influencés en retour par les tendances mondiales.

« Quant à la consommation, elle se mondialise également, qu’il s’agisse de soins de santé, d’hypothèques, d’immobilier, de communications ou de divertissement. Le plus gros marché de Apple hors des États-Unis est la Chine. Le consommateur des pays émergents ne s’intéresse pas seulement aux automobiles, aux motos et aux téléphones; il veut aussi des produits financiers, des soins de santé, etc. C’est une révolution mondiale », analyse Michael Reynal.

Pendant que ces tendances à long terme se maintiennent, il faut aussi prendre en compte certaines tendances à court terme, avertit l’expert. Parmi elles, la stabilité du dollar américain et le bas prix des matières premières, en premier lieu du pétole, sont « très bons pour les marchés émergents », juge-t-il. Enfin, les inquiétudes concernant la Chine sont largement oubliées dans l’immédiat.

« Si voilà un an, le pessimisme était en vogue concernant la Chine, les gens ont désormais des perceptions neutres à positives envers cette économie qui représente une bonne partie des échanges mondiaux. Cela va contribuer à soutenir les marchés émergents. »

Soumis par Investissements Renaissance