Vent de privatisation dans le secteur mondial de la santé

Par Soumis par Investissements Renaissance | 22 novembre 2016 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Dans les pays émergents, le manque de ressources nécessaires à maintenir un système de santé public crée des occasions pour le secteur privé des soins de santé, dit Ann Gallo, analyste spécialisée en santé et gestionnaire de portefeuille pour Wellington Management.

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« Les pays émergents peuvent apprendre beaucoup de choses à partir des expériences des pays développés. L’une de ces leçons est l’impossibilité de maintenir un système de santé exclusivement financé et administré par le secteur public. Le secteur privé peut intervenir pour offrir aux citoyens le niveau de service qu’ils attendent », analyse Ann Gallo.

L’experte voit dans ce phénomène d’excellentes occasions d’investissement : non seulement la demande des pays émergents contribue à la croissance des multinationales de la santé, mais on assiste à la création de nouvelles entreprises et industries.

Elle donne pour exemple la Chine, où le gouvernement « a réalisé qu’il n’avait ni l’expertise ni les ressources dans le secteur public pour répondre aux besoins des citoyens. On a donc vu se créer une nouvelle industrie, les hôpitaux privés, avec l’accord implicite du gouvernement », dit-elle.

L’histoire se répète à travers les pays émergents, selon Mme Gallo. L’analyste dit avoir investi aux Émirats Arabes Unis, où le gouvernement a fait le même constat et a réglementé en faveur du développement d’un secteur privé, générant des occasions pour les investisseurs.

« Nous l’avons vu aussi en Europe-de-l’Est, par exemple en Géorgie : l’infrastructure du secteur public était inadéquate et une nouvelle réglementation a facilité le développement et la croissance des hôpitaux privés », dit Mme Gallo.

« Le secteur de la santé jouit d’une demande solide et durable, autant dans les pays développés où la population vieillit que dans les pays émergents où la classe moyenne s’agrandit. De plus, on assiste à beaucoup d’innovation dans la biopharmaceutique », observe l’experte.

Quelle leçon en tirer pour les investisseurs ? Selon elle, ils doivent garder en tête le changement de paradigme mondial qui s’opère actuellement dans le secteur de la santé.

« Dorénavant, la barre est haute quant aux exigences pour obtenir des remboursements adéquats [de la part des compagnies d’assurance]. Nous sommes entrés dans un monde où les coûts sont ce qui compte le plus. Les entreprises du secteur de la santé doivent s’efforcer d’offrir des produits ou services qui dépassent suffisamment l’offre actuelle [pour justifier les coûts additionnels]. Les entreprises qui innovent le plus seront les mieux récompensées. C’est pourquoi nous recherchons maintenant des titres aptes à effectuer la transition entre un monde où l’on récompense le volume et un monde où l’on récompense la valeur et les résultats cliniques. »

Soumis par Investissements Renaissance