La Bourse n’est pas l’économie

Par La rédaction | 7 mai 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Rangée de crayons blancs avec un seul crayon rose qui se démarque.
Photo : voyata / iStock

On ne devrait pas chercher à voir dans les marchés financiers la traduction fidèle de la santé de l’économie réelle, selon ce chroniqueur.

La remontée des marchés financiers peut paraître surprenante alors que la plupart des économies de la planète ont été mises à l’arrêt face à la pandémie de COVID-19.

Le S&P 500 n’enregistre plus qu’une perte de 12 % depuis le début de l’année, après avoir diminué lourdement… puis s’être repris au cours du mois d’avril.

L’explication de cette différence entre l’économie réelle et la Bourse est pourtant simple : il n’y a pas de lien direct entre les deux, indique John Rekenthaler, chroniqueur à Morningstar.

Pourquoi? Il existe une multiplicité d’entreprises dans l’économie, et elles ne sont pas toutes cotées en Bourse. Celles dont les titres s’échangent sur les marchés sont souvent actives à l’échelon national et international, et sont donc moins victimes des mesures de distanciation physique. Les entreprises locales sont plus à risque de subir les contrecoups de la mise à l’arrêt d’activités économiques et des contacts physiques. Les répercussions de la pandémie sont bien différentes pour Amazon et une librairie.

Tant que la crise ne fait pas boule de neige, beaucoup de grandes entreprises cotées en Bourse n’ont pas à craindre pour leurs revenus. Dans l’économie de proximité, quelques semaines d’arrêt entraîneront la faillite d’entreprises locales.

UN REFLET DÉCALÉ

La valeur des actions reflète davantage une perspective sur l’évolution attendue des profits des entreprises qu’un diagnostic de la santé de l’économie réelle.

Cette distinction entre Bourse et économie réelle s’est déjà vérifiée, rappelle le chroniqueur de Morningstar. En 1982, les actions américaines flambaient alors que le chômage… flambait aussi.

Après la crise financière de 2008, les marchés financiers ont retrouvé leurs niveaux d’avant-crise en moins de deux ans, soit bien davantage de temps qu’il a fallu aux économies pour se remettre, notamment au chapitre du PIB et de l’emploi.

La rédaction