Quatre ans de sursis, selon les économistes

Par La rédaction | 4 septembre 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Illustration représentant un symbole de pourcentage et un conseiller semblant perplexe.
Photo : seamartini / 123RF

Si l’on se fie aux prévisions des économistes évoquées dans un récent article du Financial Post, les faibles taux d’intérêts pourraient continuer encore pendant quatre ans. 

Il serait très étonnant de voir la Banque du Canada (BdC) rehausser son taux directeur lors de sa prochaine annonce, prévue mercredi. Mais jusqu’à quand poursuivra-t-elle cette politique? Son principal taux directeur se situe présentement à 0,25 %.

UNE REPRISE INCERTAINE

Dans un récent sondage de Finder, 80 % des économistes interrogés estimaient que le taux demeurerait inchangé jusqu’en 2022 ou 2023, soit deux fois plus que dans un sondage réalisé en juin. Cela dénote les incertitudes qui entourent les perspectives de reprise économique.

Le panel de 20 économistes comprend notamment Sébastien Lavoie, économiste en chef de Valeurs mobilières Banque Laurentienne et Moshe Lander, professeur à l’Université Concordia. 

Un quart des économistes interrogés juge possible ou très possible que la Banque du Canada utilise des taux d’intérêt négatifs ou d’autres politiques monétaires non conventionnelles pour stimuler l’économie dans les 12 prochains mois. 

INFLATION OU DÉFLATION?

L’Oxford Economics, représenté sur le panel par son directeur de l’économie pour le Canada Tony Stillo, s’attend pour sa part à voir les taux bas se maintenir jusqu’au début 2024 ou même plus tard, en raison de l’absence d’inflation. Selon Oxford, la crainte que les stimulus monétaires de notre banque centrale fassent s’envoler l’inflation est injustifiée. Il faudrait plutôt avoir peur de la déflation. Le choc de la pandémie sur les prix serait, d’après eux, beaucoup plus fort que l’effet du stimulus.

Certes, le marché immobilier canadien a repris du poil de la bête. Les ventes de propriétés ont bondi de 25 % en juillet et les prix ont augmenté. À Toronto, les prix se sont accrus de 20 % en août et les ventes ont dépassé de 40 % celles de la même période l’année précédente. 

Cela rend les économistes de Capital Economics plus soucieux des perspectives inflationnistes que ceux d’Oxford Economics. Ils admettent toutefois que la BdC pourrait mettre de côté ses inquiétudes quant à une surchauffe du marché immobilier, pour se concentrer sur les effets plus immédiats de la pandémie. 

La BdC étudie d’ailleurs de nouvelles approches de l’inflation. Elle pourrait imiter la Réserve fédérale américaine et laisser l’inflation dépasser la cible habituelle de 2 %, afin de rattraper des années de faible augmentation des prix. 

Oxford Economics s’attend à voir l’assouplissement quantitatif atteindre 31 % du PIB au début de 2023, avant de commencer à diminuer à mesure que la BdC reprendra confiance dans la vigueur de l’économie canadienne.

DANS LA BOULE DE CRISTAL

La moitié des économistes interrogés était d’avis que la transition de la PCU aux nouveaux programmes de soutien suffira à aider les Canadiens victimes des retombées de la pandémie, contre 39 % qui avaient une opinion contraire. Plus de la moitié (56 %) d’entre eux jugeaient par ailleurs que les mères de la génération du millénaire verraient la progression de leur carrière entravée en raison des responsabilités familiales engendrées par la pandémie.

Les experts se montrent assez optimistes quant aux perspectives d’emploi au cours des six prochains mois, mais plus négatifs quant au coût de la vie, à l’accessibilité à la propriété immobilière, à l’endettement des ménages et à la croissance des salaires.

La rédaction