Retraite : les Canadiens ne devraient pas trop s’en faire

Par La rédaction | 29 juin 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Une dame tient son porte-monnaie
Photo : eclipse_images / istockphoto

Plus de 80 % des Canadiens âgés de 25 à 64 ans se disent financièrement bien préparés pour la retraite ou avec une probabilité élevée de l’être, selon un rapport publié lundi par l’Institut sur la retraite et l’épargne.

Rédigé par des chercheurs de cet organisme rattaché à HEC Montréal, avec le soutien financier de l’Institut du risque mondial, ce document présente un nouveau calculateur de préparation à la retraite détaillé, qui sera disponible prochainement pour le grand public.

Le calculateur prend notamment en compte les caractéristiques du ménage (âge, composition, revenus de travail, couverture ou non par un régime de retraite à prestations déterminées), les soldes de ses actifs et dettes, en plus de permettre une modélisation de ses revenus sur l’ensemble de son existence.

Le modèle a également la capacité de réaliser des projections en matière de stratégies d’épargne et de paiements des dettes en fonction des informations fournies par les répondants : conversion d’actifs en rentes viagères au moment de quitter la vie active, possibilité d’utiliser un patrimoine immobilier ou la valeur d’une entreprise, etc.

UNE « TRÈS FAIBLE MINORITÉ » AURA DES PROBLÈMES

À la mi-2018, les chercheurs ont réalisé un sondage auprès de plus de 10 000 ménages canadiens de 25 à 64 ans. Avec le calculateur, ils ont ensuite réalisé 25 simulations pour chaque ménage. Près de 84 % étaient ainsi en bonne voie d’être « financièrement préparés » pour leurs vieux jours. Pour les 20 % les moins fortunés, cela veut dire être en mesure de remplacer au moins 80 % de leur consommation habituelle (65 % pour les autres).

Le rapport constate que les ménages à revenu moins élevé semblent « généralement très bien préparés », puisqu’il conclut que plus de 90 % de ceux ayant un revenu par personne sous la médiane sont prêts.

Les ménages les plus à risque d’avoir des difficultés se trouvent principalement dans le sous-groupe disposant d’un revenu plus élevé que la médiane, mais pas d’épargne ni de régime de pension agréé (RPA). Par ailleurs, le salaire moyen du groupe classé comme étant « préparé » est significativement plus faible que celui du segment « non préparé », tandis que les personnes bénéficiant d’un RPA sont en meilleure posture que la moyenne.

Les chercheurs de l’Institut estiment que la vaste majorité des ménages d’un océan à l’autre sont « presque certains » d’être correctement préparés à la retraite sur le plan financier. Globalement, seule une « très faible minorité » a de très mauvaises perspectives, tandis qu’environ 7 % ont une probabilité « de 35 % à 65 % » de bien s’en sortir et que 18 % des ménages ont « moins de quatre chances sur cinq d’être préparés », ajoutent-ils.

LES EFFETS POSITIFS DE LA RÉFORME DU RPC/RRQ

Selon le rapport, les rendements des placements ont des répercussions limitées sur la préparation à la retraite. À l’inverse, convertir le patrimoine immobilier en rentes au moment de quitter la vie active et tenir compte du loyer pour une habitation de même taille influe grandement. L’Institut conseille d’opter pour un logement beaucoup plus petit (réduit de moitié, par exemple), ce qui augmente « significativement » la marge de manœuvre des ménages.

Modifier l’intensité de l’épargne dans des régimes enregistrés d’épargne-retraite et des comptes d’épargne libre d’impôt affecterait « de façon modeste » la préparation des Canadiens, estiment les chercheurs. Toutefois, si on éliminait ces économies chez les ménages qui en ont, cela réduirait leur degré moyen de préparation de 9 % (celui-ci passerait alors de 89 % à 80 %).

Enfin, les auteurs du rapport soulignent que la réforme du Régime de pensions du Canada et du Régime de rentes du Québec « aura haussé la préparation agrégée à la retraite d’environ 4 %, et jusqu’à 8 % pour les ménages gagnant au-dessus de la médiane et n’ayant pas d’épargne ou de couverture de RPA ».

La rédaction