Bourse : Clément Gignac entrevoit un marché baissier

2 novembre 2005 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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(02-11-2005)L’économiste en chef et stratège de la FinancièreBanque Nationale croit que le S&P/TSX reculera à 9 600 points d’icil’automne 2006(l’indice a clôturé hier à 10390).

«La progression du S&P/TSX depuis le début de l’année(+11 %)est due principalement au secteur de l’énergie, qui s’estenvolé de 44 % depuis décembre 2004. Cependant, cette pousséefait en sorte que le poids du secteur énergétique dans le S&P/TSXest maintenant de plus de 25 %», constate Clément Gignac.

Par conséquent, un recul de ce secteur entraînerait dans son sillagel’ensemble du marché canadien. Or, note Clément Gignac,tout est en place pour qu’un tel fléchissement se concrétise.En effet, les prix actuels du pétrole sont insoutenables à terme,car la demande est en train de se résorber.

D’une part, les Américains, responsables de plus de 43 % de laconsommation mondiale d’essence, commencent à se tourner vers desvéhicules moins énergivores. Ce changement de comportement feradiminuer la demande d’essence, ce qui aura un impact négatif surle prix du brut.

D’autre part, en Asie, la hausse des prix pétroliers n’apas encore freiné l’appétit pour l’or noir, parceque plusieurs pays accordent des subventions «afin de contenir la montéedes prix intérieurs des produits pétroliers, gonflant artificiellementla demande». Cependant, dit l’économiste, certains Étatsont déjà annoncé la réduction ou la suppressionde leurs subventions. «Très bientôt, nous serons mieux enmesure de connaître la relation d’élasticité entrela demande et les prix dans les pays émergents asiatiques.»

Clément Gignac croit que le prix du brut va sensiblement diminuer pourtomber à 42-45 $ US le baril d’ici 12 mois.

Par ailleurs, en raison du tassement des dépenses de consommation auxÉtats-Unis, les entreprises ne pourront pas afficher un taux de croissancede leurs bénéfices supérieur à 10 %. Étantdonné que 80 % de nos exportations se font à destination des États-Unis,un ralentissement des dépenses des ménages américains «auraitun impact non négligeable sur certaines entreprises canadiennes qui severraient dans l’obligation de réviser à la baisse la croissancede leur bénéfice», craint-il.

Que faire dans ces circonstances ? Clément Gignac estime que les investisseursdoivent s’assurer de maintenir un portefeuille bien diversifié,tant au plan géographique que des classes d’actifs et des secteurs.«Même dans un marché baissier, rappelle-t-il, certains placementsperforment mieux que d’autres. Ce ne sont pas tous les titres ni tous les secteursqui enregistrent des pertes.»

Il souligne qu’il faut profiter de l’élimination du plafondde 30 % de contenu étranger dans les comptes enregistrés afinde réduire l’exposition au marché canadien et «d’investirsur les marchés étrangers les liquidités ainsi dégagées».