Un dernier pour la route

Je ne pensais pas avoir à dire ça aussi jeune, sauf que toute bonne chose a une fin. Mais quelle lourde responsabilité ! Produire le dernier édito papier de Conseiller…. Quels mots écrire ? Lesquels mériteront d’être imprimés une dernière fois noir sur blanc ? Que vous dire ? Et plus important, comment marquer le coup ?

J’y ai réfléchi un moment… Des adieux déchirants ? Un peu excessif, surtout en sachant que Conseiller va continuer de plus belle sur le web. Ça serait comme pleurer la mort d’un phénix:théâtral certes, mais on se sent vite stupide, surtout quand l’oiseau revient encore plus beau qu’avant…

Un feu de joie ? Trop pyromane à mon goût ! Fêter ça avec une caisse du meilleur champagne en compagnie de toute mon équipe de rédaction ? Tentant, mais étant enceinte, ce serait peu responsable…

En fait, pourquoi fêter la fin de quelque chose alors que rien n’est fini ? Le magazine Conseiller ne disparaît pas, il s’adapte juste à son temps. Que demander d’une publication financière si ce n’est de profiter des occasions qui s’offrent à elle et de ne pas s’encroûter dans la tradition ? Après tout, un plan financier évolue avec le temps. C’est le travail de tout conseiller de s’assurer que les objectifs financiers de ses clients suivent les grandes étapes de leur vie. Il est donc logique qu’un magazine destiné aux conseillers en fasse de même !

Si on vous disait que l’on écrivait encore nos articles avec une plume et un encrier, vous ririez sans doute de nous. Là, à bien y réfléchir, il y a quelque chose dans ce goût-là. On écrit sur des claviers pour que notre texte entre dans un ordinateur. Puis on l’envoie à un autre ordinateur qui va confier la tâche à d’autres machines d’imprimer tout cela sur du papier.

Pour résumer, on passe de l’ordinateur au papier. C’est assez contre nature. Finalement, on aurait peut-être mieux fait de garder nos plumes et nos encriers…

Mais cette fois, au lieu de quitter les pixels pour aller vers le papier, on fait exactement le contraire ! Comme quoi on se tourne vers la modernité en enlevant certaines étapes !

Avec la COVID-19, nombre d’entreprises ont décidé de privilégier de nouveau les chaînes de production locales. Nous, on va plus loin, on se débarrasse de la chaîne de production !

Et puis le principe reste toujours le même. C’est encore nous qui écrivons les textes et vous qui les lisez. Sans contredit, ça me manquera de voir le journal arriver dans les mains d’un facteur qui n’a absolument aucune idée qu’il me livre le fruit de plusieurs semaines de travail. Mais bon, je me console en me disant que mon ordinateur s’en moquera tout autant et que lui, au moins, ne se plaindra pas du chemin soi-disant «tout croche»qui mène à ma porte !

Mais avant de tout boucler, il me semble qu’il reste encore quelque chose d’essentiel à faire… Vous remercier, vous, nos lecteurs, mais aussi vous, journalistes, chroniqueurs, experts et autres interviewés qui avez fait de ce magazine ce qu’il est aujourd’hui ! C’est peut-être mon nom qui est mis en avant dans cette page, mais c’est grâce à vous que tout ceci existe. Et je me console en me disant que si je dis adieu à mon cher papier, vous, je vous garde avec nous ! Et ça, c’est l’essentiel.

Conseiller est publié et distribué depuis près de 25 ans. Soit plus des deux tiers de ma vie. Et ce média me survivra, j’en suis convaincue! Ce qui fait Conseiller, ce n’est pas juste une équipe de rédaction dévouée et passionnée, mais vous. Vous tous qui nous lisez, qui nous offrez votre temps et les informations qui nous manquent pour terminer nos articles.

En mon nom et en celui de toute la rédaction, je vous l’assure:on tient à vous ! N’oubliez donc pas de vous inscrire à nos infolettres pour continuer à faire partie de notre communauté. Si ce n’est pas déjà fait, CLIQUEZ ICI.

C’est avec plaisir que nous offrons un nombre limité d’exemplaires du dernier numéro de Conseiller, signés par l’équipe éditoriale. Pour recevoir gratuitement un exemplaire dédicacé du Vol. 24, No. 1, envoyez un courriel à richard@newcom.ca