8 inventions rien que pour vous

Par Jean-François Venne | 7 avril 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
9 minutes de lecture
Ion Chiosea / 123RF

Pas toujours simple, le boulot du professionnel en services financiers ! Heureusement, les innovations ne manquent pas pour venir donner un coup de main. Voici un tour d’horizon de quelques outils à connaître.

1. NEUROPROFILER

De qui? Tiphaine ­Saltini et ­Julien ­Revelle

■ ­Pour qui? Les professionnels du conseil financier tenus d’évaluer la tolérance au risque de leurs clients.

■ ­Pourquoi? Évaluer la tolérance au risque des clients en produisant un profil psychologique très fin de ces derniers. « ­Les processus actuels sont rébarbatifs pour les clients, reposent rarement sur des recherches scientifiques et posent un risque de conformité pour les conseillers », juge ­Tiphaine ­Saltini, présidente de ­Neuroprofiler.

Tiphaine Saltini

Tiphaine Saltini

■ ­Comment? Neuroprofiler est basé sur les dernières avancées en finance comportementale, la spécialité de ­Tiphaine ­Saltini, et en apprentissage artificiel (machine learning), le dada de ­Julien ­Revelle. Le test se présente sous la forme d’un jeu d’une vingtaine de minutes pouvant être exécuté sur un ordinateur ou un appareil mobile.

L’algorithme jumelle plus d’un million de profils clients à des informations sur la psychologie et les préférences d’investissement, offrant un portrait nuancé du client. Le profil est immédiatement archivé sur le serveur du conseiller, lequel peut en outre le mettre à jour en fonction de l’évolution de son client.

■ À venir Une plateforme de type « logiciel sous forme de service » (software as a service ou ­SAAS, soit un logiciel qui est sur un serveur distant et dont l’utilisation est louée) devrait être lancée avant l’été. Elle facilitera la personnalisation des tests (par exemple, en y ajoutant les logos de votre cabinet ou en ajustant avec la devise du pays) et leur utilisation. Tiphaine ­Saltini aimerait aussi automatiser les recommandations, pour suggérer un éventail de produits financiers correspondant au profil du client.

www.neuroprofiler.com

Manon Gauthier

Manon Gauthier

2. OUTIL D’ADHÉSION ÉLECTRONIQUE AU RÉGIME ENREGISTRÉ D’ÉPARGNE‑ÉTUDES

■ ­De qui? Industrielle ­Alliance

■ ­Pour qui? Les conseillers en sécurité financière.

■ ­Pourquoi? Faciliter l’adhésion au régime enregistré d’­épargne-études (REEE). « ­Le processus comprend plusieurs formulaires, notamment en raison des subventions auxquelles il donne droit, et les mêmes informations devaient être inscrites successivement dans chaque formulaire, une vraie perte de temps », explique ­Manon ­Gauthier, ­vice-présidente principale épargne et retraite individuelles à ­Industrielle ­Alliance. L’outil permet aussi de savoir quels formulaires utiliser, ce qui peut varier en fonction de la famille, de la province, etc.

■ ­Comment? Le conseiller saisit l’information une fois dans un formulaire et elle se déverse automatiquement sur les autres documents. L’outil identifie également les formulaires nécessaires. Le conseiller peut ensuite imprimer les différents documents pour les compléter avec ses clients.

Divers modules ont été ajoutés depuis le lancement en juin 2016. Par exemple, depuis l’automne dernier, les directives d’investissement peuvent être saisies directement dans l’outil. Des contrôles de validation ont été ajoutés, afin de réduire le risque d’erreur et d’accélérer la vitesse d’émission des polices. L’objectif est toujours de gagner du temps, sans perdre en efficacité.

■ À venir « L’outil est en évolution constante, soutient ­Manon ­Gauthier. Par exemple, depuis mars 2017, les conseillers en sécurité financière peuvent utiliser la signature électronique avec lui. »

Luis Romero

Luis Romero

3. ÉLÉMENTS PATRIMOINE

■ ­De qui? EquiSoft ­Services ­Financiers

■ ­Pour qui? Professionnels du conseil financier, distributeurs et manufacturiers de produits financiers.

■ ­Pourquoi? Gérer tous les aspects du patrimoine du client, de l’analyse des actifs au besoin d’assurances en passant par la planification financière.

■ ­Comment? « ­La suite est composée de plusieurs modules pouvant être employés indépendamment les uns des autres, le plus populaire étant l’Analyse assistée des actifs », explique ­Luis ­Romero, fondateur et chef de la direction. Les outils génèrent des rapports avec le degré de détails souhaité par le conseiller.

Différentes fonctions permettent, par exemple, d’importer des données clients à partir des systèmes de post-marché (back office), de se connecter aux systèmes d’illustration des polices d’assurance, d’agréger les données portant sur plusieurs produits de placement ou de modifier la langue et les devises. Le gros avantage, croit ­Luis ­Romero, c’est la capacité d’adaptation du logiciel, dont l’utilisation peut être personnalisée en fonction de la situation du client.

■ À venir EquiSoft a récemment ajouté un module d’analyse des frais, pour favoriser la transparence envers le client. La firme a aussi lancé une version « client » d’Éléments ­Patrimoine. « ­Il s’agit d’aider le conseiller en permettant aux clients de faire ­eux-mêmes une partie de l’analyse, explique ­Luis ­Romero. Ils peuvent ensuite l’achever avec le conseiller. Cela permet de sauver du temps, tout en demeurant efficace. »

www.equisoft.com > ­Gestion de patrimoine > Éléments ­Patrimoine

François Levasseur

François Levasseur

4. KRONOS ABF

■ ­De qui? Kronos ­Technologies

■ ­Pour qui? Conseillers en sécurité financière.

■ ­Pourquoi? Répondre aux besoins en conformité, détecter des occasions de vente et offrir un meilleur service aux clients.

■ ­Comment? Kronos ­ABF aide à dresser le bilan financier complet des clients, à analyser les besoins en assurance vie et assurance invalidité ou maladie grave et en ­épargne-retraite. « L’un des avantages est que nous sommes connectés aux ­post-marchés (back office) des compagnies d’assurance, explique ­François ­Levasseur, ­PDG de ­Kronos ­Technologies. Donc, l’information du client est versée directement dans ­ABF, le conseiller n’a pas à tout remplir à la main. »

Autre atout : la possibilité d’envoyer, de manière sécurisée, un accès à ­ABF au client, afin qu’il commence ­lui-même à remplir certains formulaires d’analyse de ses actifs, de son budget, etc. Des avantages qui vont tous dans le même sens : alléger la tâche du conseiller afin de lui permettre de servir tous ses clients avec le même degré d’efficacité.

■ À venir Kronos lancera ­Kronos ­PF cet été. Ce module de planification financière fera notamment des recommandations fiscales et des analyses très poussées. Mais ­Kronos veut aller plus loin. « ­Nous souhaitons nous distinguer par l’utilisation de l’intelligence artificielle dans la planification financière, soutient le ­PDG. C’est là qu’on veut aller. Nous avons des projets de recherche expérimentale en laboratoire jusqu’en avril 2017, puis nous enchaînerons avec le développement des outils. » ­ kronos-abf.ca

Brennan McEachran

Brennan McEachran

5. SOAPBOX

■ ­De qui? SoapBox

■ ­Pour qui? Tous les cabinets ou grandes institutions de services financiers et d’assurance.

■ ­Pourquoi? Innover dans ses processus, susciter l’adhésion des employés aux changements, augmenter l’engagement des employés envers la firme.

■ ­Comment? « ­SoapBox est un outil de collaboration permettant aux dirigeants et gestionnaires de recueillir facilement les idées et opinions de leurs employés, à partir d’un ordinateur ou d’une application mobile », explique ­Brennan ­McEachran, ­PDG de ­Soapbox.

Le processus est relativement simple. L’employé propose une idée (innovation, changements dans la façon de travailler, etc.) via l’application. Ses collègues peuvent voter sur leur appréciation de l’idée et y ajouter leur grain de sel. Si l’idée est acceptée et que les dirigeants décident de l’implanter, les employés peuvent suivre les progrès de sa réalisation. L’application permet aussi à tous de suivre le succès ou insuccès de l’idée une fois implantée.

« ­Cela assure aux employeurs de bénéficier de la force d’innovation de leurs employés, de manière simple et efficace, soutient le ­PDG. De plus, les employés sont plus réceptifs aux changements lorsqu’ils en suivent tout le processus. Ce type d’outil est un gros atout pour attirer et conserver une ­main-d’œuvre plus jeune, habituée à travailler avec les nouvelles technologies dans une optique collaborative. »

■ À venir SoapBox compte de très gros clients comme ­Coca-Cola, ­BMO ou ­Dynacare. L’entreprise sortira bientôt une version adaptée aux besoins de plus petites firmes.

soapboxhq.com

François Laporte

François Laporte

6. BUREAU SANS FRONTIÈRES – GUIDE DU VIRAGE NUMÉRIQUE POUR LES CONSEILLERS FINANCIERS

■ ­De qui? François ­Laporte, conseiller en sécurité financière, représentant en épargne collective

■ ­Pour qui? Les professionnels du conseil financier qui souhaitent prendre le virage numérique, mais ne savent pas par où commencer.

■ ­Pourquoi? Pour bien comprendre les outils et concepts de la révolution du bureau numérique. Dans cet ouvrage, tout y passe et y est démystifié : analyse des besoins numériques du conseiller, système de gestion de relations clients (CRM), infonuagique, bureau sans papier, formulaires intelligents, numérisation des documents, conférence web, visioconférence, etc. « ­Pour passer au bureau numérique, il faut un plan et il faut acquérir des connaissances, c’est ce qui m’a motivé à écrire ce livre », explique ­François ­Laporte.

■ ­Comment? En lisant attentivement. Tout y est ! ­On peut d’ailleurs se le procurer en le téléchargeant sur le site de ­Conseiller.ca.

■ À venir François ­Laporte constate que plusieurs conseillers ont des besoins en matière d’accès et d’utilisation des nouvelles technologies. Il rêve d’une école du bureau numérique, laquelle répondrait aux besoins de formation à cet égard. Mais aussi à une brigade du bureau numérique, pour accompagner les conseillers dans leur petite révolution. « ­Il y a trop peu de formation vraiment complète et d’encadrement offerts sur ce sujet crucial présentement », ­déplore-t-il.

www.conseiller.ca/numerique

Jean Dupriez

Jean Dupriez

7. FORMATION/OUTIL « EXPLIQUER ET COMPRENDRE L’INVESTISSEMENT »

■ ­De qui? Jean ­Dupriez, conseiller retraité

■ ­Pour qui? Pour les professionnels du conseil financier.

■ ­Pourquoi? Pour améliorer son approche d’explication et de vulgarisation des concepts de base de la finance et de l’investissement aux clients.

■ ­Comment? La formation propose d’utiliser des illustrations pour expliquer les concepts de base de la finance et de l’investissement à ses clients. Cette approche visuelle a pour but de leur permettre de retenir plus facilement les éléments importants, mais aussi de découvrir ces concepts de manière plus ludique.

La formation est scindée en cinq modules, comportant plusieurs leçons. ­Celles-ci peuvent être choisies « à la carte », selon les besoins du conseiller. « ­Les bases de la finance ne sont pas enseignées à l’école, il revient donc très souvent au conseiller de le faire auprès de son client, note ­Jean ­Dupriez. Il faut développer nos compétences pour remplir ce rôle avec efficacité. »

■ À venir La même formation sera offerte directement aux investisseurs et épargnants. Elle sera bien entendu adaptée à leurs besoins.

bit.ly/2mFzWeJ

Daniel Guillemette

Daniel Guillemette

8. PROGRAMME DE PRÉVENTION UNITÉ 10

■ ­De qui? Conseil des professionnels en services financiers (CDPSF), en collaboration avec iGeny et le cabinet d’avocats ­Bernier ­Beaudry

■ ­Pour qui? Le programme s’adresse à tous, mais les conseillers indépendants et ceux des réseaux captifs en bénéficieront davantage.

■ ­Pourquoi? Sensibiliser les conseillers indépendants à l’importance et à la valeur d’avoir des activités conformes. Leur fournir un « accompagnement juridique » leur permettant de se préparer à une éventuelle visite de l’AMF ou de la ­CSF.

« ­Le régulateur a « judiciarisé » la pratique des conseillers, note Daniel Guillemette, président d’iGeny. Ils doivent donc adapter leurs processus à cette nouvelle réalité, et personne n’est mieux placé que les avocats pour comprendre et expliquer les lois. »

■ ­Comment?

  • ­Une formation de sept heures en salle et en groupe sur la conformité ;
  • ­Une visite d’avocats au cabinet visant à s’assurer que les activités de ce dernier sont conformes ;
  • ­Remise d’un certificat de conformité.

■ À venir Pour ­Daniel ­Guillemette, la suite logique d’Unité 10 est l’implantation d’iGeny ­Pro, lequel permet de standardiser et d’automatiser les opérations quotidiennes, réduisant d’autant les manquements à la conformité dus aux erreurs.

bit.ly/2noVdZS


• Ce texte est paru dans l’édition d’avril 2017 de Conseiller.

Jean-François Venne