Banque virtuelle : attention, danger?

Par Hugo Neveu | 3 janvier 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
4 minutes de lecture
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Les prêteurs virtuels tels que ­Tangerine, la ­Financière ­First ­National, ­MCAP, ­Home ­Trust, ­Manuvie et ­Banque Équitable sont de plus en plus présents sur le marché hypothécaire et gagnent chaque jour du terrain au détriment des banques traditionnelles.

Quels sont les dangers de traiter avec de telles institutions financières? ­Que risquent vos clients en tant que consommateurs?

Selon mon expérience, la grande majorité d’entre eux choisissent leur prêteur hypothécaire en fonction du taux offert, sans égard aux différentes conditions qui en découlent. Il s’agit là d’une grave erreur qu’il ne faut pas commettre.

Lorsque vous achetez un téléviseur, comment le ­choisissez-vous ? ­Sélectionnez-vous le moins cher que vous avez trouvé, nonobstant ses caractéristiques? ­Sûrement pas! ­Je serais très surpris d’entrer chez vous et d’y voir un téléviseur de 15pouces en noir et blanc…

C’est la même chose en ce qui concerne l’hypothèque. Pour l’une des plus importantes décisions financières de la vie de vos clients, les critères à considérer sont multiples et demandent une réflexion plus approfondie.

Par exemple :

  • ­Le taux utilisé par la banque en cas de pénalité
  • ­La rapidité et les heures d’ouverture du service à la clientèle, ainsi que l’accès à un outil en ligne performant
  • ­La flexibilité des paiements anticipés
  • ­La possibilité de passer d’un taux variable à un taux fixe intéressant ­

Saviez-vous que les prêteurs hypothécaires virtuels offrent sur plusieurs de ces points des avantages indéniables et qu’ils apparaissent beaucoup plus concurrentiels que les banques traditionnelles?

Le calcul de la pénalité est généralement plus avantageux et la différence peut être très impressionnante!

Selon les statistiques des prêteurs partenaires de ­Planiprêt, plus de 75 % des emprunteurs hypothécaires qui choisissent un terme de 5 ans ne se rendent pas au bout de leur engagement et refinancent avant la fin. Le nombre de consommateurs qui doivent payer une pénalité est donc très important. Les raisons sont multiples : divorce, rénovations, paiement de dettes, changement de banque, etc.

Comparons les deux types de prêteurs en suivant les mêmes variables : prêt de 250 000 $ souscrit il y a deux ans par un client à un taux de 2,89 %, amorti sur 25 ans, avec un terme de cinq ans, par exemple.

La pénalité pour bris d’engagement après 2ans varierait entre 7000 $ et 10 000 $ dans les banques traditionnelles, alors qu’elle se situerait entre 1700 $ et 2000 $ dans une banque virtuelle, selon les calculateurs de pénalité mis à la disposition des clients par plusieurs institutions. La différence est donc énorme et les répercussions pour le client, non négligeables!

PLUS TECHNO

Sans surprise, les outils en ligne des banques virtuelles afin de gérer l’emprunt sont souvent beaucoup plus élaborés, ces institutions visant l’autonomie des clients.

On y retrouve souvent de multiples options telles que :

  • ­Effectuer directement ses remboursements anticipés
  • ­Modifier ses informations bancaires de prélèvement automatique
  • ­En changer la fréquence
  • ­Calculer sa pénalité
  • Évaluer l’effet des remboursements anticipés sur l’amortissement

Le fait que ces prêteurs hypothécaires virtuels n’aient pas de succursale leur permet souvent d’avoir des coûts d’exploitation bien inférieurs à la concurrence et, par le fait même, de meilleures offres de taux et/ou de conditions sur une base régulière.

Cela les pousse également à offrir un service à la clientèle avec des heures étendues et des conseillers aptes à assister les consommateurs dans toutes leurs transactions.

Les taux affichés par ces prêteurs hypothécaires virtuels étant souvent inférieurs à ceux des banques traditionnelles, il sera aussi plus simple de fixer un taux variable en cours de terme tout en profitant des meilleures offres du marché sans avoir à négocier. Une option qui gagne justement en popularité auprès des clients avec les dernières hausses de taux de la ­Banque du ­Canada.

Compte tenu de leur spécialisation en prêt hypothécaire, ces institutions virtuelles n’inciteront pas non plus le client à souscrire différents produits connexes qu’il possède déjà. Nul besoin de tout transférer. Elles pourront prélever les paiements à même le compte courant habituel du consommateur.

Il suffit de se renseigner auprès d’un courtier hypothécaire inscrit à l’Organisme d’autoréglementation du courtage immobilier du ­Québec pour constater qu’­au-delà du taux, les prêteurs virtuels offrent de multiples avantages qu’il vaut mieux ne pas négliger.

hugo_neveu_thumb_150x150 Hugo ­Neveu est directeur et courtier hypothécaire agréé à ­Planiprêt, ainsi que directeur au développement hypothécaire à ­AFL ­Groupe ­Financier.


• Ce texte est paru dans l’édition de janvier 2018 de Conseiller.

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Hugo Neveu