Gâtez-vous!

Par Eric F. Gosselin | 16 mars 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Photo : Filipovic018 / istockphoto

­Une des recettes du succès, peu importe le domaine, c’est la qualité de l’équipement. Bien sûr, le talent, la persévérance, la discipline et ­peut-être un peu de chance sont tous des facteurs qui contribuent à la réussite, mais, dans notre travail comme en ­Formule 1, c’est souvent le pilote qui dispose de la meilleure technologie qui partira premier et qui a de plus grandes probabilités de savourer la victoire.

Pourquoi je vous parle de cela ? ­Parce qu’on est en mars. La traditionnelle course au ­REER vient de terminer pour plusieurs d’entre nous et la saison de l’impôt commencera très prochainement. Nous avons donc quelques jours libres permettant de revoir notre arsenal technologique.

Évidemment, je vous invite à évaluer en premier lieu la sécurité de vos données, puis à passer en revue les différents outils utilisés pour livrer les mandats de conseil avec la plus grande efficacité possible. Je vous entends jusqu’ici : « Bon, ça va coûter combien? »

C’est regarder le problème par le mauvais bout des jumelles. Renouveler son équipement technologique est un investissement, pas une dépense. ­Sommes-nous obligés de choisir les outils les plus chers ? ­Non, mais…

Si l’on souhaite que notre enfant ait du succès en musique, on misera sur un instrument de qualité. Si le talent se manifeste en sport, les parents d’aujourd’hui n’hésiteront pas à investir dans le meilleur équipement et les entraîneurs les plus reconnus. Mais qu’advient-il lorsqu’il s’agit de notre pratique, l’activité entre toutes qui permet de nous donner les ressources financières pour les autres aspects de notre vie ? ­Plusieurs de nos collègues vont étonnamment choisir ce qui coûte le moins cher possible !

Ce qui est bon marché se révèle souvent plus onéreux que le nec plus ultra, car il faudra le remplacer plus rapidement et parfois plus fréquemment. Philip ­Crosby, théoricien en gestion, a répété d’ailleurs ad nauseam dans ses ouvrages que « c’est le manque de qualité qui coûte cher ».

EN PRATIQUE

Je ne vous dirai pas aujourd’hui quoi acheter ou quoi choisir. Je vais m’en tenir à une expérience personnelle qui est un exemple parmi d’autres.

J’ai récemment changé ma tablette pour une de plus grand format, plus performante et évidemment plus chère. Celle que j’avais m’apparaissait adéquate, mais j’ai observé un de mes collègues utiliser la sienne d’une manière qui m’était impossible avec mon équipement. Il avait un accès plus direct au serveur, pouvait signer sur un format similaire à la feuille 8,5 po x 11 po et sa tablette répondait instantanément, entre autres.

J’ai alors réalisé que je devais travailler plus longtemps pour obtenir les mêmes résultats que lui. Comme on sait que le temps, c’est de l’argent, chaque minute économisée ici ou là se reflète sur les résultats. Ce choix de moderniser mon équipement a augmenté grandement ma productivité. Les nouvelles fonctionnalités de l’appareil y sont pour beaucoup, mais, plus important, cela m’a obligé à reconfigurer mon environnement de travail. J’ai ainsi découvert de nouvelles options, en ai utilisé d’autres que je n’avais pas essayées, gagnant en efficacité. Et cela a tout changé, encore une fois.

Cette expérience m’a rappelé un enseignement de ­Dan ­Sullivan, cofondateur de ­Strategic ­Coach, à l’effet qu’on devrait toujours se payer la première classe. J’ai tout de suite pris ce conseil au pied de la lettre et mon trajet suivant en train s’est fait en classe affaires. C’était plus coûteux, mais ça a été tellement agréable et plus confortable, permettant de travailler efficacement et d’arriver à destination moins fatigué que lorsque j’étais entassé en classe « pas cher ».

J’ai compris plus tard la véritable signification de sa recommandation. On est tellement plus efficient lorsqu’on a les bons outils de travail, les outils de première classe. Le confort au bureau ainsi obtenu diminue le stress, augmente le plaisir et, par le fait même, nous rend plus créatif, plus productif.

Dans votre environnement de travail, revoyez tous les aspects technologiques en vous rappelant que la vitesse d’un système est limitée à celle de l’élément le plus faible. Une voiture sport avec des pneus bas de gamme, c’est la sortie de route assurée. La sélection de chacun des éléments de votre système doit se faire avec la plus grande minutie pour diminuer l’écart de qualité qui ralentira le processus.

Cette révision et l’investissement qui suivra inévitablement vous permettront d’augmenter votre efficacité et votre bonheur au travail. ­

Gâtez-vous donc, vous le valez bien et vos clients méritent le meilleur de ce que vous pouvez leur donner. Cela passe par des outils de qualité.

Eric F. Gosselin, ­Adm.A., est planificateur financier, conseiller en sécurité financière et représentant en épargne collective rattaché aux Services en placements ­PEAK.


• Ce texte est paru dans l’édition de mars 2020 de Conseiller. Vous pouvez consulter l’ensemble du numéro sur notre site Web.

Eric F. Gosselin