Hier encore, j’avais 20 ans…

Par Christine Bouthillier | 24 mars 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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ruth black / 123RF

En février 2000, j’avais 16 ans et je comptais les jours qui me séparaient de la fin de mes études secondaires. Les inquiétudes entourant le fameux bogue de l’an 2000 étaient derrière nous et la bulle techno avait atteint son apogée (… avant l’éclatement qu’on connaît).

La retraite était bien loin de mes préoccupations d’adolescente qui préférait de loin écouter le dernier disque de Louise Attaque entre amis que de me documenter sur les REER. Je ne le savais pas encore, mais en février 2000, le magazine qui allait m’embaucher 14 ans plus tard a vu le jour. Eh oui, Conseiller fête son 20e anniversaire cette année.

Il y a 20 ans, la Chambre de la sécurité financière venait tout juste d’être créée. L’Autorité des marchés financiers n’existait pas encore. Les assureurs se démutualisaient, les banques créaient leurs propres agents généraux, après s’être lancées dans les valeurs mobilières et les fiducies.

Des défis

En deux décennies, le paysage de l’industrie s’est considérablement transformé. Les exigences de conformité se sont accrues, par exemple quant à la divulgation de la rémunération des conseillers, avec la phase 2 du Modèle de relation client-conseiller (MRCC 2).

Les robots-conseillers et la vente d’assurance en ligne sont maintenant réalité, les institutions financières cherchant ainsi à établir un contact direct avec le client. Ce sont les intermédiaires entre les manufacturiers et les consommateurs, soit les conseillers, qui en font les frais. Les clients aussi, essayant de se procurer seuls un produit qui ne leur conviendra peut- être pas, par méconnaissance de la finance et de l’assurance.

Les 20 dernières années ont aussi été marquées par des mouvements de concentration au sein des services financiers. Fusions et acquisitions se succèdent et réduisent le nombre de joueurs indépendants.

Du positif

Les deux dernières décennies se sont ainsi déroulées sous le signe du changement pour l’industrie des services financiers et les conseillers en particulier. Vous avez eu de nombreux défis à relever et ça n’a pas toujours été simple. Mais il y a aussi des aspects positifs à cette mutation.

Parfois perçue comme une rivale, la technologie facilite cependant une partie de votre travail. Par exemple, la vidéoconférence et la signature électronique réduisent vos déplacements. Elle permet aussi une meilleure communication avec vos clients, qui sont joignables plus aisément grâce aux courriels et au téléphone intelligent.

Mais si le client peut être contacté plus facilement, vous aussi! La technologie change les rapports avec les consommateurs, qui s’attendent à une réponse rapide à leurs appels et messages électroniques.

Avec la vente de produits financiers sur Internet vient aussi, paradoxalement, le besoin de conseil. Les représentants qui se contentaient d’appeler leurs clients une fois par année pour les inciter à cotiser à leur REER ou souscrire une nouvelle assurance ne pourront plus simplement vendre sans accompagner leur client. Cela, les algorithmes peuvent très bien s’en charger.

Pour se démarquer des plateformes automatisées, les professionnels des services financiers doivent plus que jamais offrir une valeur ajoutée. Les robots-conseillers et la vente d’assurance en ligne ne les menacent pas nécessairement.

Il y a de la place pour ceux qui se concentrent sur les objectifs de leurs clients, qui gèrent leurs émotions, qui font leur éducation financière et qui les accompagnent dans les moments clés de leur vie (union, séparation, naissance des enfants, succession, etc.).

Les algorithmes n’étudient pas la situation globale du client, ne s’assurent pas que le placement coïncide avec ses aspirations et valeurs ou ne procèdent pas à l’optimisation fiscale des investissements. Vous, oui. Et les consommateurs en ressortent gagnants.

C’est pourquoi le conseil a encore de belles années devant lui. Dans 20 ans, j’ose croire qu’il aura conservé sa pertinence et que vous serez toujours bien en selle. Et que Conseiller sera encore là pour en témoigner.

Joyeux anniversaire, Conseiller!

Christine Bouthillier est directrice principale de contenu à Conseiller.


• Ce texte est paru dans l’édition de mars 2020 de Conseiller. Vous pouvez consulter l’ensemble du numéro sur notre site Web.

Christine Bouthillier

Titulaire d’un baccalauréat en science politique et d’une maîtrise en communication de l’Université du Québec à Montréal, Christine Bouthillier est journaliste depuis 2007. Elle a débuté sa carrière dans différents hebdomadaires de la Montérégie comme journaliste, puis comme rédactrice en chef. Elle a ensuite fait le saut du côté des quotidiens. Elle a ainsi été journaliste au Journal de Montréal et directrice adjointe à l’information du journal 24 Heures. Elle travaille à Conseiller depuis 2014. Elle y est entrée comme rédactrice en chef adjointe au web, puis est devenue directrice principale de contenu de la marque (web et papier) en 2017, poste qu’elle occupe encore aujourd’hui.