Planète finance

13 avril 2018 | Dernière mise à jour le 13 avril 2018
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Claudia Mora / 123RF

­États-Unis La fin de la retraite?

« ­La retraite telle que nous l’avons connue, c’est fini », assurait récemment ­Ric ­Edelman, conseiller en services financiers américain. Selon lui, les professionnels de l’industrie devraient adapter au plus vite le plan financier de leurs clients pour tenir compte des changements dans les sciences de la santé, rapporte ­Barron’s.

Le conseiller estime qu’une grande partie des retraités vivront bientôt jusqu’à 120 ans, en raison de l’avancée rapide des traitements contre le cancer, des thérapies géniques et d’autres recherches. Ils seront beaucoup plus en santé et actifs.

Tout cela changera la dynamique de la retraite, qui en viendrait même à disparaître, prévoit M. Edelman. Les gens devront et voudront travailler plus longtemps. « ­Ils auront une carrière, prendront leur retraite, retourneront suivre des cours, puis débuteront une autre carrière », croit le conseiller.

Chine La fête est finie pour les fonds d’investissement privés

Des règles plus strictes poussent les employés des fonds d’investissement privés chinois vers la sortie et forcent plusieurs firmes à vendre leur permis ou fermer leurs portes, révélait récemment ­Reuters. Pourtant, l’industrie avait le vent dans les voiles depuis plusieurs années. Juste entre 2014 et 2017, le capital de ces firmes a été multiplié par sept.

Seulement, ces fonds privés ont aidé les banques chinoises à investir dans des secteurs risqués, normalement interdits. Elles ont aussi diminué les montants en fonds propres qu’elles devaient conserver en cas de problème.

Les banques octroyaient par exemple des prêts à ces fonds privés pour investir dans des firmes immobilières, avec garantie de remboursement de leur capital.

Le prêt effectué au fonds d’investissement n’était donc pas considéré comme un investissement immobilier et la garantie de paiement réduisait le montant en fonds propres que la banque devait conserver.

Le régulateur n’a pas apprécié. Dorénavant, les fonds privés ne pourront plus offrir de garanties implicites contre les pertes. Leur endettement, lui, sera plafonné à 200 % (actif sous gestion total par rapport à l’actif net), alors que certaines firmes poussaient la note jusqu’à 2 000 %.

À la fin de la décennie 2020, c’est 20 % de tous les emplois du Royaume-Uni qui seraient menacés par l’automatisation.

Grande-Bretagne Les emplois en finance menacés par l’automatisation

Dès le début des années 2020, un emploi en finance sur dix pourrait être automatisé, selon ­PwC. Au ­Royaume-Uni, où ce secteur occupe une place importante, la prévision inquiète.

PwC anticipe trois vagues d’automatisation. La révolution numérique étant déjà très avancée au ­Royaume-Uni, le secteur de la finance ne perdrait que de 2 à 3 % d’emplois pendant la première, au début des années 2020. Avec le raffinement des systèmes d’intelligence artificielle à la fin de cette décennie, c’est 20 % de l’ensemble des emplois du ­Royaume-Uni qui seraient menacés, le secteur financier comptant encore parmi les plus affectés. La troisième vague d’automatisation aurait lieu durant la décennie 2030 et pourrait toucher 30 % de tous les emplois du pays.

La firme croit que l’intelligence artificielle, la robotique et les autres nouvelles technologies créeront assez de nouveaux postes pour compenser ces pertes. Au ­Canada, l’Institut ­C.D. ­Howe rejette aussi l’hypothèse du chômage massif. Il avance par ailleurs que les travailleurs de la finance au pays seront moins menacés que ceux de l’agriculture, de la fabrication ou de l’hébergement.­

Europe Condamnés à collaborer

D’abord perçues comme les ennemies des acteurs traditionnels des services financiers, les fintech sont maintenant vues comme complémentaires. Elles-mêmes constatent que leurs chances de succès sont minces si elles font cavalier seul. Fintech et institutions financières sont ainsi condamnées à des mariages de raison.

Les entreprises de technologie financière l’ont bien compris. Les trois quarts d’entre elles considèrent la mise sur pied de partenariats avec des établissements traditionnels comme leur objectif principal, peut-on lire dans le World FinTech Report 2018, réalisé par Capgemini et LinkedIn, en collaboration avec l’European financial management association (Efma).

Selon l’étude, la souplesse et la capacité à améliorer l’expérience client constituent les plus grands avantages concurrentiels de plus de 90 % des fintech, avantages sur lesquels les firmes traditionnelles tentent justement d’aligner leurs stratégies. Plus de 76 % des entreprises de technologie financière estiment que leur succès repose sur leur capacité à développer de nouvelles solutions et à améliorer les produits et services existants.


• Ce texte est paru dans l’édition d’avril 2018 deConseiller.