Planète finance – Et si l’herbe n’était pas vraiment plus verte ailleurs?

Par La rédaction | 10 mai 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Claudia Mora / 123RF

EUROPE : ­DES ­CONSULTANTS ­FONT ­DES ­AFFAIRES D’OR ­AVEC ­LA ­CRISE

Le ­Transnational ­Institute (TNI) dénonce les sommes payées par les gouvernements à des consultants lors des sauvetages d’institutions financières et d’États après la crise bancaire de 2008. Ces firmes, dont le ­Big ­Four constitué ­de Deloitte, ­EY, ­KPMG et ­PwC, ont empoché des centaines de millions d’euros pour conseiller les États et institutions européennes sur les modalités de ces sauvetages, rapporte le journal belge L’Echo.

Selon ­TNI, ces sociétés avaient pourtant fourni de mauvais conseils auparavant et échoué à identifier les pratiques risquées ayant mené à la crise. Par exemple, le cabinet de conseil ­Oliver ­Wyman, chargé de mener des tests de résistance auprès de certaines banques, a qualifié ­AIB de meilleure banque au monde trois ans avant qu’elle soit nationalisée, provoquant presque la faillite de l’Irlande… ­TNI propose d’instituer d’autres voix publiques et démocratiques, qui fonctionneraient en parallèle des sociétés d’audit, et de mieux superviser ces dernières.

FRANCE : ­LES ­BANQUES ­RABROUÉES

L’accompagnement des investisseurs en succursale est déficient dans l’Hexagone, juge l’Autorité des marchés financiers (AMF) française. Pour en venir à une telle conclusion, elle a évalué le service offert à 39 clients dans 11 banques en septembre 2016, enquête dont elle a révélé les résultats dans sa ­Lettre de l’Observatoire de l’épargne.

Selon l’AMF française, les questions posées et les informations divulguées sont insuffisantes, les conseillers ne sont pas assez proactifs et négligent l’actualisation des données clients, et les frais sont mentionnés dans moins d’une proposition d’assurance vie ou de plan d’épargne en actions sur deux.

L’amélioration de la qualité du conseil devrait s’appuyer sur un meilleur examen des besoins du client par des questions mieux ciblées et sur une connaissance solide des produits financiers et de la répartition de l’épargne par les conseillers, juge l’AMF.

INDE : ­DE ­VRAIS ­ROBOTS ­EN ­SUCCURSALE

Après les agents conversationnels (chatbots) et les ­conseillers-robots, voici que de vrais automates humanoïdes font leur apparition dans les institutions financières. La banque indienne ­HDFC vient d’en déployer une vingtaine, révèle L’Atelier ­BNP ­Paribas. Fabriqués en ­Inde par ­Asimov ­Robotics et ­Sayabot ­Systems, les assistants robotisés intelligents sont limités pour l’instant à des tâches simples, comme accompagner les clients jusqu’au bon guichet.

Toutefois, ils pourraient bientôt réaliser des transactions pour eux, selon ­Nitin Chugh, responsable des opérations bancaires en ligne à ­HDFC. La reconnaissance faciale et les échanges vocaux, c’est pour bientôt, ­assure-t-il.

En juillet 2015, la banque japonaise ­Mizuho déployait son robot ­Pepper, aujourd’hui présent dans une douzaine de succursales. Elle souhaite les utiliser pour réaliser des transactions, mais pour l’instant, ils servent surtout à administrer des questionnaires aux clients et à les occuper pendant qu’ils attendent de parler… à un humain.

AUSTRALIE : ­LA ­MAJORITÉ ­DES ­ASSURÉS ­LISENT ­MAL ­LEUR ­CONTRAT

Une étude du ­Conseil de l’assurance australien (Insurance ­Council of ­Australia) publiée en février 2017 révèle que la plupart des assurés ont une connaissance assez faible des limites et exclusions de leur police d’assurance.

Environ 80 % des 2 430 personnes interrogées ne lisent même pas ces parties du contrat avant d’apposer leur signature. Elles se contentent souvent de l’information fournie par une soumission en ligne, un centre d’appel ou des lettres de renouvellement. Le coût de la police et le montant de protection sont les deux seuls éléments d’information qui intéressent la vaste majorité des assurés.

Ces résultats démontrent l’importance de sensibiliser et éduquer les consommateurs au fait que le prix de la prime n’est pas le seul élément à considérer pour choisir une police d’assurance, selon le ­Conseil. L’organisme de protection des consommateurs ­Consumer ­Action ­Law juge à cet effet que l’industrie devrait en outre revoir la formulation de ces contrats, souvent ambiguë et difficile à comprendre pour les clients.


• Ce texte est paru dans l’édition de mai 2017 de Conseiller.

La rédaction