La gestion de portefeuille en sortie de crise sanitaire

Par Sylvain B. Tremblay | 15 mars 2021 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Photo : iStockphoto/matejmo

Étonnant constat pour plusieurs épargnants à la consultation de leur rapport de gestion de portefeuille au 31 décembre 2020. En effet, alors que nous avons avec raison choisi à l’échelle planétaire de protéger la santé publique au détriment de certains secteurs de notre économie en demeurant partiellement confinés tout au long de cette mémorable année 2020, voilà que nos portefeuilles de placement réalisent d’impressionnants rendements.

En effet, pour ceux d’entre nous qui ont su garder la tête froide après la débâcle de mars en conservant le cap visé par leur politique de placement, la partie est gagnée. Des rendements fortement positifs dans toutes les catégories d’actifs, que ce soit en revenu fixe, actions canadiennes ou actions étrangères, sans parler de la dette privée et des autres stratégies moins traditionnelles : c’est la régalade pour les plus judicieux.

Ce phénomène de rebond est attribuable en partie à la baisse des taux directeurs proposée par les banques centrales et aux interventions musclées à coups de milliers de milliards de dollars déployés par les gouvernements afin de soutenir leurs citoyens.

Que devons-nous retenir de cette expérience qui, bien que très favorable pour plusieurs, a été extrêmement pénible pour les épargnants ayant cédé à la panique à la fin mars et pour plusieurs gestionnaires qui avaient pris le mauvais pari en guidant leurs clients dans des secteurs qui ont été horriblement touchés par la pandémie ?

Qu’une règle d’or demeure à respecter. Lorsque nous établissons une politique de placement pour la gestion d’avoirs, il s’agit habituellement de paramètres à moyen, voire long terme.

Pourquoi surréagir lorsqu’arrive la moindre fluctuation de marché ? Tout comme cela a été le cas en 2008, les épargnants qui s’en sont le mieux tirés en 2020 sont ceux qui ont suivi les règles préétablies de leur politique de placement. C’est ce qu’on appelle la discipline. Ne surtout pas se laisser aller à ses émotions en matière de placement, car elles sont malheureusement bien mauvaises conseillères.

Si vous ne vous faites pas confiance, donnez un mandat à un gestionnaire discrétionnaire. Celui-ci vous ramènera dans le droit chemin. Si vous n’avez pas de politique de placement particulière en place, il n’est pas trop tard pour en rédiger une et la mettre en œuvre.

Un autre élément à considérer dans la gestion de vos avoirs demeure le taux de frais qui vous est imposé par vos gestionnaires. Non, ce service n’est pas gratuit… Rappelez-vous que les taux directeurs, comme mentionné plus haut, se situent à leur bas séculaire. C’est une hérésie de payer 2 %, et même plus dans certains cas, pour la gestion d’un fonds obligataire quel qu’il soit – le même constat s’applique d’ailleurs pour l’ensemble de vos placements.

Enfin, l’environnement de marché actuel en est un plutôt hostile et difficile à lire et donc à prévoir. Alors voici mon dernier conseil; soyez prudents !

Sylvain B. Tremblay, Adm. A., Pl. Fin., est vice-président, Gestion privée à Optimum Gestion de Placements.

Sylvain B. Tremblay