Réflexion postpandémique

Par Sylvain B. Tremblay | 22 novembre 2021 | Dernière mise à jour le 26 septembre 2023
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Faire ses impôts en temps de pandémie
Photo : AndreyPopov / iStock

Nous sommes en pandémie depuis bientôt près de deux ans et nous en sommes venus à nous accommoder de la situation, mais les choses ne sont tout de même pas encore réglées. Notre Premier ministre provincial va même jusqu’à avancer que nous devrons apprendre à vivre avec le virus et ses variants.

En rétrospective, les conséquences de la pandémie ne sont heureusement pas trop négatives. Bon nombre de nos concitoyens se tirent jusqu’à maintenant très bien d’affaire. En effet, l’épargnant qui n’a pas cédé à la panique de mars 2020 a été amplement récompensé pour son courage par le redressement spectaculaire des marchés qui a suivi ce fâcheux épisode. Et l’indice TSX a tout de même terminé l’année avec un rendement avoisinant les 5,5 %.

Pour notre part, notre stratégie de placement en actions canadiennes nous a permis de réaliser un généreux 14,05 % pour les 12 mois se terminant le 31 décembre 2020. Côté revenus fixes, l’indice obligataire Univers terminait l’année avec un fort 8,68 %, tandis que notre stratégie sur ce marché a enregistré 9,82 % pour la même période de 12 mois.

Et la tendance se poursuit en 2021, portant les marchés nationaux et mondiaux vers de nouveaux niveaux records jour après jour.

Bien entendu, cet engouement pour les marchés d’actions est amplifié par la faiblesse des taux d’intérêt et le spectre d’une hausse de ceux-ci qui emporterait le marché obligataire en terrain négatif, tout comme ce fut le cas au tout début de 2021. Disons qu’il n’est pas très attrayant pour l’épargnant de placer ses billes en obligations sachant qu’il est certain de perdre une partie de son capital à court terme au moindre mouvement à la hausse des taux d’intérêt.

Mais parlons un peu « engouement ». Tout le monde se rappellera avec le sourire l’épisode du papier de toilette de mars 2020. Pas grand-chose de rationnel dans ce type de comportement collectif. Et s’il en était de même pour le marché immobilier résidentiel?

Voit-on poindre une pénurie de maisons à l’horizon ? Ou n’assisterions-nous là qu’à une stratégie de vendeur pour faire mousser un marché qui en avait bien besoin à la suite de l’annonce des mesures de confinement? La rareté est-elle réelle ou bien inventée de toutes pièces ?

Tant mieux pour ceux à qui ces conditions profitent et tant pis pour ceux qui auront à composer avec d’astronomiques soldes de prêts hypothécaires à refinancer lorsque les taux auront grimpé.

Qu’en est-il du prix du bois d’œuvre, maintenant ? Et de la disponibilité des camions légers (pick up) ? Commencez votre magasinage et vous n’aurez que l’embarras du choix. Mais serions-nous devenus les cibles de multiples complots?

Cette boutade m’amène à tracer un parallèle avec les marchés financiers. La valeur d’un titre varie en fonction de la demande pour ce titre et cette demande n’est pas toujours justifiée pour les bonnes raisons. Il nous vient tous à l’esprit un titre minier ou bien un .com sans réelle valeur, mais ayant atteint des prix stratosphériques. Plus près de nous, on pense à AMC et Gamestop chez nos voisins du Sud.

Conclusion: aux niveaux auxquels se situent actuellement les marchés, restez prudents!

Sylvain B. Tremblay, Adm. A., Pl. Fin., est vice-président, Gestion privée à Optimum Gestion de Placements.

Sylvain B. Tremblay