La pandémie refaçonne la profession

Par Alizée Calza | 1 juin 2021 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Photo : wenmei Zhou / istockphoto

Si les débuts de cette période inattendue ont paru pour le moins chaotiques, notamment avec la chute spectaculaire des marchés en mars 2020, la situation semble s’être depuis quelque peu rétablie. Les marchés ont rebondi, nous avons pris l’habitude de vivre avec un masque et nos mains commencent presque à apprécier les bains de Purell…

Bon, peut-être pas à ce point-là, mais vous comprenez le principe.

Si certains gestes sont devenus faciles et mécaniques, d’autres comportements sont plus longs à adopter et demandent réflexion. Parce que oui, en plus d’avoir bousculé notre quotidien et désagrégé notre vie sociale, la pandémie a également ébranlé certains piliers de la profession de conseiller.

Des acquis de longue date doivent maintenant être redéfinis. Pensons par exemple au fonds d’urgence. Depuis des années, on recommande d’avoir accumulé au moins trois mois d’économies. Avec l’expérience de la COVID, la question se pose toutefois:est-ce réellement suffisant ?

Certes, la pandémie a mis un frein aux sorties, permettant à nombre de foyers de réaliser des économies. Mais même si maintenant, certains s’ennuient et sont plus riches, d’autres ont au contraire perdu leur emploi et peinent à voir une quelconque éclaircie à l’horizon. Nul doute que, lorsque le gouvernement aura fermé son robinet doré dont quelques subventions gouttent encore, la situation ne sera pas facile.

Celle-ci sera évidemment différente selon le foyer, le nombre d’enfants, le revenu du conjoint ou simplement le fait d’avoir encore un emploi.

UNE NOUVELLE ÈRE

Il demeure que l’année 2020, c’est plus qu’un simple problème de réflexion quant aux nombres de mois à prévoir dans un fonds d’urgence, un marché volatil ou un rééquilibrage de portefeuille. C’est un rééquilibrage de vie et une transformation complète du métier de conseiller.

Pourtant, entre l’été 1969, où tout le monde s’était installé devant son petit écran pour s’émerveiller des premiers pas de Neil Armstrong sur la Lune, et aujourd’hui, peu de choses ont véritablement changé.

Comme à l’époque, alors qu’on tourne une nouvelle page du grand livre de l’Histoire, tout le monde est encore rivé à un écran. Sauf que maintenant, ce n’est plus seulement pour voir un homme en combinaison planter un drapeau sur un sol poussiéreux, mais c’est pour TOUT faire.

Internet a permis d’accomplir virtuellement ce qu’on ne pouvait plus réaliser «en vrai». Les rencontres avec les clients ont été complètement repensées et sont devenues entièrement virtuelles. Plus besoin de se soucier de la fermeté de sa poignée de main ! Maintenant, tout réside dans un bon wifi et des logiciels tels que Skype, Zoom, Google Meet, et toutes ces autres applications de rencontres virtuelles qui ont envahi la Toile, comme les champignons dans l’ancienne salle de bain de mon demi-sous-sol.

Dix ans de progrès technologiques concentrés en quelques mois, ça laisse des traces. Pas des rides, mais de nouvelles habitudes de vie. Le retour en arrière est maintenant impossible. Sur l’autoroute de la technologie, on ne peut faire demi-tour. Si certains clients apprécieront encore les rencontres en personne, d’autres ne voudront plus quitter le confort de leur salon pour parler finances. Et les conseillers vont devoir s’y faire.

Mais dites-vous bien que lorsque les choses bougent rapidement et que l’on vit des moments aussi difficiles et émotifs, les gens cherchent un leader. Une personne capable de les ramener sur terre et de leur montrer les nouvelles possibilités et occasions qui s’offrent à eux.

Finalement, malgré les changements, on en revient toujours aux bases. Les gens rêvent de sécurité et tracer le chemin qui y mène, c’est pas mal le rôle du conseiller. D’un point de vue financier, le moment est bien choisi pour revoir les budgets de vos clients et leur planification financière. Et pour le reste, continuez ce que vous savez si bien faire. Ne soyez pas un «vendeur», soyez l’accompagnateur et la ressource de vos clients.

Continuez à être leur phare et guidez-les dans cette période à l’avenir brumeux !

Alizée Calza est rédactrice en chef adjointe à Conseiller.

Alizée Calza Alizee Calza

Alizée Calza

Alizée Calza est rédactrice en chef adjointe pour Conseiller.ca et pour Finance et Investissement.