L’habit ne fait pas le moine, sauf que…

Par Eric F. Gosselin | 1 juin 2021 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Juste avant ma première entrevue pour un emploi, ma mère a tendrement ajusté ma cravate, replacé mon collet de chemise en me rappelant que la première impression est celle qui persiste le plus longtemps. Au début de ma carrière de conseiller, les conférenciers mettaient l’accent sur la mise en scène du bureau et, pour ceux qui allaient chez leurs clients, sur l’importance de la présentation du professionnel:arriver à l’heure, être bien habillé, démontrer une organisation et une efficacité exemplaires.

Avec la pandémie, nous risquons de pratiquer dans cet environnement virtuel pour encore longtemps. La vaccination a beau aller à bon train, nous ne savons pas encore comment nous allons résister aux variants de la COVID-19. Récemment, j’ai été renversé, lors d’une réunion en vidéoconférence d’un grand gestionnaire immobilier québécois, de voir le comptable s’adresser aux participants, habillé «en mou». Je suis persuadé que si cette réunion avait eu lieu dans la salle d’un hôtel, son choix vestimentaire aurait été différent. Évidemment, l’habit ne fait pas le moine, sauf qu’il donne un indice sur ce qu’il fait dans la vie.

Le conseiller d’aujourd’hui doit faire passer son message avec la même efficacité qu’en personne et bien que la technologie aide grandement, elle amène également des distractions que nous pouvons limiter. Lorsque l’image est floue, que l’arrière-plan relève plus du capharnaüm que de la bibliothèque ordonnée et que le son rappelle une vieille radio AM, cela demande une concentration importante de la part du client. Au courant des derniers mois, nous avons tous arrêté d’écouter un journaliste, un analyste, un médecin ou un politicien donnant une entrevue pour regarder son décor et avons, avouons-le, émis des jugements.

Quand l’image dérange, le message n’est plus entendu, c’est aussi simple que cela. Quoique l’on ne puisse pas tout corriger, ce qu’on peut contrôler devrait être parfait et plusieurs équipements viennent à la rescousse.

Combien cela va coûter, encore ? Environ 600 $, déductible.

Parlons d’abord de la caméra. Évidemment, on peut en acheter une pour 30 $ et on va en avoir pour notre argent, c’est-à-dire pas beaucoup. On peut aujourd’hui dénicher des caméras haute définition et même 4K pour environ 300 $. Petit truc visuel:ma caméra est fixée sur un support ajustable (une longue tige rigide, mais flexible) que je place entre deux moniteurs, à la hauteur de mes yeux. De cette manière, lorsque le client vous observe, il a l’impression que vous le regardez dans les yeux, pas que vous lisez vos courriels (parce que vous le fixez lui et non la fenêtre de votre visioconférence).

Plus important encore, munissez-vous d’un fond vert à placer derrière vous. Cela permet d’y afficher un décor professionnel comme une bibliothèque, un bureau, bref, un environnement sobre. Oubliez l’arrière-plan de plage, aucun client confiné ne souhaite vous voir devant une étendue de sable, artificielle ou réelle. Un écran vert se vend environ 150 $ sur internet et il y a des versions autour de 60 $qui se fixent directement sur la chaise. Pour un meilleur résultat, faites des tests d’éclairage et ajoutez de la lumière au besoin, l’expérience visuelle n’en sera que meilleure.

Quant au troisième élément d’importance, le son, il existe une multitude de microphones sur pied ou support, mais je trouve personnellement que ça donne l’impression d’être dans une station de radio et ce n’est pas l’effet désiré.

J’utilise un mini-casque d’écoute avec micro intégré qui fait un excellent travail et qui ne me donne pas l’air d’un commentateur sportif avec ses gros écouteurs et son micro qui cache la moitié de la bouche. Je crois également qu’on est un peu fatigué des écouteurs à fils blancs qui pendouillent lors des entrevues à la télévision, on peut faire mieux, nous sommes des professionnels.

Je n’avais jamais pensé que j’organiserais mon bureau comme un studio de télévision. Je n’avais jamais pensé qu’un virus changerait nos vies ainsi. Comme je ne souhaite pas subir le même sort que les dinosaures, je m’adapte et, si je le peux, vous le pouvez également !

Eric F. Gosselin, Adm. A., est Pl. Fin., conseiller en sécurité financière et représentant en épargne collective rattaché aux Services en placements PEAK.

Eric F. Gosselin