Des lauréats hors pair

Par Hélène Roulot-Ganzmann | 17 mars 2022 | Dernière mise à jour le 26 septembre 2023
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Cette année encore, le jury a eu fort à faire pour départager les finalistes. Il s’est finalement arrêté sur trois lauréats ayant tous à cœur leur industrie et les intérêts de leurs clients, mais également de faire le bien autour d’eux.

­CONSEILLER ÉMÉRITE

C’est par un « heureux hasard » que Dominic Paquette a débarqué dans le petit monde du conseil et de la planification financière. Alors qu’il est encore étudiant à l’Université de Montréal, où il obtiendra un baccalauréat en droit et en psychologie ainsi qu’un certificat en marketing à HEC Montréal en 1995, le jeune homme entend dire que l’on cherche des candidats dans le milieu du placement et de la planification financière.

« J’ai passé les tests et ma candidature a été retenue, relate-t-il. Ensuite, ce sont les efforts, le temps et les connaissances qui m’ont mené là où je suis. »

Là où il est, soit à la tête de Partenaire-Conseils Groupe Financier, le cabinet qu’il a fondé il y a de cela 20 ans. À la fois planificateur financier, conseiller en sécurité financière, conseiller en assurance et rentes collectives et représentant en épargne collective, M. Paquette explique que ce qu’il souhaite apporter à ses clients, c’est l’assurance que leur argent est entre de bonnes mains.

« Je me définis comme le quart-arrière de la finance personnelle, illustre-t-il. Je reçois le ballon, je le dirige et le renvoie à la bonne personne pour être certain qu’on passe à la prochaine étape dans les meilleures conditions. »

INNOVER ET ÉDUQUER

Ses intérêts sont multiples pourvu qu’en fin de compte son client y gagne. Il a soif d’en apprendre toujours plus, sur la finance et les placements bien sûr, mais aussi sur tous les sujets connexes : la législation, la comptabilité, les actes notariés, la fiscalité, etc.

L’innovation fait également partie de son système. « Nous avons développé des outils de travail pour présenter la gestion de portefeuille et expliquer le risque et la rentabilité à nos clients, indique-t-il. Avec ça, nous avons démystifié le milieu du placement. »

Autre principe du cabinet : s’engager auprès de ses clients dans l’atteinte de leurs objectifs, puisque toute la planification est écrite noir sur blanc.

« Ça nous oblige à un suivi renforcé et à faire preuve d’audace afin d’alimenter nos gens avec des idées originales pour atteindre les objectifs qu’ils se sont fixés. »

Partenaire-Conseils Groupe Financier, c’est aujourd’hui une équipe de 18 personnes installée à Laval, dont la clientèle est composée essentiellement de gens d’affaires, qui se spécialise depuis quelques années dans la transmission des entreprises. À 49 ans, Dominic Paquette est loin quant à lui de penser à sa propre relève. Déjà lauréat de nombreux prix et mérites, il souhaite continuer à faire profiter ses clients de son expérience.

« Avec le temps, nous sommes capables d’identifier les préoccupations réelles de nos clients et d’en faire un levier, confie-t-il. Par la nature des questions que l’on pose, on leur permet de comprendre ce qui les tourmente. C’est là-dessus que nous allons ensuite nous concentrer. »

«  Avec le temps, nous sommes capables d’identifier les préoccupations réelles de nos clients et d’en faire un levier.  »

Dominic Paquette

Il affirme par ailleurs que les Québécois s’intéressent bien plus à leurs finances personnelles de nos jours que lorsqu’il a démarré dans le métier. Les jeunes notamment, qui depuis le début de la pandémie épargnent plus, ont plus de temps et sont séduits par le fait d’être rejoints par visioconférence.

« C’est sûr qu’il a fallu nous adapter, mais c’est une qualité que tout bon conseiller devrait avoir. Il est vital de ne pas être trop émotif non plus et d’avoir confiance en soi, car lorsque les marchés s’emballent, ce n’est pas le moment de paniquer. Il faut aussi savoir s’entourer. On ne bâtit pas ça tout seul. Ce prix, je le dois à mon équipe, mais aussi à ma famille, qui me soutient. »

« Dominic Paquette performe à un haut niveau dans notre industrie et il la fait remarquablement avancer tant par sa pratique irréprochable que par ses chroniques et conférences. M. Paquette est également un athlète de haut niveau qui relève plusieurs défis sportifs pour soutenir de grandes causes. Il prône de saines habitudes de vie et incite les membres de son équipe à s’impliquer dans des causes significatives pour eux », commente Annie Sinigagliese, présidente du jury cette année.

­CONSEILLER DE MOINS DE 40 ANS 

Antoine Chaume : une vision 360

« Il y a quelques semaines, un client est arrivé avec l’idée d’acheter une terre dans les Laurentides, raconte Antoine Chaume. On sait tous à quel point c’est compliqué avec la demande grandissante depuis le début de la pandémie. Trouver la terre, ce n’est pas tout. Il faut faire venir un arpenteur, un géomètre, et ça, ce sont normalement des mois d’attente. Grâce à notre réseau, nous avons bouclé l’affaire en quelques semaines. »

Ce type de services à valeur ajoutée, c’est ce qui fait la force d’Antoine Chaume et de son équipe. À seulement 29 ans, il est conseiller en placement, conseiller en sécurité financière et planificateur financier au sein de son propre bureau, Lafond Services financiers, créé en association avec une professionnelle à peine plus âgée que lui.

« J’ai eu la chance de savoir très jeune ce que je voulais faire. Mes parents étaient psychologue et travailleur social, dans la relation d’aide. À 18 ans, alors que j’étais encore aux études, j’ai commencé à travailler comme caissier dans une banque, puis comme conseiller. Puis je suis très vite allé chercher mon certificat en planification financière, car j’ai compris que si moi aussi je voulais être dans une relation d’aide, je devais développer une vision 360. »

«  J’ai compris que si moi aussi je voulais être dans une relation d’aide, je devais développer une vision 360.  »

Antoine Chaume

Son objectif ? Devenir le guichet unique de ses clients pour leurs finances personnelles et d’entreprise. Être toujours à la recherche de solutions, à l’avant-garde de ce qui se passe dans le milieu de la finance…

« Nous avons deux spécialités, explique le jeune homme, [les clients issus du] secteur des technologies et de celui de la créativité. Ce sont des gens qui sont dynamiques, à l’affût, qui ne craignent pas le risque. C’est aussi ce qu’ils nous demandent de faire avec leur argent. »

LES TROIS PILIERS

Prendre des risques, mais mesurés, entendons-nous. Antoine Chaume identifie trois piliers de l’accroissement de la valeur : l’entreprise, la gestion d’actifs et l’immobilier.

« Les entrepreneurs, surtout dans le domaine des technologies, vont avoir 90 % de leur valeur nette dans leur compagnie, donc pas de liquidité, explique-t-il. Là où on se démarque, c’est qu’on va faire passer nos clients du pilier de l’entreprise vers celui de la gestion d’actifs et de l’immobilier. Il faut leur faire comprendre que, oui, c’est important de faire croître son entreprise, mais qu’il ne faut pas laisser pour compte l’entrepreneur et la famille derrière. Il faut « dérisquer » la situation. »

Dans le même esprit, Antoine Chaume a fondé il y a deux ans l’entreprise Waltr Solutions collectives, une plateforme technologique qui offre de l’accompagnement financier individuel et indépendant aux employés des compagnies pour lesquelles son cabinet travaille.

« Je me suis beaucoup inspiré des compagnies en technologie, j’ai analysé leurs façons de faire pour être en mesure d’aller chercher de l’attraction et augmenter le nombre d’employés qu’on sert », conclut-il.

« Antoine Chaume est un mentor pour plusieurs jeunes conseillers de notre industrie, mais aussi pour d’autres secteurs via sa participation à Futurpreneur Canada, où il agit comme accompagnateur. En cofondant Waltr Solutions collectives en 2020, il a mis en place la première firme d’hypothèque collective au Canada, preuve de sa grande capacité à innover. Cofondateur de la division Montréal-Rive-Sud du Regroupement des jeunes conseillers du Québec en 2017, administrateur du Cercle des Jeunes Leaders du Forum économique international des Amériques et délégué de la Chambre de la sécurité financière pour la région de Montréal, il s’implique à divers niveaux dans son milieu », mentionne Annie Sinigagliese pour expliquer le choix du jury.

CONSEILLER LE PLUS ENGAGÉ DANS SA COMMUNAUTÉ

Sébastien Comeau : « Je suis un gars très rassembleur »

« Je viens du hockey, raconte Sébastien Comeau. J’ai évolué à un haut niveau, mais quand j’ai compris que je n’avais pas le potentiel pour jouer dans la Ligue nationale, je me suis lancé dans un parcours en finance. Pourquoi la planification financière? Je suis un gars très rassembleur dans un vestiaire. J’ai la capacité de développer des liens durables, j’aime les gens, être en relation d’aide… tout cela fait partie de mes valeurs. »

Après quatre années dans une grande institution financière, en 2015, M. Comeau lance sa propre pratique. Il s’associe à Étienne Grandmont et, ensemble, à Drummondville, ils créent Grandmont & Comeau Inc. afin de répondre aux besoins en matière de planification financière intégrée.

« Nous misons sur une approche personnalisée mettant les besoins de nos clients au centre de nos préoccupations, explique le lauréat. Notre entreprise propose une offre de services complète couvrant notamment la planification financière, fiscale et successorale, la gestion de portefeuille et l’assurance de personnes. Par une approche de gestion de patrimoine complète, rigoureuse, prudente, mais surtout axée sur l’individu, nous guidons nos clients – principalement des entrepreneurs, des gens d’affaires et des professionnels de la santé – dans l’atteinte de leurs objectifs financiers, et ce, en toute indépendance. »

DONNER DE L’ARGENT, MAIS AUSSI DU TEMPS

Depuis qu’il est à son propre compte, Sébastien Comeau a décidé de dégager du temps pour prendre soin de sa communauté, et de vivre sa vie professionnelle, mais aussi personnelle, au plus proche de ses valeurs. Depuis dix-huit mois, il est président du conseil d’administration (CA) de la Fondation du Centre Normand-Léveillé, qui aide à maintenir et à développer des services de qualité pour les personnes vivant avec un handicap et leur famille.

« Les parents peuvent laisser leurs enfants dans le centre, un espace en pleine nature, et avoir ainsi un petit moment de répit pour s’amuser et s’épanouir. Je suis moi-même père de famille, c’est une cause qui me touche. Je sais à quel point j’ai de la chance d’avoir des enfants en bonne santé. »

Au-delà de l’argent que les philanthropes donnent au centre, M. Comeau souhaite que ces derniers se sentent plus impliqués. Ainsi, par l’entremise du programme Créateur de victoires, ceux-ci parrainent un enfant en lui offrant l’accessibilité au centre au moyen de tarifs réduits. Ils sont également régulièrement informés de ce qui est réalisé avec les dons.

« L’année 2021 a été difficile en raison de la pandémie, admet le jeune professionnel, mais grâce à la mobilisation, nous avons réussi à récolter des sommes importantes et à amener plus de gens à faire du bénévolat. »

Sébastien Comeau a d’ailleurs mis en place une équipe de bénévoles à même son cabinet de services financiers, encourageant ses employés à aider la communauté durant leurs heures de travail rémunérées.

« Donner de l’argent, c’est bien, mais nous avons également besoin de contributions humaines, estime-t-il. Les êtres humains ont besoin d’avoir accès à d’autres êtres humains. C’est comme ça que je mène mes affaires. C’est comme ça aussi que je mène ma vie et ma contribution à la communauté. Et j’invite d’autres entrepreneurs à libérer leurs employés pour qu’ils aient le temps de s’impliquer dans leur communauté. »

«  Donner de l’argent, c’est bien, mais nous avons également besoin de contributions humaines.  »

Sébastien Comeau

« L’entraide et l’engagement social sont au cœur de la vie de Sébastien Comeau. Ce qui le motive ? Son désir de redonner au suivant et de venir en aide aux gens dans le besoin. En tant que président du CA de la Fondation du Centre Normand-Léveillé, il a contribué notamment à mettre en place des activités ayant une grande portée sociale, telle que la vente de « boîtes répit » composées de produits fins québécois et distribuées à des personnes ayant connu une année 2020 particulièrement difficile. En plus de promouvoir la consommation locale, cette vente a permis de financer des services pour les bénéficiaires du centre et leurs proches », souligne Mme Sinigagliese.

Hélène Roulot-Ganzmann