L’excellence de nouveau à l’honneur !

Par Hélène Roulot-Ganzmann | 15 mars 2021 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
10 minutes de lecture

Trois prix, trois gagnants, trois profils très différents, mais chez chacun d’eux, la passion du métier et la volonté de tout mettre en œuvre pour servir au mieux les intérêts de leurs clients.

Organisé par le magazine Conseiller, le concours Les conseillers à l’honneur ! souligne le travail de professionnels en services financiers au parcours exceptionnel. Les prix ont été remis à l’occasion du Top des leaders de l’industrie financière, tenu en ligne en février.

­Conseiller émérite

Louis Khalil : un vulgarisateur hors pair

La confiance, voilà ce que Louis Khalil cherche chaque jour à gagner un peu plus vis-à-vis de ses clients. Cette confiance qui permet à tous de rester calmes, quels que soient le contexte et les tendances sur les différentes places boursières. «Qu’ils ne se sentent pas trop euphoriques quand les marchés s’emportent, mais pas trop pessimistes non plus comme en mars dernier, lorsque les Bourses dégringolent», précise Louis Khalil.

Natif de Rimouski, M. Khalil a tout naturellement bâti son équipe dans cette ville à l’époque où il a dossier/concours2021-les-conseillersa-lhonneur décidé de devenir travailleur autonome après plusieurs années comme directeur de compte à la Banque Nationale. Nous sommes en 1996 et il lui faut alors repartir de zéro.

«Mon père m’a initié aux marchés, raconte-t-il. Dès l’âge de dix ans, je les suivais avec lui dans les journaux. J’ai donc fait mes études en finance à l’Université du Québec à Rimouski (UQAR). Et j’ai très vite compris que mon intérêt allait à la gestion de patrimoine.»

Équipe multidisciplinaire

Lauréat du prix national du Conseiller en placement de l’année au Canada en 2012, Louis Khalil est reconnu dans le monde de la gestion de patrimoine pour son leadership, son innovation et son expertise. Il est aujourd’hui à la tête du Groupe de gestion de patrimoine Khalil Provencher LeBlanc, une équipe multidisciplinaire affiliée à la Financière Banque Nationale (FBN) desservant un territoire allant de la Gaspésie à la région de Québec et qui compte 30 personnes.

«Nous avons trois missions pour nos clients : les aider à bâtir leur patrimoine, à le gérer et à le transmettre, explique-t-il. C’est souvent avec la question de la transmission qu’ils ont le plus de problèmes. Ils ne veulent pas prendre le temps de s’y pencher. Notre rôle est de parvenir à les y amener.»

Pour cela, Louis Khalil mise sur la vulgarisation à la fois des outils financiers, mais aussi de l’actualité financière. Ses aptitudes à le faire le mènent régulièrement sur les ondes de Radio-Canada et de Rouge FM. Et son analyse pointue de la conjoncture économique mondiale contribue à établir les stratégies de gestion de portefeuille de l’équipe. Il a par ailleurs été nommé premier vice-président à la FBN et a reçu le titre Fellow de l’Institut canadien des valeurs mobilières (FCSI).

Investissement communautaire

«Ce qui me rend le plus fier, confie-t-il, c’est d’avoir pu faire grossir mon équipe au fil des années. Nous avons une diversité de profils et de générations, notamment des plus jeunes qui arrivent avec un très beau dynamisme. Nous sommes ainsi capables de nous adapter à l’évolution des besoins de nos clients.»

«  Mon père m’a initié aux marchés. Dès l’âge de dix ans, je les suivais avec lui dans les journaux. »

Louis Khalil

Louis Khalil s’investit par ailleurs dans sa communauté. Il est l’un des actionnaires et des administrateurs du club de hockey l’Océanic de Rimouski et il préside actuellement la Campagne des dons majeurs de la Fondation du Centre hospitalier régional de Rimouski.

«L’avantage de vivre en région, note-t-il, c’est qu’on peut plus facilement observer les résultats concrets que l’on peut obtenir en s’investissant dans un milieu. C’est très stimulant.»

«Louis Khalil est la référence dans sa région. C’est une institution à Rimouski. On l’entend à la radio, on le voit à la télé. Il publie des capsules financières. Avoir autant de clients, autant d’actifs en étant parti de rien, c’est une véritable prouesse. Il personnifie ce que l’on cherche dans la catégorie conseiller émérite», commente Gino-Sébastian Savard, président de MICA Cabinets de services financiers et président cette année du jury, qui s’est réuni virtuellement pour départager les finalistes.

­Conseiller de moins de 40 ans

Jean-Philippe Vézina : permettre aux gens de réaliser leurs rêves

«Oui, je suis bien le fils de’», répond-il quand on lui demande si le Jean-Maurice Vézina, du nom du cabinet au sein duquel il travaille, est bien son père.

«Je suis tombé dans la finance quand j’étais tout petit, ajoute-t-il. Mais je me voyais plutôt à Wall Street, dans la peau d’un trader. Et puis j’ai commencé à travailler au bureau de mon père à l’âge de 16 ans comme agent administratif. Je me suis rendu compte qu’en planification financière, on pouvait permettre aux gens de réaliser leurs rêves. C’est ce qui m’a poussé à marcher sur ses traces.»

Une pratique créative

À seulement 27 ans, Jean-Philippe Vézina est donc planificateur financier, conseiller associé, conseiller en sécurité financière et conseiller en assurance et rentes collectives. Il est associé au cabinet de IG Gestion privée de patrimoine de l’équipe Jean-Maurice Vézina. Il est détenteur d’une maîtrise en fiscalité de l’Université de Sherbrooke, puis d’un B.A.A. Finance et d’un certificat en services financiers de l’Université Laval.

Quand on lui demande quel est le rêve le plus fou qu’il a permis de réaliser, il répond du tac au tac que le rêve le plus fou de sa clientèle, c’est leur retraite.

«Ça demande beaucoup de créativité parce que les rêves sont très différents d’un client à l’autre, souligne-t-il. Quand on fait des calculs, que je leur présente plusieurs scénarios, que je leur démontre qu’ils seraient dès maintenant en bonne posture pour prendre leur retraite et que j’observe leur réaction, c’est très touchant, avoue-t-il. En planification financière, il y a quelque chose de l’ordre de l’intime qui se crée avec les clients.»

Implication dans l’industrie

Si jeune soit-il, Jean-Philippe Vézina, qui n’hésite pas à se qualifier de workaholic, s’implique par ailleurs beaucoup dans l’industrie de la planification financière, dans la communauté et au niveau universitaire. Il enseigne entre autres le cours Planification successorale à l’Université Laval et il est administrateur de la Chambre de la sécurité financière (CSF). Il est également cette année coach de l’Omnium financier à l’Université Laval en planification financière.

«Je me dévoue pour représenter les jeunes conseillers du futur et leur dévoiler également mes trucs à moi pour bien évoluer dans le milieu, commente-t-il. Je conseille notamment à tous d’arriver avec une spécialisation. C’est ce qui fait pencher la balance, face aux conseillers-robots notamment. Ceux-ci nous sont très utiles dans les situations simples et pour faire des calculs, mais quand le client arrive avec un problème plus complexe, avoir une spécialité en succession, fiscalité, transfert d’entreprise, etc., ça n’a pas de prix.»

«  Je me suis rendu compte qu’en planification financière, on pouvait permettre aux gens de réaliser leurs rêves. »

Jean-Philippe Vézina

Jean-Philippe Vézina s’implique par ailleurs auprès de l’organisme communautaire Le Piolet, qui offre des services à des jeunes en difficulté. Il a mis en place un webinaire d’initiation en éducation financière.

«J’explique des choses toutes simples comme les notions de budget, de crédit, de dettes, précise-t-il. J’ai eu la chance d’avoir un père exigeant qui a été un véritable mentor pour moi et dont je m’apprête à prendre la relève. Il me paraît normal de redonner le plus possible à la communauté.»

«À 27 ans, Jean-Philippe Vézina a une maîtrise et le titre de planificateur financier, il enseigne à l’Université Laval, il siège au conseil d’administration et au comité de formation de la CSF. Son niveau d’engagement et de formation, c’est ce qu’on recherche pour avoir une belle relève au Québec», mentionne Gino-Sébastian Savard pour expliquer le choix du jury.

­Conseillère la plus engagée dans sa communauté

Sophie Paquet : faire tomber les barrières mentales

Cinquante-neuf pour cent des femmes nées entre 1980 et 2000 délèguent les questions relatives à l’argent et aux placements à leur conjoint, révèle une récente étude menée par la banque suisse UBS. Voilà en partie pourquoi Sophie Paquet se lève chaque matin : amener les femmes à prendre leurs finances en main.

«Avoir la maîtrise de son argent, c’est ce qui permet d’atteindre ses objectifs de vie à plus ou moins long terme», résume celle qui est conseillère en placement, gestionnaire de portefeuille et gestionnaire de placement agréée depuis 2008 et qui travaille à la FBN au sein de l’équipe Brunet-Gilbert-Paquet à Québec.

Mme Paquet développe ainsi des conférences pour aider les femmes avec leurs investissements. Elle leur explique comment atteindre leur plein potentiel, poser les bons gestes, apprendre à négocier et à réseauter.

Être un guide

Diplômée de l’Université McGill et de la Royal Roads University (Victoria, C.-B.), elle a hérité de sa famille son intérêt pour le domaine financier. Elle perpétue la tradition en étant la représentante de la troisième génération de sa famille à évoluer au sein de la firme.

«C’est sûr que ma passion m’a été transmise par ma famille, par mon grand-père et mon père, qui ont tracé la voie.»

Ce qu’elle aime particulièrement ? Guider les gens qui cherchent des conseils ou à être rassurés, les aider à saisir des occasions. Elle adore aussi développer des relations humaines, solides et durables avec ses clients.

«Le fait d’être entrepreneure est aussi quelque chose qui m’anime, ajoute-t-elle. Ce n’est pas ennuyant ni routinier. On doit être au courant de tout ce qui se passe dans notre domaine afin de conseiller au mieux nos clients.»

Sa journée commence ainsi par une lecture approfondie des informations financières avant même que l’équipe ne se réunisse et qu’elle commence à recevoir ses premiers clients. Son cabinet fonctionne comme un family office. Les clients sont guidés dans toutes les sphères de la planification financière. Elle aborde même avec eux le volet philanthropique, qui lui tient particulièrement à cœur, puisqu’elle est elle-même très impliquée auprès de la communauté.

Propulser l’ambition chez les femmes

Sophie Paquet apporte son soutien à plusieurs organismes tels que Centraide, le Musée national des beaux-arts du Québec et YWCA-Québec, dont elle est la présidente du conseil d’administration.

«  Le fait d’être entrepreneure est quelque chose qui m’anime. Ce n’est pas ennuyant ni routinier. »

Sophie Paquet

«Les besoins de YWCA sont énormes, explique-t-elle. L’itinérance au féminin est un problème caché parce que les femmes ne sont pas dans la rue, ce serait trop dangereux. Or, le YWCA est obligé de refuser 2 000 femmes par an dans ses services d’hébergement, faute de ressources suffisantes. Sans compter que cette année a été particulière’ Au printemps, la friperie et la piscine ont dû fermer et toutes les sources de financement étaient à l’arrêt. Nous avons mené plusieurs campagnes en ligne auprès des d’affaires notamment, et en quelques semaines, nous avons réussi à amasser plus de 550 000 dollars.»

La conseillère, dont l’excellence a permis d’obtenir le titre de première vice-présidente et de membre du Club du Président de la FBN, est par ailleurs ambassadrice du Leadership au féminin pour la Chambre de commerce et d’industrie de Québec et leader de L’effet A.

«Il s’agit de propulser l’ambition chez les femmes, indique-t-elle. Avec quelques consœurs, nous avons lancé le mouvement à Québec. À la FBN, les femmes sont particulièrement bien mises en valeur. Il y a plusieurs programmes à l’interne pour favoriser le leadership et le réseautage des dirigeantes. C’est quelque chose que je souhaite transmettre en dehors de la banque. En finance, il y a de la place à prendre pour les jeunes femmes. Le fait d’être son propre patron, d’être à son compte est un avantage pour tout concilier. Je les encourage vivement à entrer dans l’industrie.»

«Sophie Paquet, c’est la superstar de l’engagement ! Ceux qui la connaissent affirment qu’elle est toujours volontaire pour faire part de ses expériences. Elle est impliquée partout à petite comme à grande échelle. Être présidente du CA du YWCA de Québec, c’est déjà une job à temps plein’ et elle trouve encore le temps de siéger au conseil du CPE à côté de chez elle! En plus de faire du mentorat. Si ça, ce n’est pas de l’engagement !», encense M. Savard.

Hélène Roulot-Ganzmann