La Banque d’Angleterre fait son mea culpa au sujet du Brexit

Par La rédaction | 10 janvier 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Contrairement aux prévisions du gouverneur de la Banque d’Angleterre, qui brandissait un risque de « récession technique », l’économie britannique a parfaitement résisté au choc du référendum sur le Brexit, rapporte Le Monde.

Aidée par la forte consommation des ménages, elle s’est même montrée la plus dynamique de toutes celles des pays du G7, avec une croissance évaluée à 2,2 %.

Les mises en garde alarmistes qui ont précédé le référendum ont été une erreur d’appréciation, a admis la semaine dernière Andrew Haldane, l’économiste en chef de la Banque d’Angleterre. Dans ce qui ressemblait fort à une autocritique, le dirigeant a reconnu « avoir prédit un ralentissement plus violent que ce qu’il s’est passé, de même que presque tous les grands instituts de prédiction ».

LE RALENTISSEMENT AURA LIEU… EN 2017

Selon ce membre du comité de politique monétaire britannique, l’origine du décalage entre les prévisions des autorités et la réalité est claire. « Il ne faut pas chercher plus loin que les consommateurs et le marché immobilier, explique-t-il. Si vous regardez leur performance l’an dernier, c’est comme si le référendum n’avait pas eu lieu. »

Autrement dit, les Britanniques ont continué à vivre et à dépenser comme s’il ne s’était rien passé! Ce qui, en fin de compte, semble assez logique, estime Le Monde, puisque le Brexit n’a pas encore eu d’effets concrets sur M. et Mme Tout-le-monde, en particulier du côté des salaires et de l’emploi.

Andrew Haldane croit toutefois que si le ralentissement économique ne s’est pas produit l’an dernier, il devrait survenir en 2017. Et il avertit que la croissance actuelle risque fort de ne pas durer. « Les données ont pour l’instant surpris à la hausse. […] Est-ce que ça a fondamentalement changé notre vision de l’économie britannique pour les années à venir? Pas vraiment. C’est plutôt une question de “timing” », déclare-t-il.

L’ÉCONOMIE N’EST PAS UNE SCIENCE EXACTE

Reste à savoir si, cette fois, les Britanniques le croiront sur parole. Le dirigeant semble d’ailleurs en être conscient, puisqu’il a admis que « les économistes font face à une crise similaire à celle des météorologues dans les années 1980 ». À cette époque, un présentateur météo célèbre en Grande-Bretagne avait annoncé à la télévision qu’aucun ouragan n’était prévu sur le pays… quelques heures avant qu’une violente tempête n’y fasse 19 victimes, relève Le Monde.

« Cette prévision était très semblable à celle des banques centrales avant la crise économique de 2008-2009 », avoue Andrew Haldane, avant de conclure avec une pointe d’humour british que « si un économiste vous dit qu’il est sûr de quelque chose, il est temps de s’inquiéter ».

La rédaction