Le MRCC 2 va-t-il changer la donne?

Par La rédaction | 15 juillet 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Stepan Popov / 123rf

Alors que de nouvelles exigences du MRCC 2 entrent en vigueur aujourd’hui, un sondage publié mercredi par Fonds d’investissement Tangerine révèle que 36 % des Canadiens affirment ne payer aucuns frais et 11 % ne savent pas s’ils en paient ou non.

Paradoxalement, neuf investisseurs sur dix se décrivent comme « très bien renseignés » ou « assez bien renseignés » en ce qui concerne leurs placements.

En limitant le sondage uniquement aux 67 % d’investisseurs qui recourent à un conseiller, 24 % des personnes interrogées déclarent ne payer ni frais ni commissions pour les services qu’il leur offre et 13 % ne savent pas s’ils en paient ou non. Et parmi ceux qui connaissent l’existence de ces frais, quatre sur dix répondent ne « pas très bien » ou ne « pas du tout » en comprendre le fonctionnement.

Ce manque de connaissances explique sans doute pourquoi les Canadiens paient des frais de fonds communs de placement parmi les plus élevés au monde, analyse le sondeur, qui souligne ainsi l’importance de la démarche du Modèle de relation client-conseiller, Phase 2 (MRCC 2), conçu pour améliorer la transparence et la présentation de l’information dans le secteur.

« Trop de Canadiens croient encore qu’ils ne paient aucuns frais pour leurs placements ou pour les services de leur conseiller, souligne David McGann, directeur des ventes et des opérations des Fonds d’investissement Tangerine. Nous accueillons ces changements dans le secteur comme un pas dans la bonne direction. Ils responsabiliseront davantage les investisseurs en leur donnant le type de renseignements dont ils ont besoin pour prendre des décisions judicieuses à l’égard de leur argent durement gagné. »

MRCC 2, QU’EST-CE QUE ÇA MANGE EN HIVER?

Interrogés au sujet de ce fameux MRCC 2, 83 % des investisseurs canadiens sondés ignorent tout des changements imminents. Mais après en avoir pris connaissance, 46 % d’entre eux affirment que ces nouveaux renseignements feront d’eux des investisseurs plus avisés et plus autonomes, 49 %, que leur conseiller devra mieux répondre de ses actes, et 41 %, que ces renseignements leur apporteront la tranquillité d’esprit, même s’ils ne les utilisent pas.

Un MRCC qui entre dans une nouvelle phase, bien plus exigeante pour le conseiller, et ce, à compter d’aujourd’hui. D’ici la fin 2016 ou au plus tard au tout début de 2017, et ensuite chaque année, les investisseurs recevront ainsi deux nouveaux relevés de la part de leur courtier en valeurs mobilières. L’un d’eux présentera en détail les frais de compte et la rémunération du courtier relativement aux placements, l’autre permettra de distinguer clairement le rendement du portefeuille personnel de l’investisseur.

L’investisseur saura dès lors précisément le montant en dollars qu’il paie à son courtier. Il obtiendra également un portrait plus précis du rendement de ses investissements, produit par produit, alors que jusque-là, les sociétés n’étaient tenues de fournir que le taux de rendement du fonds dans l’ensemble. Des renseignements supplémentaires qui aideront à confirmer que les placements sont conformes aux objectifs à long terme, estiment les autorités réglementaires.

LES INVESTISSEURS MÉFIANTS

Le sondage révèle par ailleurs que seulement 47 % des répondants qui recourent à un conseiller financier se disent « très satisfaits » des services reçus, alors que 47 % s’en disent seulement « relativement satisfaits ». Au point d’envisager de se débrouiller seuls et d’acheter des placements, tels les fonds communs, directement en ligne plutôt que par l’entremise d’un conseiller afin de payer moins de frais? Oui pour 34 % des participants.

Chose que 33 % des sondés font déjà, du reste. Pourquoi?

  • 51 % d’entre eux ont confiance en leur capacité de gérer eux-mêmes leurs placements et aiment garder le contrôle;
  • 34 % estiment que, compte tenu des commissions trop élevées que demandent les conseillers, ils parviennent à dégager de meilleurs rendements en investissant de leur propre chef;
  • 24 % préfèrent s’occuper eux-mêmes de leurs affaires parce qu’ils ne font pas confiance aux conseillers et à leurs méthodes, qu’ils jugent opaques;
  • 23 % considèrent qu’il existe de nos jours des applications simples et efficaces qui peuvent les aider à investir judicieusement;
  • 19 % n’ont tout simplement jamais pensé à aller en consulter un.

Le sondage a été mené en ligne du 29 juin au 4 juillet 2016, auprès de 1 003 adultes canadiens choisis au hasard parmi les personnes inscrites au Forum Angus Reid et qui répondaient aux critères suivants : principal décideur ou décideur conjoint pour les finances du ménage et possédant actuellement des comptes de placements, des fonds communs de placement, des obligations ou des actions. La marge d’erreur est de ± 3,1 %, 19 fois sur 20.

Expliquer les frais

L’Institut des fonds d’investissement du Canada (IFIC) vient de publier un nouveau document infographique qui met en évidence les services que les investisseurs reçoivent en contrepartie des frais qu’ils paient lorsqu’ils achètent des parts de fonds communs de placement.

« Nous nous attendons à ce que les nouveaux rapports incitent les investisseurs à parler à leur conseiller à propos des coûts et des rendements de leurs placements, indique dans un communiqué Joanne De Laurentiis, présidente et chef de la direction de l’IFIC. Notre nouveau document infographique aidera les conseillers à expliquer aux investisseurs les services qu’ils reçoivent en contrepartie des frais qu’ils paient grâce à un format visuel facile à comprendre. »

Ce document fait notamment une distinction entre les services fournis par les gestionnaires de fonds et ceux fournis par les courtiers et les conseillers. Il explique ainsi que le gestionnaire de fonds établit la stratégie et les objectifs d’un fonds, sélectionne et surveille les spécialistes qui achètent et vendent les placements pour atteindre les objectifs du fonds, et effectue une tenue de registres détaillée pour le fonds et les clients, incluant les déclarations fiscales. Le courtier, lui, offre divers services directement ou par l’intermédiaire d’un conseiller, comme comprendre et examiner les besoins financiers du client ainsi que le niveau de risque que le client est prêt à prendre.

La rédaction