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Lesley Marks à propos du marché boursier et de l’Europe

4 juillet 2022 | Dernière mise à jour le 11 octobre 2023
7 minutes de lecture

En anglais seulement.

(Durée : 8 min 51 s)

Transcription

Présentateur 1 :

Le marché des actions a certainement constitué une position difficile, tout comme les revenus fixes, mais nous allons parler des actions et nous avons constaté une baisse assez notable depuis le début de l’année. Pensez-vous que nous ayons atteint le point le plus pénible de la liquidation ? Évidemment, les creux sont difficiles à déterminer, mais quels indicateurs et signaux recherchez-vous ?

Lesley Marks :

Je répondrai à cette question de deux façons. D’une part, il faut mettre en perspective – je devrais dire donner une perspective –, lorsqu’on examine les replis qui se sont produits au cours des presque cent dernières années. Les actions ont affiché une baisse de plus de 20 % pendant six périodes ou six années, et n’oubliez pas que nous avons presque atteint ce chiffre, pas au Canada mais aux États-Unis. Nous avons rebondi après cette baisse de 20 %, mais j’ai choisi ce chiffre parce que beaucoup de personnes considèrent ce 20 comme typique d’un marché baissier et c’est aussi un point de repère sur lequel beaucoup se concentrent. Dans cinq des six cas de chute, les actions ont enregistré une remontée de plus de 20 % l’année suivante. Et la seule fois dans l’histoire où l’on a vu plusieurs années consécutives de baisse de plus de 20 %, c’est pendant la Grande Dépression, en 1931-1932.

Lesley Marks :

Alors, à moins que vous ne pensiez que nous nous dirigeons vers ce type de situation – et je ne crois pas que les conditions d’une grande dépression soient réunies actuellement –, je considère tout ceci davantage comme une perturbation post-COVID qui a une incidence sur les marchés, et tout devrait revenir à la normale. Je ne pense pas que nous nous dirigeons vers une chute des actions pendant plusieurs années, alors commençons par là. La deuxième chose que je dirai à ce sujet, et je ne parle pas de choses insignifiantes ici, il y a une raison qui fait que les marchées rebondissent généralement après des années de forte baisse, c’est ce que j’aime appeler le bon vieux cycle économique.

Présentateur 1 :

Bien sûr.

Lesley Marks:

Selon moi, c’est exactement ce que nous traversons actuellement, c’est-à-dire une surchauffe, une inflation effrénée, parce que le marché du travail est tendu et qu’il y a trop de demande et pas assez d’offre. Je sais qu’on a beaucoup évoqué ce sujet sur votre balado, donc je ne vais pas entrer dans les détails des problèmes d’offre et de demande aujourd’hui, car je ne pense pas que nous en ayons le temps. Mais lorsque les banques centrales diminuent la liquidité, leur but est d’avoir un effet sur la demande (évidemment, elles ne peuvent pas avoir d’effet sur l’offre) afin d’équilibrer davantage l’offre et la demande.

Lesley Marks :

Donc, je pense que c’est ce qui se produit finalement. Puis, on commence à voir les prix se redresser et l’inflation se stabiliser ; ensuite, on amorce le cycle économique suivant et évidemment, le marché actualise le futur, ce qui fait que les actions commencent à se redresser une fois qu’on commence à croire qu’on a touché le fond et qu’on va maintenant renouer avec la croissance économique en raison de la fin du resserrement des banques centrales. Je pense que c’est une bonne introduction à ce sur quoi je vais me concentrer. En laissant de côté les statistiques et le mode de fonctionnement des 100 dernières années, il faut cibler trois éléments pour dire « sommes-nous arrivés à cette étape ? »

Lesley Marks :

Le premier élément est la liquidité, dont j’ai déjà parlé. Je pense qu’une fois que le marché estimera que les banques centrales – la Réserve fédérale et la Banque centrale du Canada —, ont fini de hausser les taux d’intérêt, alors je crois que nous aurons une base importante pour que les actions atteignent un creux. Selon moi, bon nombre de hausses des taux d’intérêt ont été intégrées dans le marché. Nous sommes probablement près de penser que nous avons atteint le point où les banques centrales sont allées assez loin et que l’inflation est considérée comme maîtrisée. Le deuxième élément est les bénéfices et les bénéfices sont probablement la prochaine catastrophe. Il y en a eu une pour les actions, mais la révision à la baisse des bénéfices ne fait que commencer. Et il est très difficile de savoir jusqu’où nous devrons aller concernant les bénéfices. Le Canada a été intéressant parce que le revenu global du TSX est le seul marché où les bénéfices ont été révisés à la hausse à cause de l’énergie.

Lesley Marks :

Cela a donc été un bon vent arrière pour les actions canadiennes et c’est en grande partie la raison pour laquelle les titres canadiens ont surperformé les actions mondiales. Le troisième élément est le sentiment, qui, selon moi, n’a pas encore été atteint, c’est-à-dire le pessimisme extrême où l’on a l’impression que tout le monde a jeté l’éponge concernant les actions, cette impression que les actions ne remonteront plus jamais, ce niveau maximum de peur. Et même si les gens ont été très négatifs sur le marché, je ne pense pas que nous ayons atteint le point maximal de l’indice de la peur. Comme vous le savez, personne n’a de boule de cristal, il est difficile de prédire le moment où tous ces éléments se conjuguent, mais c’est sur la convergence de ces trois éléments que je me concentre pour dire : « Je pense que là, nous avons touché le fond ».

Présentateur 1 :

C’est vrai. Et vous appuyant sur votre explication, vous pensez que du côté des liquidités, nous sommes assez près, mais concernant les bénéfices et le sentiment, nous pourrions avoir un peu de chemin à faire.

Lesley Marks :

Exactement. Et je veux préciser qu’en matière de liquidité, je ne dis pas que nous sommes à la fin du cycle de hausse de la Fed.

Présentateur 1 :

D’accord.

Lesley Marks :

Ce que je dis, c’est que le prix du marché représente presque ce qui, selon nous, sera probablement le resserrement maximum que nous prévoyons connaître.

Présentateur 1 :

Parfait. Nous pourrions peut-être nous tourner vers l’Europe maintenant. Nous avons un peu parlé du Canada, nous pourrions revenir sur ce qui se passe aux États-Unis, mais en Europe, on a l’impression que le contexte est un peu plus négatif, plus difficile. Je dirais que la guerre en Ukraine dure plus longtemps que ce que la plupart des gens avaient prévu au départ, et par conséquent, il y a beaucoup de dommages collatéraux ou de dommages potentiels pour l’économie européenne. Pensez-vous que l’Europe soit en mesure d’éviter une récession dans ces circonstances ?

Lesley Marks :

Je suis contente que vous ayez posé la question sur la situation de l’Europe, parce que c’est un sujet d’actualité aujourd’hui pour deux raisons. La première est, comme nous l’avons vu, que les chiffres montrent que l’inflation en Allemagne a atteint 8,7 % année après année, alors qu’on s’attendait à une inflation de 8,1 %. Selon moi, c’est un indicateur des événements à venir en Europe et cela souligne vraiment l’importance des vents contraires que cette région va affronter. Ici, il y a réellement une convergence d’événements. Le premier est évidemment l’invasion de l’Ukraine par la Russie et les dommages collatéraux qu’elle engendre dans la région dans deux secteurs importants : l’énergie et les produits agricoles de base qui ont un effet sur le prix des aliments. Je pense donc que dans la mesure où nous constatons l’impact de ces deux enjeux sur l’inflation, l’Europe aura beaucoup de difficulté à éviter une récession.

Lesley Marks :

Un autre facteur qui a vraiment une incidence sur l’Europe est que les blocages en Chine – un marché important pour l’Allemagne –, ont un grand impact sur l’Europe, en particulier sur l’Allemagne. Je pense que dans ce contexte, tout se conjugue en même temps pour devenir un fort vent contraire pour l’Europe, qui était déjà un marché à faible croissance. Selon moi, l’Europe est un marché, une région qui aura encore besoin d’un soutien financier alors que, comme vous l’avez dit, la région est déchirée par un conflit plus long que ce que l’on avait prévu. Les prévisions consensuelles sur la croissance des revenus pour l’Europe ne sont que de 3 % cette année et ce chiffre a été revu nettement à la baisse depuis le début de l’année. Nous pourrions observer une croissance des revenus négative pour l’Europe. C’est aussi l’un des marchés à la croissance la plus lente, les prévisions la fixent à 2,8 %, et là encore, je pense que ce chiffre sera vraiment difficile à atteindre pour l’année. Donc, selon moi, l’Europe va continuer à être exposée à des vents contraires et aura besoin d’un programme de soutien financier et monétaire très différent de celui que nous connaissons en Amérique du Nord.