Aptitudes financières en vieillissant : perceptions et réalité

Par Fabrice Tremblay | 1 août 2011 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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La clientèle qui arrive au début de l’âge de la retraite a plutôt confiance en ses capacités en matière de finance. Les baby-boomers ne se voient pas de sitôt perdre leurs aptitudes cognitives… C’est ce que révèle une étude récente de l’Institut Info-retraite BMO.

Dans un sondage récent, 70 % des Canadiens de plus de 45 ans affirment que les connaissances en matière de placement augmentent avec l’âge. De manière similaire, 57 % d’entre eux croient que l’aptitude d’une personne au placement augmente aussi avec l’âge. Si ces perceptions sont certainement en partie justifiées, elles deviennent moins valables lorsqu’une personne en particulier dépasse un certain âge. « Pour les baby-boomers actuels, la soixantaine est la nouvelle quarantaine, souligne le rapport. À leurs yeux, la diminution de la capacité mentale semble encore bien loin. Certains seront même offusqués d’entendre que le vieillissement et le déclin cognitif vont parfois de pair ».

Des cas connus, faisant partie de la culture populaire, contribuent même à rendre les perceptions des gens plus optimistes, indique le rapport de BMO. Quelques-uns des investisseurs les plus renommés sont d’âge murs. Warren Buffet, qui a déjà célébré son 80ème anniversaire, n’est-il pas l’investisseur le plus réputé au monde? L’étude indique que les gens attribuent le succès de ces vétérans du placement à leur grande connaissance du domaine, à leur expérience et à leur maîtrise des principes fondamentaux du placement.

Cependant, les auteurs soulignent que l’expérience n’est pas nécessairement un gage de succès en matière de finance. « De plus en plus de preuves montrent qu’une grande connaissance des principes du placement ne se traduit pas nécessairement par un meilleur rendement. Plusieurs études ont effectivement démontré qu’en vieillissant, une personne voit le déclin de ses aptitudes cognitives entraver l’application efficace de ces principes », dit le rapport.

Une procuration ou pas? Les nouveaux retraités disent connaître l’utilité d’un document comme un mandat ou une procuration en cas d’inaptitude. Mais tous n’estiment pas qu’ils doivent le préparer dès maintenant. Selon le sondage, 76 % des Canadiens âgés de 45 ans et plus sont conscients de l’importance d’établir une procuration perpétuelle. Mais seulement 59 % en possède une actuellement.

L’étude souligne l’importance de se préparer à une éventuelle incapacité mentale pendant que l’on se porte très bien. Parmi les répondants qui n’ont pas de procuration perpétuelle, 54 % estiment qu’ils n’en ont pas besoin pour le moment. « En l’absence d’une procuration perpétuelle dûment préparée par un professionnel, le seul recours consiste souvent à confier la gestion des affaires à un tuteur nommé par le tribunal », rappelle Elena Hoffstein, une avocate chez Fasken Martineau DuMoulin, qui a collaboré à l’étude.

Fabrice Tremblay