Les boomers redéfinissent la retraite

8 octobre 2009 | Dernière mise à jour le 27 février 2024
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Le concept traditionnel de retraite était déjà battu en brèche bien avant que n’éclate la crise financière, signale l’économiste vedette Sherry Cooper dans un article du magazine U.S. Banker. En effet, les baby-boomers l’avaient redéfini en acceptant de travailler plus longtemps, non seulement par nécessité, mais par goût.

Contrairement à leurs parents, les baby-boomers ne considèrent pas la retraite comme une période de déclin physique et psychologique accompagnée d’un isolement social. En demeurant sur le marché du travail, ils cultivent un sentiment d’appartenance à la société et renforcent leurs interactions avec des personnes de tous âges.

Sherry Cooper explique que, à l’origine, les retraités n’étaient pas censés vivre durant des décennies, comme c’est le cas présentement en raison de l’allongement de l’espérance de vie. Or, vivre longtemps crée une pression financière importante sur les personnes de plus en plus nombreuses à ne devoir compter que sur leurs propres moyens pour assurer leurs vieux jours.

Aux États-Unis, souligne l’économiste, environ le tiers des baby-boomers qui possèdent une maison ont une dette hypothécaire supérieure à la valeur de leur propriété. S’ils veulent prendre leur retraite en ayant effacé cette obligation financière, ou du moins en l’ayant fortement diminuée, ils devront augmenter radicalement leur taux d’épargne. Or, Sherry Cooper constate que le niveau de dépenses des ménages n’a pas ralenti, malgré la crise, alors que la valeur des portefeuilles de placement a fondu à la suite de l’effondrement boursier de 2008.

Lancer son entreprise comme capital retraite

À l’évidence, les baby-boomers vieillissants devront soit demeurer sur le marché du travail plus longtemps que prévu, soit réduire leur niveau de vie, soit lancer une entreprise, ou encore combiner ces éléments.

Sherry Cooper dit que les baby-boomers constituent la génération la plus riche et la plus en santé de l’histoire. Pour s’adapter à leur nouveau statut de retraités, ils vont cultiver la «nouvelle frugalité»: courts voyages, divertissements à la maison, projets récréatifs personnalisés. «Comme ils voudront diminuer les risques financiers, ils opteront pour des produits générateurs de revenus garantis comme les rentes», précise-t-elle.

Quant aux employeurs, ils devront assouplir leurs conditions de travail s’ils espèrent retenir les baby-boomers qui s’apprêtent à tirer leur révérence au marché du travail ou attirer ceux qui désirent y retourner. Pourquoi ? Parce qu’il n’y a pas assez de jeunes travailleurs pour combler les postes qui se libéreront au cours des prochaines années, surtout dans les emplois spécialisés. En outre, le départ à la retraite de nombreux baby-boomers se traduira par une perte de l’expertise qu’ils ont acquise au fil des ans et qui sera difficile à remplacer, d’où l’importance de pouvoir compter sur des employés expérimentés.

Toutefois, prévient Sherry Cooper, les baby-boomers qui veulent trouver une place au soleil sur le nouveau marché du travail devront peut-être changer de métier, voire déménager. S’ils acceptent de se plier à ces exigences, leurs chances de poursuivre une carrière intéressante après 65 ans sont très élevées.