Marchés émergents : insatisfaisants à long terme

3 mai 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Photo : quangpraha / 123RF

Dans les années 1990, les actifs des marchés émergents sont à la mode. Mais depuis, leurs performances ont montré leurs limites malgré la très forte croissance de ces économies.

À l’époque, les actifs issus des marchés émergents promettaient de hauts rendements à ceux qui oseraient prendre le risque de s’y aventurer, rappelle Morningstar.

La Corée du sud, la Chine et l’Inde ont depuis vu leurs économies croître à des taux annuels spectaculaires.

Pourtant, un quart de siècle après l’essor de ces actifs, un comparatif de leurs performances avec celles des économies occidentales permet de voir que le risque élevé n’a pas conduit à un rendement aussi haut.

RENDEMENTS DÉCEVANTS

Morningstar compare ainsi un investissement de 10 000 $ dans le fonds d’actions de marchés émergents de Vanguard à son lancement en 1994 : il vaudrait 47 000 $ aujourd’hui… tandis qu’un même investissement dans un fonds indiciel du S&P 500 offrirait plus de 100 000 $.

« Les fonds des marchés émergents étaient censés apporter un rendement plus important sur le long terme, et ils ne l’ont pas fait », résume John Rekenthaler, vice-président de la recherche à Morningstar.

De plus, à l’époque, ces actifs émergents étaient prisés pour diversifier des portefeuilles investis en actifs nord-américains. Mais quand cette diversification aurait été pertinente, lors de la bulle techno en 2000 puis durant la crise financière de 2008, les actions des marchés émergents ont chuté presque aussi brutalement que les actions nord-américaines.

Depuis 25 ans, le seul écart notable entre les deux types d’actifs se sera produit dans les années 1990, quand les actifs émergents ont plongé alors que les titres nord-américains grimpaient…

GOUVERNANCE LACUNAIRE

Le problème des actifs émergents est qu’ils reposent sur des entreprises qui peinent à diriger les profits vers les actionnaires. Une partie des bénéfices est gaspillée en projets peu productifs, voire en détournements.

Et aussi  qu’ils pâtissent des grandes lacunes de la gouvernance d’entreprise dans les pays émergents, conclut Morningstar.