Inflation, vous avez dit inflation?

Par Soumis par CIBC | 5 avril 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Elle n’arrivera pas de sitôt, ni même les hausses de taux qu’elle pourrait provoquer, affirme Robert Abad, spécialiste de produit à Western Asset Management, en Californie.

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« On entend beaucoup parler d’une tendance inflationniste imminente, en raison notamment de la réforme fiscale américaine, qui devrait stimuler fortement l’économie, mais aussi des données récentes sur la croissance et les salaires. Tout porte à croire que l’inflation va suivre. Mais nous voyons les choses sous un autre angle », dit Robert Abad.

« Nous voyons plus de marge de manœuvre dans la situation économique que ce que certains commentateurs suggèrent. Nous entrevoyons plutôt une décélération des dépenses et de l’inflation », poursuit-il.

L’expert cite en exemple la répartition inégale de la disponibilité du crédit à la consommation.

« Les banques se montrent prudentes, et beaucoup de consommateurs n’ont pas accès au crédit. L’argent ne circule pas dans l’économie d’une façon qui pourrait suggérer davantage de consommation, et donc d’activité économique. C’est pourquoi nous ne voyons pas de tendance inflationniste », dit Robert Abad.

Selon lui, les politiques monétaires des banques centrales de par le monde ne sont pas favorables à une tendance inflationniste.

« La Fed n’a pas réussi jusqu’à maintenant à propulser suffisamment la croissance pour la maintenir de façon durable. On voit le même phénomène avec la Banque centrale européenne et la Banque du Japon, qui ont tenté sans succès de pousser l’inflation au-dessus de la barre des 2 %. Tout cela nous porte à croire que l’inflation actuelle n’est pas prête de changer. »

Quelles conséquences pour l’investisseur ? Selon Robert Abad, la meilleure façon de se protéger contre toute inflation si elle venait à croître est de diversifier les placements entre les régions et les secteurs d’activité. La diversification permet en outre de profiter de tendances positives dans certaines régions en matière de croissance, d’inflation et de taux d’intérêt.

À titre d’exemple, Robert Abad se dit optimiste quant aux bons du Trésor américains à moyen terme, du fait qu’il ne croit pas à une tendance inflationniste et juge correcte l’évaluation actuelle de ces titres. En revanche, il se dit pessimiste quant aux titres souverains allemands à longue maturité, car la croissance en hausse pourrait exercer une pression sur l’inflation et donc sur les taux d’intérêt.

« Dans l’ensemble, l’économie mondiale poursuit lentement sa reprise et les banques centrales devraient finalement réussir à influencer la croissance mais elles en sont encore loin. Et si nos prévisions s’avèrent exactes, alors les catégories d’actifs sensibles aux écarts de taux, telles que les titres à haut rendement, les prêts bancaires et les marchés émergents, devraient bien performer », croit l’expert.

« Si des obstacles devaient se dresser sur la route, alors des titres comme les bons du Trésor américains offriraient une bonne protection contre tout risque dans les portefeuilles des investisseurs. »

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.

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