Avez-vous un (vrai) coach?

11 mai 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Depuis quelques mois, je constate que le mot « coach » devient de plus en plus à la mode dans le domaine des services financiers. En réunion, dans la presse spécialisée ou entre collègues, d’aucuns diront qu’un coach est essentiel pour augmenter la productivité et viser plus haut.

En théorie, c’est peut-être vrai, mais encore faut-il savoir qui sont ces « coachs » et ce qu’ils font. S’agit-il de directeurs des ventes qui s’autoproclament « coach »? Un supérieur qui vous rencontre avec une recette toute simple pour rattraper le retard par rapport aux objectifs? Bien sûr que non.

Pour comprendre ce qu’on entend par coaching, j’ai demandé à Danyelle Gagné, de Gagné RH, de m’expliquer.

« Il y a plusieurs types de coaching : mon domaine est le coaching de gestion, qui consiste à accompagner des responsables d’équipe qui souhaitent développer des habiletés reliées à l’humain. Par contre, il m’arrive aussi d’être approchée pour ce que j’appelle du coaching d’affaires, dont l’objectif est de faire progresser l’entrepreneur dans un domaine précis. Dans ce cas, il est préférable d’opter pour un coach ayant de l’expérience terrain. »

Sylvain Tessier, de STMarketing, abonde dans le même sens : « Depuis quelque temps, je note une prolifération de nouveaux ‘coachs’, qui se donnent des titres parfois surprenants… Il y a même des ‘coachs de vie’ qui offrent leurs services aux conseillers! Connaître l’ADN des services financiers est essentiel pour devenir coach d’affaires, mais il est également essentiel d’avoir la capacité d’inspirer et d’amener les conseillers à avoir confiance en eux. »

Un « accélérateur de talents »

À la Fédération internationale des coachs, on dit que le coach « suscite des questionnements amenant les clients à la découverte d’eux-mêmes, ce qui hausse leur niveau de perception et de responsabilité. Ceux-ci bénéficient d’une structure d’accompagnement, de soutien et d’une source de rétroaction. »

Danyelle Gagné, qui compte 25 ans d’expérience, ajoute à cette définition qu’un coach est un accélérateur de talents. Il sait poser les bonnes questions de façon à ce que son client puisse trouver par lui-même les moyens d’atteindre ses objectifs.

Maintenant que nous savons qu’un coach n’est pas l’expert en placements du bureau, je vous partage mes 5 règles d’or à respecter si vous souhaitez profiter pleinement de ce qu’un vrai professionnel peut vous apporter. Lisez-les avant d’en choisir un ou… de vous en faire imposer un!

1 – La vision est l’art de voir l’invisible

Si vous n’avez pas de vision, oubliez tout. Il est primordial de la définir pour savoir quelle direction prendre. Écrivez sur un feuille quelle est votre principale aspiration professionnelle et encadrez-la afin qu’elle soit bien en évidence. Vous voulez être reconnu comme une référence en planification de retraite? Vous voulez devenir président de votre propre cabinet? Vous voulez écrire un blogue populaire et convertir vos lecteurs en clients? Sans vision, votre coach ne pourra pas vous aider parce qu’il ne connaîtra pas votre destination.

2 – Vu de trop près, le monde perd ses reliefs

Le coaching étant à la mode, plusieurs entreprises dans notre domaine ont formé leurs gestionnaires pour en offrir. Comment savoir s’ils ont suffisamment de savoir-faire pour vous aider? Bien qu’ils aient des compétences, il y a fort à parier que ces gestionnaires sont issus de la même culture d’entreprise que vous et, même si elle vous rejoint, il sera difficile pour eux de vous faire sortir de votre zone de confort. N’hésitez pas à considérer un coach d’une firme externe.

3 – Rome ne s’est pas faite en un jour

Dans plusieurs de mes blogues, je fais référence à un des problèmes de notre industrie, la quête de résultats à court terme. Concours de vente, campagne REER, objectifs de la semaine, tableau du « meilleur » vendeur, et j’en passe.

Le processus de développement que votre coach initiera ne peut se faire en quelques mois. Il faut se rappeler qu’il ne trouve pas les solutions. Il ne fait que vous aider à créer un environnement pour favoriser une prise de conscience. Vous êtes le seul qui pourra mettre en place des solutions pour réaliser votre vision et cela prend du temps.

4 – La connaissance vous fait grand, l’humilité vous rend géant

J’ai déjà travaillé avec un collègue directeur qui se voyait comme une sommité dans le domaine. À l’époque, j’avais tenté de l’amener à reconnaître que nous avions tous besoin d’un coach. Malheureusement, il était convaincu qu’il n’avait rien à apprendre des autres et qu’au contraire, il pouvait leur en montrer. Absolument rien ne pouvait lui faire changer d’idée : il se voyait à un autre niveau, inatteignable pour les autres. C’est dommage.

Partez avec l’idée que vous avez tout à apprendre, peu importe qui vous rencontrez.

5 – Ne pas planifier, c’est programmer l’échec

Rien ne peut être improvisé par votre nouveau coach. Avant de donner un mandat, demandez-lui de vous expliquer comment il allie théorie et pratique, s’il prévoit vous donner des devoirs et si le plan d’intervention est écrit.

Pour conclure, un coach qui détient une certification reconnue n’est pas nécessairement un gage de compétence. Dans certains cas, notamment en entreprise, le titre de CRHA peut être souhaitable, alors que dans d’autres, une expérience terrain est plus appropriée. Rappelez-vous que tout le monde peut s’autoproclamer coach. Informez-vous et posez des questions avant de donner un mandat!