Cinq erreurs que commettent les investisseurs autonomes

8 février 2012 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Vos clients persistent à négocier leurs titres eux-mêmes? Mettez-les en garde contre cinq erreurs de base que décrit le conseiller Ian Collings, en entrevue au quotidien The Globe and Mail.

1. Surestimer ses connaissances, sous-estimer les efforts requis. Pour Ian Collings, il s’agit de la plus importante lacune qui frappe les investisseurs autonomes. Typiquement, ceux-ci ouvrent un compte de courtage à commissions réduites puis ils tardent avant d’investir leur argent. Pourquoi? Parce qu’ils ne savent pas quoi acheter. Ou encore, ils se construisent un portefeuille, mais ignorent comment le gérer quand ils y ajoutent du capital. Or, l’argent liquide ne rapporte rien, ou si peu, chez les courtiers à commissions réduites.

Pour réussir, les investisseurs autonomes doivent consacrer plusieurs heures par mois à la gestion de leur portefeuille. Ceux qui font preuve d’indiscipline à ce chapitre rééquilibrent mal leurs actifs, la plupart du temps. Ils se retrouvent alors avec des portefeuilles trop concentrés qui vont à l’encontre de leur profil d’investisseur et de leur tolérance au risque.

2. Mal diversifier ses actifs. Cette erreur est la suite logique de la précédente. Dans les cas qu’il a examinés, Ian Collings note que les portefeuilles autonomes négligent la place que doivent occuper les obligations. Déjà surreprésentées, les actions sont souvent choisies à la va-vite en fonction de critères superficiels. Justement créés pour répondre aux besoins des investisseurs autonomes, les fonds négociés en Bourse sont absents de la plupart des portefeuilles.

3. Négliger les coûts. Beaucoup d’investisseurs autonomes se lancent dans cette activité dans le but de payer moins cher. Ils y parviennent en payant des commissions réduites sur les transactions, mais ils se font rattraper de diverses autres manières. Par exemple, lorsqu’ils achètent des actions américaines, ils omettent de calculer les frais dus au taux de change des devises. Ou encore, ils négocient des titres à petits volumes de transactions pour lesquels les courtiers imposent une surcharge par le biais d’un écart élevé entre le cours acheteur et le cours vendeur. Enfin, les investisseurs autonomes ont tendance à transiger beaucoup, ce qui finit par leur coûter cher en regard des résultats obtenus.

4. Mal exécuter les ordres. Autre erreur de débutant : ne pas vérifier un ordre avant de le passer. Ian Collings raconte l’histoire de ce client qui voulait acheter à New York des parts du fonds iShares Gold Trust, dont le symbole boursier est IAU. Le type se trompe et tape IAU, mais à la Bourse de Toronto. Il se ramasse alors avec des actions d’une minière junior, Intrepid Mines. Heureusement pour lui, le titre a bien performé, mais il aurait pu être un bide.

5. Négocier plutôt qu’investir. Les investisseurs autonomes gèrent leurs portefeuilles selon un très court horizon de placement. « Pour participer pleinement au marché, ils croient qu’ils doivent le suivre toutes les heures », dit Ian Collings. Or, cela est le travail des négociateurs, pas des investisseurs. Pour réussir, ceux-ci doivent mettre au point une politique de placement qui définit des objectifs à long terme. Puis, ils doivent diversifier leurs actifs en fonction de leur profil d’investisseur et de leur tolérance au risque. Ensuite, ils doivent faire preuve de patience. « S’ils procèdent autrement, ils font n’importe quoi sauf investir », conclut le spécialiste.