Comment vos clients vous perçoivent-ils?

Par Caroline Ethier | 3 février 2021 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
6 minutes de lecture
Un homme d'affaire paume en l'air. Au-dessus un petit sigle d'homme d'affaires.
Jirsak / iStock

Quelle impression les gens ont-ils de vous lorsque vous quittez la pièce ou éteignez l’écran? Est-il possible d’améliorer la perception qu’ont de vous vos collègues, patrons et clients? Bien sûr, à condition de bien définir votre image de marque personnelle.

« Tout le monde a une image de marque personnelle, qu’on le veuille ou non, affirme Rachel Sicotte, spécialiste marketing chez EY, lors du webinaire Accélérez votre marque personnelle, organisé par l’Association des femmes en finance du Québec. Non seulement elle vous aide à vous différencier sur le marché, mais elle contribue à façonner votre carrière et votre vie, que vous sortiez de l’université ou que vous ayez 20 ans d’expérience ».

Définir son image de marque personnelle exige beaucoup de patience. « Une image de marque, ça ne se construit pas en une heure, dit la spécialiste. Ça peut prendre des jours, des semaines, des mois. Et il faut y revenir souvent parce qu’elle change avec le temps ».

UNE MARQUE À VOTRE IMAGE

Une marque personnelle se compose d’un volet rationnel et d’un volet émotif. Le volet rationnel se rapporte à vos connaissances, votre expérience, vos études, etc. « Quand les gens visitent votre page LinkedIn, ils voient votre côté rationnel », précise Mme Sicotte. Et le côté émotif correspond à vos champs d’intérêt, vos valeurs, votre personnalité. « C’est votre superpouvoir! »

L’image que l’on dégage peut ne pas être représentative de qui nous sommes. C’est pourquoi il est important de se questionner sur les raisons pour lesquelles on veut être reconnu.

« On dit souvent de ne pas trop se préoccuper de ce que les autres pensent de nous. Mais en ce qui concerne notre marque personnelle, il faut s’en préoccuper. Parce que la perception des autres, c’est la réalité », insiste la spécialiste.

Le point de départ pour bien définir son image de marque est de déterminer celle que vous avez présentement. Vous devez savoir ce que vos collègues, vos clients, votre réseau pensent de vous. « C’est un reality check, prévient la jeune femme, une étape un peu moins agréable. »

À un collègue qui peut être transparent avec vous, vous pourriez demander quelles sont les forces qui vous démarquent ou pourquoi les gens veulent ou refusent de travailler avec vous. Vous pourriez aussi demander à un client quels mandats il vous confierait, ou au contraire, lesquels il éviterait de vous donner.

Il faut évidemment éviter de faire faire appel à un conjoint ou un parent qui aurait une opinion trop favorable de vous. « Vous avez besoin d’être secoué un peu », dit Rachel Sicotte, qui rappelle qu’on ne peut pas être parfait. D’ailleurs, les éléments négatifs qui sortiront de cet exercice sont une bonne chose : « Ça va aider à aiguiller un peu plus où vous voulez aller avec votre image de marque », dit-elle.

UN EXERCICE DE RÉFLEXION

Déterminez ensuite les raisons pour lesquelles vous voulez être reconnu. « C’est un grand exercice de réflexion, avoue la spécialiste. Est-ce pour une compétence technique? Pour votre côté créatif? Peu importe, mais assurez-vous que c’est vraiment ce que vous voulez », insiste-t-elle.

Faites l’inventaire de vos forces et vos faiblesses. Quelles sont les qualités qui vous distinguent de vos collègues ou sur le marché? Lesquelles voulez-vous mettre de l’avant? Identifiez également vos valeurs et vos intérêts.

« Essayez d’être honnête avec vous-même. C’est important que votre marque vous décrive, vous. Si pendant des années vous acceptez des mandats qui ne vous plaisent pas, vous risquez d’être étiqueté expert dans ce domaine alors que ce n’est pas ce que vous voulez réellement, prévient Mme Sicotte. Votre image de marque va vous suivre tout au long de votre carrière. »

Définir votre marque personnelle vous aidera ensuite à établir votre elevator pitch, un outil d’autopromotion très utile lorsque vient le temps de se présenter en 30 secondes autour d’une table.

Articulé en moins de 50 mots, l’elevator pitch réduit votre marque personnelle à sa forme la plus simple. « Si vous n’êtes pas capable d’expliquer simplement c’est quoi votre valeur, c’est que vous ne la comprenez pas suffisamment vous-même », pointe la spécialiste.

« Si vous êtes sénior dans votre entreprise, vous avez sûrement une image de marque qui vous précède. Mais si vous êtes un junior, que vous avez tout à construire, c’est une occasion fantastique de vous positionner », souligne Rachel Sicotte.

Enfin, vous devez vous assurer que votre image de marque est à jour, au fil de vos expériences et compétences acquises. « Si vous avez la même image de marque depuis 10 ans, il faut vous poser de sérieuses questions, dit la jeune femme. Ce n’est pas normal parce qu’on évolue et qu’on est complexe. »

L’IMAGE DE MARQUE VIRTUELLE

Le monde du travail est passé en mode virtuel depuis la pandémie. Des règles de base se sont imposées, notamment de faire preuve d’empathie et de respect envers vos collègues et clients dont la réalité peut être différente de la vôtre. Mme Sicotte raconte une réunion virtuelle où une collègue était aux prises avec son bébé qui criait et lui tapait le visage pendant qu’elle parlait.

« Vous pouvez être la personne avec la meilleure image de marque possible, si vous ne faites pas attention aux êtres humains avec qui vous interagissez, votre image va être impactée de manière négative », explique-t-elle.

Comment laisser une bonne impression à la fin d’une rencontre virtuelle quand il n’y plus la possibilité de poursuivre la discussion dans un taxi ou autour d’un café?

La spécialiste en marketing le dit sans détour : la règle de base en rencontre virtuelle c’est d’activer votre caméra. « Ça peut paraître inconfortable, mais c’est super important pour le non verbal. Ne serait-ce que pour continuer à bâtir des relations ».

Une caméra non activée peut donner l’impression qu’on est en train de faire plusieurs choses en même temps et que la rencontre a peu d’importance à nos yeux. « Est-ce vraiment l’impression que vous voulez donner? Non. Vous voulez plutôt donner l’impression que vous êtes présent, engagé, et que vous faites partie de la conversation », soutient Rachel Sicotte.

Que faire alors si on n’est pas à l’aise devant la caméra? « Il suffit simplement de le dire. Ce petit geste va changer la perception des gens. Ils se diront que vous avez une raison de ne pas apparaître devant la caméra. »

En plus de porter une attention particulière à notre apparence ainsi qu’à l’arrière-plan capté par la caméra, la spécialiste rappelle d’être conscient de notre non verbal lorsque la petite lumière est allumée.

« Certaines personnes peuvent avoir l’air désintéressées, on va les voir texter sur leur téléphone. Clairement elles ne sont pas engagées et ça nuit à leur image de marque », explique Mme Sicotte.

« Soyez toujours professionnel. J’ai vu une personne qui faisait sa vaisselle pendant que je lui parlais. Si ce n’est pas quelque chose que vous auriez fait en rencontre face à face, ne le faites pas! », conclut-elle.

Caroline Ethier