Investissement : pensez comme les riches

1 septembre 2010 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Gennady Kireev / 123RF

Dans son nouveau livre, How Rich People Think, l’auteur américain à succès Steve Siebold analyse le comportement et l’attitude des gens riches vis-à-vis de l’argent. Lui qui prétend avoir rencontré et interviewé des centaines de millionnaires au cours des 26 dernières années, il note ce qui distingue les personnes riches des gens de la classe moyenne.

Il résume sa recherche en cinq constats.

1. Les riches visent l’accumulation du capital, les gens de la classe moyenne, l’épargne La peur de perdre de l’argent pousse les gens de la classe moyenne à mettre l’accent sur la préservation de leur capital et à trop « jouer défensif ». Bien que les personnes riches reconnaissent l’importance de l’épargne et du placement, elles concentrent leur énergie à accumuler du capital en vendant leurs services à la population et en développant une expertise en résolution de problèmes, dit Steve Siebold.

L’attitude des uns des autres à l’égard des difficultés économiques fascine Steve Siebold. Durant une correction boursière, note-t-il, les gens de la classe moyenne liquident leurs titres afin de limiter leurs pertes, tandis que les personnes riches, au contraire, en profitent pour augmenter leurs positions. « Ces dernières repèrent rapidement les bonnes occasions que leur offrent les gens de la classe moyenne terrifiés à l’idée de voir leurs pertes s’accroître », dit l’auteur. Par ailleurs, en matière de placement, les gens de la classe moyenne espèrent toujours frapper le coup de circuit décisif qui leur procurera la fortune. À l’inverse, les personnes riches investissent avec sagesse, sachant que le gros de leur avoir viendra des services qu’ils vendent au public.

2. Les riches ont une perspective non linéaire de l’argent, contrairement aux gens de la classe moyenne Les gens de la classe moyenne ont tendance à échanger du temps contre de l’argent, fait remarquer Steve Siebold. Ils veulent hausser leurs revenus ? Alors, ils travaillent des heures supplémentaires. S’ils sont chanceux, ils décrocheront une augmentation de salaire ou toucheront un bonus. Pour eux, le lien est direct : le temps, c’est de l’argent.

Au contraire, les personnes riches prennent le temps de trouver des moyens de faire plus d’argent. Ce sont des champions pour générer des revenus en appliquant des idées qui contribuent à régler les problèmes d’autrui. Or, comme il n’y a pas de limite à avoir des idées, il n’y a pas de limite non plus à produire de l’argent. « Il est possible de faire fortune du jour au lendemain si on a la bonne idée au bon moment. Cependant, pour penser de cette façon, il faut avoir une perspective non linéaire de l’argent », souligne Steve Siebold. Comme la majorité de la population croit que l’accumulation de capital est un processus linéaire, elle ne songe pas à déployer les efforts requis pour créer des idées novatrices qui les rendront riches. « Ces personnes s’obstinent à penser que cela ne peut pas fonctionner, ce qui les incite à ne rien entreprendre. Voilà l’une des raisons qui expliquent pourquoi les riches deviennent plus riches, et les pauvres, plus pauvres », lance l’auteur.

3. Les riches croient la fortune vient de l’effet de levier, les gens de la classe moyenne, d’un dur labeur Si le succès financier résultait vraiment du labeur, toutes les serveuses de restaurant et tous les ouvriers du bâtiment nageraient dans l’argent. Évidemment, ce n’est pas le cas. Ces travailleurs bossent fort, certes, mais sans générer d’effet de levier. Leurs efforts se traduisent en un simple chèque de paie.

Les personnes riches travaillent fort elles aussi, mais leur énergie est consacrée à tirer profit de tous les leviers qu’elles peuvent employer. Elles identifient les secteurs les plus rentables de leur environnement d’affaire et utilisent au maximum leurs contacts et les ressources qui sont à leur disposition. Entre-temps, elles élaborent des stratégies pour battre la concurrence. Alors que les gens de la classe moyenne sont physiquement épuisés à la fin de leur journée de travail, les personnes riches demeurent pimpantes et cherchent des moyens de continuer à garder leurs employés au boulot.

Steve Siebold encourage tous les travailleurs à changer de mentalité et à se mettre à penser comme les personnes riches. Notre société capitaliste le permet, alors, profitons-en, dit-il.

4. L’argent est la source de tous les maux, estiment les gens de la classe moyenne Les riches, eux, pensent plutôt que c’est la pauvreté qui l’est. Certes, l’argent ne fait pas le bonheur, mais il aide ceux qui en ont beaucoup à mieux vivre. Sans ambages, Steve Siebold affirme que la majorité des gens subissent un « lavage de cerveau » destiné à leur inculquer l’idée que les personnes riches sont foncièrement malhonnêtes ou simplement chanceuses. « Le passage de la Bible qui dit que l’amour maladif de l’argent est la source de tous les maux a été tronqué par ceux qui veulent faire croire que c’est l’argent lui-même qui est la mère de tous les vices », explique-t-il.

Résultat : la masse de la population vit dans l’ignorance à propos de l’argent, et elle doit se battre constamment pour joindre les deux bouts, alors qu’elle vit dans un monde d’abondance. Dans l’esprit des personnes riches, l’argent n’est qu’un moyen de servir au mieux leurs intérêts. « Si vous voulez vivre comme les riches, commencez par penser comme eux, puis faites ce qu’ils font », déclare Steve Siebold.

5. La richesse est un droit, clament les riches. La richesse est un privilège, disent les gens de la classe moyenne C’est cette divergence d’opinion qui motive les premiers à travailler dans le but d’amasser encore plus d’argent et les seconds à acheter des billets de loterie, illustre Steve Siebold. Alors que les personnes riches se cassent la tête pour trouver des solutions payantes aux problèmes des autres, les joueurs de loto sont persuadés d’avoir tiré le numéro gagnant. Lorsqu’ils ressortent bredouilles de leur course chimérique au gros lot, les perdants se réfugient dans l’amertume, accusant les riches d’être matérialistes et rongés par la cupidité !

Quel dommage, déplore Steve Siebold, car la société encourage et récompense ceux qui réussissent à aider les citoyens à régler leurs problèmes. Quand ils y parviennent, ils constatent alors que la richesse est un droit, et que leur fortune ne peut avoir d’égal que la valeur qu’ils créent. Plutôt que de perdre leur temps à écouter la télé ou à naviguer sur Internet, les personnes riches s’acharnent à développer de nouveaux concepts prometteurs qu’ils vendront au public.

Malheureusement, l’immense majorité des gens rejette la notion même qu’il est permis de s’enrichir tout en demeurant un honnête citoyen. Pourquoi ? Parce que cette solution simpliste, à portée de tous, est véhiculée dans toute la société. Dans ces circonstances, comment s’étonner que seule une poignée d’individus détiennent le gros de la richesse mondiale ?, demande Steve Siebold.