Le vert qui rapporte

Par Mark Brown | 20 février 2007 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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(20-02-2007)On parle tous de climat, mais plus que jamais, les clients veulent agir pour en préserver l’équilibre. Au Canada, les questions environnementales arrivent en tête de liste des préoccupations sociales. Les PDG s’en mêlent en disant qu’il est grand temps d’en faire plus pour contrer les changements climatiques. Même le président américain George W. Bush favorise un programme vert. Mais les conseillers en font-ils autant?

La plupart des conseillers s’en tiennent aux banalités générales – le temps qu’il fait, la pluie et le beau temps – lorsqu’ils parlent avec leurs clients, plutôt que d’aborder l’épineuse question des changements climatiques. Même ceux qui osent en parler craignent d’être perçus comme voulant imposer leurs valeurs à leurs clients. Mais s’ils arrivent à atteindre un certain équilibre, les conseillers peuvent-ils faire concorder performance des portefeuilles de leurs clients et la responsabilité écologique?

« Oui », répond Suchetta Rajagopal, une planificatrice financière de Hampton Securities à Toronto. Les désastres écologiques qui ne cessent de faire les manchettes sont un prétexte idéal pour aborder la question. «Le temps qu’il fait offre une excellente amorce, selon elle. La météo a été dramatique cette année et les gens se rendent compte que les changements climatiques sont réels.»

De plus en plus de clients lui demandent comment investir leur argent de façon responsable, dit-elle, et les conseillers découvrent que c’est un créneau à exploiter. Il y a huit ans, lorsque Mme Rajagopal commençait à découvrir ce marché, c’était assez difficile, mais ce n’est plus le cas aujourd’hui. Elle estime gonfler ses actifs au rythme d’environ 20% par année.

Si elle affirme haut et fort porter des Birkenstock, cette marque de chaussures non officielle des environnementalistes, Mme Rajagopal explique que les clients ne doivent pas nécessairement être des écolos mordus pour s’intéresser aux investissements socialement responsables. Membre de l’Association pour l’investissement responsable, un organisme national de membres qui vise à promouvoir l’investissement éthique, sa clientèle se compose d’une proportion importante d’investisseurs qui ont une grande conscience sociale, mais aussi de clients de tous genres.

Les compagnies d’investissements éthiques attirent un public de plus en plus large, incluant des conseillers qui gèrent plus de 150millions de dollars, comme indépendants ou pour le compte d’une banque. Les baby-boomers sont les plus mordus, selon Russell Moldowan, gestionnaire et analyste de portefeuille pour le compte d’Ethical Funds. «La génération plus jeune a déjà, pour la plupart, accueilli l’investissement éthique, mais les baby-boomers voient ce qui se passe du côté du gouvernement fédéral et dans le film d’Al Gore(An Inconvenient Truth)et commencent à s’ouvrir à ce qui leur est offert.»

Le Canadien moyen est-il à l’écoute du discours sur les changements climatiques? Les compagnies de fonds communs éthiques comme Ethical Funds Co. et Inhance Investment Management n’ont pas vu d’accroissement important des ventes. Pourtant, les fonds éthiques ne se heurtent pas à des portes closes et ces compagnies de fonds espèrent profiter de la bonne réputation des initiatives vertes.

La 2e partie de cet article, Différents moyens d’embrasser les fonds éthiques, sera mis en ligne jeudi.

Mark Brown