Les 10 incontournables de 2018

Par Alizée Calza | 18 janvier 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
5 minutes de lecture
inueng / 123RF

L’aube de 2018 est le moment idéal pour penser aux prochaines étapes de votre pratique. Quels défis attendent les conseillers en cette nouvelle année? Conseiller a recueilli vos avis et conseils.

1- MULTIPLIEZ LES PETITS CHANGEMENTS

Pour ne pas être en retard par rapport aux autres conseillers, Annie Bienvenue, coach d’affaires, formatrice et conférencière en communication à JPL Communications, vous suggère de devenir un adepte du « processus d’amélioration continu ».

« Ciblez les petites choses que vous pourriez améliorer et habituez-vous graduellement aux nouvelles pratiques technologiques, comme les webinaires », détaille-t-elle.

Selon Annie Bienvenue, ces derniers s’imposent comme mode de transmission de connaissances et de partage. Le secteur technologique en général est en évolution constante. Pour elle, la seule façon de rester à la page, c’est d’apprendre à le maîtriser graduellement.

2- ÉLARGISSEZ VOTRE ÉVENTAIL DE PRODUITS

André Lacasse, planificateur financier aux Services financiers Lacasse et ellefinances.com, remarque une tendance grandissante dans le domaine : les clients veulent que leur conseiller ait accès aux produits de toutes les institutions financières. D’après lui, de plus en plus de clients protestent contre l’obligation qu’ont les conseillers de certaines institutions financières de vendre des produits maison.

Selon le planificateur financier, cette situation pourrait entraîner un transfert de clientèle, ou des ajustements dans l’industrie. Par exemple, les banques pourraient décider de permettre à leurs conseillers d’offrir des produits plus variés.

3- PROFITEZ DE LA CONJONCTURE ÉCONOMIQUE

Stéphane Rochon, directeur général, chef de la recherche à BMO Nesbitt Burns, regarde de près les tendances économiques. Selon lui, elles sont généralement très positives en ce moment. Il privilégierait donc le marché des actions.

« Quand on regarde le dynamisme économique mondial, c’est un très bon environnement pour les actions. On pense que ça pourrait continuer au moins pour la première moitié de 2018 », estime-t-il.

4- PENSEZ MULTIDISCIPLINARITÉ

« Aujourd’hui, les clients s’attendent à ce que le conseiller soit capable d’évaluer l’ensemble de leurs besoins », affirme André Lacasse. Si, il y a 10-15 ans, les conseillers étaient très spécialisés et se référaient entre eux, on assiste désormais à une approche plus généraliste.

Les clients ne veulent pas passer d’un conseiller à un autre, donc les professionnels qui travaillent avec une équipe devraient avoir, selon ses dires, plus de facilité à garder leurs clients que les conseillers solitaires.

5- MÉFIEZ-VOUS DES MIRAGES

Pour éviter de faire de mauvais paris, ne vous laissez pas attirer par des mirages tels que les bitcoins ou les actions de marijuana au Canada, prévient Stéphane Rochon.

« Ces actions sont très populaires dans les médias, attirent beaucoup de gens et n’arrêtent pas d’augmenter, mais j’ai déjà vu des modes d’investissement semblables et, généralement, ça finit très mal », explique le directeur général de BMO Nesbitt Burns, pensant à la bulle technologique des années 90 avec Webvan et bien d’autres qui ont fait banqueroute.

Il conseille plutôt d’investir sur des actions qui ont une bonne évaluation et des bilans solides. Il faudrait ainsi privilégier les actions qui ont des perspectives fondamentales fortes, mais aussi des barrières à l’entrée, car elles sont plus difficiles à concurrencer, comme les lignes ferroviaires. Selon lui, les actions de CP Rail sont bien positionnées.

6- INSISTEZ DAVANTAGE SUR L’ÉPARGNE

L’épargne régulière exige une grande discipline et un engagement de la part du détenteur du compte. Selon Gaétan Veillette, Fellow Administrateur agréé et planificateur financier au Groupe Investors, « trop de citoyens ont délaissé en 2017 l’épargne au profit de la consommation discrétionnaire ».

Cette mauvaise discipline d’épargne engendrerait, à long terme, une répartition asymétrique de la richesse. « Les épargnants disciplinés seront en meilleure position financière que les autres », explique-t-il. Si tous les conseillers abordent évidemment déjà la question de l’épargne avec leurs clients, celle-ci devrait demeurer une priorité cette année.

7- SURVEILLEZ L’INFLATION

Stéphane Rochon suit de près les tendances inflationnistes. « Les tendances d’inflation ont été très restreintes jusqu’à maintenant, mais sur nos modèles, depuis les six derniers mois, on commence à voir une légère augmentation surtout sur le plan de l’augmentation des salaires pour les employés à plein temps aux États-Unis », affirme-t-il.

Selon lui, les problèmes pourraient plutôt surgir vers la fin de l’année 2018 ou au début de 2019. Il craint que cette augmentation pousse, à long terme, les taux d’intérêt à la hausse. Une mauvaise nouvelle pour le marché obligataire, qui pourrait également avoir une influence néfaste sur les actions car selon lui lorsqu’on fait des analyses historiques, et qu’on remonte aux années 60, on se rend compte que c’est le taux d’inflation et la trajectoire de l’inflation qui est la variable la plus importante pour expliquer le rendement de la Bourse et évidemment du marché obligataire.

« Si l’inflation reste sous les 3 ou 3,5 % on est quand même dans une bonne conjoncture. Si l’on commence à monter au-delà de ce seuil, ça commencera à faire vraiment mal à la performance des marchés et aux actions », conclut-il.

8- RAPPELEZ L’IMPORTANCE DE VOTRE RÔLE

Selon Gaétan Veillette, la variété et la cybernétisation des produits et services financiers, qui poussent les consommateurs à être plus autodidactes, représenteront un défi pour les conseillers.

« Le consommateur recherche des applications rapides et efficaces pour répondre à ses besoins. Mais sa méconnaissance de certains aspects financiers, fiscaux et légaux, ainsi que la variété grandissante de produits financiers offerts l’amènent souvent à faire de mauvais choix ou, du moins, des choix qui ne sont pas optimaux », affirme le professionnel en services financiers au Groupe Investors.

Le conseiller est donc primordial pour guider le client dans ses démarches. Il importe de le rappeler aux consommateurs, martèle M. Veillette.

9- AMÉLIOREZ VOS PROCESSUS

À partir de 2018, le conseiller doit s’attendre à rendre des comptes plus régulièrement sur sa pratique professionnelle, selon Gaétan Veillette. « Ses activités et les opérations qu’ils supervisent feront l’objet de davantage de surveillance du cabinet, de l’institution financière et des régulateurs », affirme-t-il.

Les conseillers devront respecter davantage les modèles de pratique reconnus. De plus, les mesures fiscales, qui se complexifient par leur nombre et leur variété, font l’objet de nombreux changements. Cela imposera un défi majeur aux conseillers qui devront suivre de très près l’évolution du cadre fiscal des particuliers, des entreprises et des fiducies.

10- NE NÉGLIGEZ PAS LA CYBERSÉCURITÉ

Enfin, les consommateurs sont de plus en plus nombreux à vouloir accéder à leur compte par internet et effectuer des transactions virtuelles. Cependant, les stratagèmes frauduleux s’y multiplient.

Le conseiller en services financiers devra donc faire preuve de prudence et ne pas oublier de sensibiliser les consommateurs à la cybersécurité pour les aider à se prémunir d’une quelconque arnaque, prévient Gaétan Veillette.

La rédaction vous recommande :

Alizée Calza Alizee Calza

Alizée Calza

Alizée Calza est rédactrice en chef adjointe pour Conseiller.ca et pour Finance et Investissement.