Encore du potentiel dans les actions cycliques

2 mars 2010 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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En entrevue à Morningstar Canada, Daniel Bubis constate que l’économie mondiale «prépare une relance classique». En prévision cette reprise, ce gestionnaire de deux importants fonds CI (Placements canadiens et son équivalent en catégorie de société) garnit depuis plus d’un an ses portefeuilles en actions cycliques, c’est-à-dire qui sont sensibles aux fluctuations économiques.

Daniel Bubis cherche ainsi à tirer parti de la relance du marché boursier qui est stimulée par la croissance des bénéfices des entreprises, l’amélioration de leur bilan et des taux d’intérêt historiquement bas.

Il scrute le marché afin de dénicher des titres qui se négocient au-dessous de leur «valeur intrinsèque», telle que son équipe et lui la définissent.

Sa position la plus importante: Power Corporation du Canada, qui représente 4,2% du portefeuille du fonds CI Placements canadiens. Power Corporation contrôle le groupe de services financiers Great-West Lifeco et la Financière IGM. Cette dernière, rappelons-le, possède les fonds Groupe Investors et Mackenzie. Daniel Bubis estime que Great-West Lifeco et la Financière IGM sont financièrement solides et gérées avec prudence.

Il détient également des actions spécifiques de la Financière IGM. Cette société est propriétaire du Groupe Investors et de la Financière Mackenzie. Cette dernière, précise Daniel Bubis, a récemment essuyé des rachats nets, «mais tout cela est intégré dans le cours de l’action, et la société est une machine à générer des flux de trésorerie disponibles».

Un second titre qu’il affectionne: celui de Magna International. Daniel Bubis en a acheté une bonne quantité en janvier 2009, au moment où les actions de cette «survivante» de la crise de l’industrie automobile mondiale s’échangeaient à très bon marché. Le titre de Magna a beaucoup monté depuis, mais, même à plus de 60$ l’unité, il continue de se négocier sous sa valeur comptable. Aux yeux de Daniel Bubis, Magna International excelle dans son activité principale, soit la fabrication des pièces détachées pour l’industrie automobile, et son bilan est immaculé.

Il attire également notre attention sur le Canadien National. Ce «premier de la classe» dans l’industrie ferroviaire nord-américaine a des barèmes de coûts qui comptent parmi les plus bas de l’industrie. «Il y a un aspect à long terme de cette société essentiellement cyclique, dans la mesure où l’augmentation du prix de l’énergie va profiter à l’industrie ferroviaire dans sa rivalité avec l’industrie du camionnage», explique Daniel Bubis. Certes, le cours de l’action du CN est assez élevé, mais il est «au juste prix compte tenu du calibre de la société et du potentiel de croissance de ses bénéfices par action».

Enfin, il a un faible pour le fonds de revenu Pages Jaunes. Le géant des bottins téléphoniques est actuellement «en proie à un renouveau cyclique». Daniel Bubis a fait le plein des parts de Pages Jaunes lorsqu’elles valaient environ 5$ pièce. Les investisseurs étaient alors préoccupés par la possibilité d’une diminution radicale des distributions quand Pages Jaunes a annoncé qu’elle se convertirait en société par actions. Mais une fois qu’elle a précisé les modalités de la conversion, le marché a constaté que ce serait moins pire que prévu. «Cela a contribué à la hausse des parts», dit Daniel Bubis.

En 2010, Pages Jaunes va conserver ses distributions à 0,80$ par part. À compter de janvier 2011, le dividende annuel initial sera de 0,65$. Ce niveau de dividende «reflète un ratio de versements relativement modeste de 60% à 70% des bénéfices liquides par action», précise Daniel Bubis. Il conclut que le rendement prévu de ce placement pourrait être élevé.