Engendrer l’indice, net des frais

Par Christian Benoit-Lapointe | 7 septembre 2007 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Afin que vos clients obtiennent le rendement du marché, vous devez sans cesse ajouter de la valeur au portefeuille pour compenser le coût des produits et de vos conseils. C’est avec cette contrainte en tête que Claymore investments a développé une gamme de produits indiciels basés sur les données fondamentales.

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Ces produits sont des fonds négociés en Bourse(FNB)qualifiés de fondamentaux, qui s’appuient sur une toute nouvelle démarche indicielle développée par Research Affiliates, une firme de Pasadena en Californie. « Nous avons une licence exclusive pour la mise en marché de FNB qui reproduisent des indices fondamentaux au Canada », affirme Grahame Lyons, directeur général de Claymore Investments.

On sait que dans un FNB traditionnel, la pondération de chaque société au sein de l’indice est déterminée par sa capitalisation boursière. Avec la démarche fondamentale, c’est une moyenne composée de quatre facteurs basés sur les éléments fondamentaux qui constituent l’indice:

– flux de trésorerie; – chiffre d’affaires;- valeur comptable;- total des dividendes en espèces.

Ces quatre facteurs sont d’égale importance pour ce qui est de la pondération des sociétés dans l’indice et sont calculés en période continue de cinq ans. De cette façon, on minimise le risque qu’un seul facteur puisse fausser le portefeuille et l’historique est assez long pour avoir une bonne idée du succès de la firme.« Ces facteurs sont plus en ligne avec la façon dont les conseillers choisissent des titres individuels, ou ce dont ils s’attendent d’un gestionnaire actif », illustre M. Lyons.

« Nous ne disons pas que les portefeuilles pondérés selon la capitalisation boursière ne fonctionnent pas, précise celui qui a œuvré durant quatre ans chez Barclays Global Investors. Ils représentent très bien le marché, mais personne ne les avait remis en question. » En utilisant la démarche fondamentale, on se trouve à rompre la corrélation entre le cours d’une action et son poids au portefeuille. « Le portefeuille se ressemble, le risque est similaire, il tend à compter les mêmes titres, mais leur pondération est différente. » Ce changement subtil engendre un rendement supérieur en moyenne de 2% à 3 % par année, selon les projections de rendements antérieurs.

Ces résultats ont été corroborés par la firme Nomura Securities, qui a voulu faire ses propres calculs dans 23 pays industrialisés en utilisant la méthodologie fondamentale de Research Affiliates. Entre décembre 1987 et juin 2005, la méthode d’indexation fondamentale aurait engendré un rendement moyen supérieur de 2,63 % à celle selon la capitalisation boursière. Au Canada, l’écart aurait été de 3,90 %.

Plus solide dans les marchés baissiersCette performance s’expliquerait en bonne partie par la bonne tenue des FNB fondamentaux durant les marchés baissiers. « L’histoire le démontrerait, convient Grahame Lyons. Quand le marché entre dans une bulle, les FNB traditionnels tendent à avoir un biais croissance, alors que les FNB fondamentaux ont un biais valeur et tendent à mieux tenir le coup. » L’exemple de Nortel, qui représentait jusqu’à 35 % du TSX en 2000, vient à l’esprit. Aux États-Unis, Cisco comptait pour 0,4 % du S&P 500 en 1997 avec un ratio cours-bénéfice de 30. En 1999, malgré son ratio cours-bénéfice 130, son poids au sein du même indice avait décuplé. L’utilisation des quatre facteurs dans un FNB fondamental aurait donné moins de poids à ces titres survoltés, atténuant du même coup l’impact de leur chute sur le portefeuille.

Évidemment, il y a une prime pour ce service: les frais de gestion pour le FNB fondamentaux de Claymore s’élèvent à 0,65 %, auquel s’ajoute 0,75 % dans la catégorie Conseiller. « Mais si nous réussissons à engendrer le rendement supérieur, le conseiller pourra, après le frais de gestion et le coût de ses conseils, produire le rendement de l’indice pour ses clients », affirme Grahame Lyons.

La petite famille de fonds indiciels fondamentaux RAFI compte quatre FNB: Canada(son indice est le TSX 60), États-Unis(Russel 1000), International(MSCI EAFE)et Japon(Nikkei 225). Et elle pourrait grandir prochainement, laisse entendre Grahame Lyons. « Nous préparons un FNB fondamental européen, révèle-t-il. Nous savons aussi que les résultats de notre projection des rendements antérieurs de cette démarche étaient excellents dans les petites capitalisations américaines et les marchés émergents. »

Liens:
Claymore Investments
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Christian Benoit-Lapointe