La différence entre gestion « contrarian » et gestion tendancielle

29 octobre 2009 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Une gestion de type « contrarian » consiste à investir dans des titres qui vont à l’opposé des grandes tendances du marché, à acheter les titres que la majorité des investisseurs vendent, et, au contraire, à vendre lorsque les intervenants achètent, écrit William André Nadeau. gestionnaire de portefeuille et fondateur du cabinet Orientation Finance.

Les investisseurs et gestionnaires «contrarian» aiment investir dans les entreprises qui sont temporairement «boudées» par les investisseurs. Ils recherchent des titres sous- évalués selon leurs critères. Ils ne se soucient pas des prévisions économiques alarmistes mais cherchent des aubaines. Leur secret: attendre que le titre soit reconnu par le marché. Une fois que le titre sera trop populaire, ils préfèrent vendre de nouveau.

Pour suivre le style «contrarian» demande de la patience, de la rigueur et du jugement, pour découvrir qu’une compagnie vaut beaucoup plus cher que la valeur marchande de son cours à la Bourse.

À long terme, les gestionnaires de ce type ont obtenu des rendements supérieurs au marché et leurs choix ont été moins risqués. Il est plus risqué, la plupart du temps, d’investir dans des titres à la mode. La plupart des investisseurs préfèrent investir dans des entreprises à la mode qui ont connu un éclat important dans les médias. Les gestionnaires de type «contrarian» préfèrent les titres non populaires à court terme dans l’espoir qu’ils redeviennent populaires plus tard.La finance comportementale explique que ces investisseurs et gestionnaires anticonformistes sortent des sentiers battus grâce à leur personnalité. Ils sont moins influençables que la population et respectent leur analyse rationnelle qui est au cœur de leurs choix.

Périodes favorables pour cette approche de gestionSelon les styles de gestion de portefeuille, il y a des périodes qui favorisent une approche plus qu’une autre. Pour mars à juin 2009, ce sont les titres qui avaient le plus baissé durant l’année précédente qui ont été les gagnants. L’approche «contrarian» a été gagnante durant cette période, au détriment de la gestion tendancielle. Le contraire s’est produit durant les trois moins suivants.

La gestion tendancielle «trend following» achète au début du moment de la popularité d’un titre et le vend au début du déclin de sa popularité.La grande différence avec la philosophie «contrarian» est que la gestion tendancielle demande moins de patience mais beaucoup de rigueur et d’observations fréquentes. Il arrive sur de courtes périodes (0 à 6 mois) que les tendances ne soient pas confirmées ou que l’on ait de la difficulté à les dénicher. Un gestionnaire n’a pas besoin de patienter de trois à cinq ans avant qu’un titre, une industrie ou un secteur ne soit acheté.

En gestion tendancielle, les achats et les ventes sont morcelés dans le temps. Il y a toujours des tendances dans le marché qui se confirment.

Pour la sélection des titres boursiers, nous croyons que l’achat de titres sous-évalués (tout comme les gestionnaires de style «contrarian»), combiné à une tendance favorable, représente la meilleure des combinaisons. La gestion tendancielle aura tendance à offrir une régularité dans les rendements plus élevée que les autres gestion de type valeur ou valeur «contrarian».

Le contenu de cette chronique a été gracieusement fourni par le cabinet Orientation Finance.