Le RICIFQ souffle sa première bougie

Par Mélanie Alain | 4 mai 2007 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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(04-05-2007)Les premières fois sont généralement marquantes. Il en va de même pour le Regroupement indépendant des conseillers de l’industrie financière du Québec(RICIFQ)qui va bientôt fêter sa première année d’existence. L’organisation tenait donc à souligner l’événement lors de sa première assemblée annuelle officielle le 10 mai prochain. Larry Bathurst, son président et porte-parole, a discuté avec Conseiller.ca des réalisations de ce jeune regroupement de conseillers autonomes, qui entend continuer à laisser sa marque dans les années à venir.

I: Quel est le plus grand accomplissement du Regroupement dans la dernière année?L.B.: Que le RICIFQ soit connu. Il est très connu dans l’industrie maintenant. Dorénavant, il faudrait qu’il soit reconnu.

I: Vous parlez de reconnaissance. Quelle a été la réaction des grandes autorités financières, comme l’AMF?L.B.: On est connu de l’AMF, mais je suis certain qu’aucun regroupement de conseillers n’est reconnu comme organisation sérieuse. Je dis ça à la suite de rencontres que j’ai eues avec l’AMF qui semble assez déconnectée par rapport à ce qu’est un conseiller. Mais les conseillers ont eux-mêmes participé au fait de ne pas être reconnus, car on n’a pas eu de regroupement pour nous représenter depuis 15 ans.

Ce niveau de reconnaissance changera dépendamment du nombre de conseillers qui adhéreront au Regroupement ou qui se montreront intéressés dans la prochaine année: 800 inscrits, c’est bien pour une première année, mais si ça demeure là, ça ne sera pas représentatif, ni plus reconnu comme organisation sérieuse.

I: Quelle a été la réponse de la part des travailleurs de l’industrie, autonomes ou non?L.B.: Le feedback est bon. De ceux qu’on réussit à rejoindre par nos communiqués, on a une réponse favorable. Ils se rendent compte qu’il faut se donner une voix. Le défi, c’est de les rejoindre. Un phénomène particulier dans notre domaine, c’est que les travailleurs autonomes n’ont pas l’habitude de se réunir. Ils se perçoivent plus comme des compétiteurs entre eux. C’est difficile de les rassembler et beaucoup ne lisent pas les communiqués. Je connais plusieurs conseillers qui ne savent même pas qu’il y a une consultation sur la réforme de l’inscription en fonds communs de placement. On est 23000 conseillers en fonds communs au Québec, et lors des audiences publiques de l’AMF ce 1er mai, il y avait 50 personnes.

I: La réforme de l’inscription en fonds communs de placement est un dossier chaud sur lequel Regroupement travaille présentement? L.B.: C’est LE dossier chaud. On a demandé, avec d’autres organismes, un prolongement des consultations qui finissaient le 23 avril. On a eu une extension de 30 jours, jusqu’à la fin mai, et le Regroupement déposera un mémoire sur les préoccupations qu’on perçoit que les conseillers auront avec cette réforme-là. On l’a communiqué verbalement à l’AMF lors de la consultation publique, on va tout répéter par écrit, mais on ne se fait pas beaucoup d’illusions à ce sujet-là.

On a appris il y a seulement un mois qu’il y avait des consultations. L’AMF a communiqué avec les cabinets qui ont divulgué un peu l’information aux médias, mais elle n’a pas avisé directement les conseillers. La plupart ne sont pas au courant. Je compare la situation à une course au Blue Bonnets. L’AMF est dans le dernier détour et nous, on sort des barrières. L’AMF travaille sur la réforme depuis 2004, et les consultations ont été lancées le 20 février.

I: Avec la réforme, le MFDA pourrait assumer les fonctions de la CSF? L.B.: Oui. Avec la réforme, la supervision des cabinets et des conseillers en fonds communs de placement au Québec serait possiblement transférée au MFDA. On ne serait plus réglementé pas la CSF. C’est la même chose en valeurs mobilières. En plus, les conseillers en valeurs mobilières et en fonds communs ne seraient plus sous la Loi sur la distribution de produits et services financiers du Québec, mais sous la Loi des valeurs mobilières. C’est un changement majeur, parce que les gens en valeurs mobilières sont présentement sous la Loi des valeurs mobilières, mais pas ceux qui sont en fonds communs. Puis, les conseillers en valeurs mobilières ont un statut d’employé à commission, et pas de travailleur autonome. Le 1er mai, on a demandé si le statut des conseillers travailleurs autonomes en fonds communs allait changer. L’AMF ne pouvait pas nous répondre. Cette notion leur semblait nouvelle.

I: Le Regroupement aura sa première assemblée annuelle officielle le 10 mai prochain. De quoi allez-vous y discuter?L.B.: On va faire ressortir ce qui a été réalisé: que le Regroupement est connu, qu’il faut maintenant le faire reconnaître. On va informer les gens de la réforme de l’AMF et donner un compte-rendu de la consultation du 1er mai.

Durant l’été 2006, notre Regroupement a aussi conclu une entente avec Inovesco(maintenant le Groupe Assure). On a reçu un escompte de prime sur l’assurance responsabilité pour nos membres. Plusieurs conseillers ont donc pu profiter d’une réduction de taux, qui est plus élevée que le coût pour être membre du Regroupement, soit 120$ par année.

En primeur, je vous révèle que lors de l’assemblée, on annoncera que Inovesco lance un cours en conformité sur Internet pour nos membres et pour ses assurés. Nos membres bénéficieront d’une réduction de prime additionnelle en suivant le cours. C’est une réalisation dont on est content, car l’assurance responsabilité était un irritant majeur pour plusieurs conseillers.

On fera aussi un bilan et il y aura des élections pour combler les postes vacants.

I: L’assemblée annuelle a lieu où et quand?L.B.: Le 10 mai à 13h à Drummondville, à l’hôtel Le Dauphin. Pour s’inscrire, il s’agit d’aller au www.regroupement.ca.

I: Que doit-on surveiller pour 2007?L’année dernière, on a travaillé sur le dossier des pratiques commerciales de l’industrie, versus le code d’éthique de la Loi sur la distribution de produits et services financiers. On a obtenu un avis juridique sur ce dossier parce qu’il y a des grandes différences entre les pratiques de l’industrie et le code d’éthique que les conseillers doivent respecter. Nous, on demande des clarifications à ce sujet à la Chambre et à l’AMF. On va poursuivre ce dossier en 2007.

On souhaite aussi avoir assez de membres pour générer suffisamment de budget et éventuellement avoir une petite permanence au Regroupement. Présentement, tous ceux qui travaillent sur le CA le font bénévolement. Ça nous prend des gens qui travaillent à plein temps dans l’organisation pour la faire avancer et gérer son quotidien.

Mélanie Alain