Quatre raisons de ne pas économiser pour la retraite ?

16 Décembre 2010 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Cotiser à un REER n’est pas toujours une fin en soi. Dans certaines circonstances, il est préférable d’y passer outre pendant un certain temps, dit la chroniqueuse financière Angela Self, du quotidien Globe and Mail.

Avec l’aide du conseiller Bruno Malta, de la firme Wellington West Capital, elle énumère quatre situations où il est avisé de laisser le REER de côté. Serez-vous d’accord avec celles-ci ?

1. Vous avez des dettes de consommation Les personnes qui ont d’importants soldes impayés sur leurs cartes de crédit devraient concentrer tous leurs efforts à les effacer. En effet, il est plus rentable de liquider une dette qui porte un taux d’intérêt de 19 % que d’effectuer des placements qui produiront moins à long terme, estime Angela Self. À ce sujet, Bruno Malta dit que les projections de rendement annuel de 8 % à 10 % sur les cotisations REER sont irréalistes et doivent être revues à la baisse. Dans ce contexte, l’élimination des dettes de consommation devrait constituer la première priorité des épargnants.

2. Votre taux d’imposition est faible Les personnes qui gagnent de faibles revenus (comme les étudiants et les travailleurs au salaire minimum) ont intérêt à placer leur épargne dans un CELI plutôt que dans un REER, note la chroniqueuse. Pourquoi ? Parce que leur revenu imposable étant déjà très bas, des cotisations REER ne l’abaisseront pas davantage. Vu autrement : les bas salariés qui cotisent à un REER ne doivent pas s’attendre à recevoir un gros remboursement d’impôts. De plus, s’ils doivent retirer leur argent pour régler des dépenses imprévues, ils subiront une forte retenue fiscale à la source. Un CELI, à l’inverse, leur permet d’effectuer des retraits sans pénalité.

3. Vous avez des projets à court terme Les jeunes qui prévoient se marier et acheter une maison à l’intérieur d’un délai de trois ou quatre ans devraient songer d’abord à amasser des liquidités, souligne Bruno Malta. Les REER viendront plus tard. L’idéal, ajoute-t-il, est de mettre de côté l’équivalent de 10 % de ses revenus bruts. Évidemment, ce n’est pas toujours facile. De nombreuses personnes y parviennent en demandant à leur institution financière de virer automatiquement, de leur compte courant vers un compte d’épargne, la somme requise à chaque paie, par exemple. Non seulement cet argent sera-t-il bienvenu au moment de faire une mise de fonds sur une maison, mais il peut servir de coussin en cas de pépin, comme une perte d’emploi.

4. Votre hypothèque pèse lourd Même en cette époque de bas taux d’intérêt, un nombre substantiel de Canadiens peinent à rembourser leur hypothèque. Si les taux se mettaient à monter, ils se retrouveraient rapidement en difficulté financière. C’est pourquoi ils devraient oublier leur REER pour l’instant et utiliser le montant prévu de leurs cotisations pour réduire le capital de leur hypothèque. « Même les personnes au début de la quarantaine ont encore du temps devant eux pour préparer leur retraite », dit Bruno Malta. Ceux qui affectent toutes leurs épargnes au remboursement de leur hypothèque seront surpris de la rapidité avec laquelle ils peuvent l’éteindre, fait-il remarquer. Et puis, quelle économie d’intérêts !

Angela Self dit que l’adoption de l’une ou l’autre de ces mesures devrait se faire à l’intérieur d’un plan financier structuré qui vise des objectifs précis. Un conseiller sera en mesure de suggérer les solutions les plus appropriées à chaque cas.

Êtes-vous d’accord ? De nombreux spécialistes et professionnels de l’industrie pensent au contraire qu’il est préférable pour vos clients de constituer un REER tôt dans leur vie professionnelle, afin de profiter le plus longtemps possible de l’effet cumulé des rendements à l’abri de l’impôt.