Comment rassurer ses clients quand les marchés chutent?

Par Sylvie Lemieux | 14 juin 2021 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Discussion avec une cliente
Photo : fizkes / istockphoto

Les craintes d’une inflation ont perturbé les marchés boursiers en mai. Et il n’en faut parfois pas plus pour que certains investisseurs s’inquiètent de leurs placements. Comment rassurer ses clients face aux soubresauts de la bourse ?

« Si son portefeuille est bien réparti en fonction de ses besoins de décaissement, d’épargne ainsi que de ses objectifs à moyen et long terme, l’investisseur n’a pas à se préoccuper des baisses de marchés », explique Gaétan Veillette, planificateur financier chez IG Gestion de patrimoine.

« Un client devrait normalement être préparé et conscientisé à vivre une baisse éventuelle des marchés boursiers. Il sait alors qu’il doit faire preuve de sagesse en restant fidèle à ses objectifs établis avec son conseiller », ajoute-t-il.

C’est le rôle du conseiller d’éduquer son client en matière de littératie financière, soutient M. Veillette. Il peut notamment le faire en lui présentant les modèles historiques de baisse et de reprise des marchés. « Historiquement, les marchés boursiers ont toujours repris leur cours normal avant de battre de nouveaux records à la hausse », souligne le planificateur financier.

Il est cependant bon de préciser que le passé n’est pas toujours garant de l’avenir.

C’est en situation de recul boursier que le conseiller doit particulièrement « manifester sa présence auprès du client pour notamment faire état de la situation, lui présenter des opportunités et l’accompagner dans ses choix stratégiques, soutient Gaétan Veillette. [Notre] rôle est primordial en cas de baisse boursière. »

Le moment est opportun pour le conseiller de faire « une mise en perspectives de l’avenir financier et fiscal du client, dans le cadre d’une planification financière informatisée, explique Gaétan Veillette. Il devrait aussi lui présenter les avantages de l’épargne régulière et de la recomposition des dividendes dans son portefeuille de placement en cas de baisse des marchés. » L’aiguiller vers des articles produits par le cabinet ou une institution financière est un autre moyen pour aider son client à approfondir ses connaissances et ainsi apprendre à mieux jongler avec la volatilité des marchés.

TIRER AVANTAGE DE LA SITUATION

L’investisseur doit aussi réaliser qu’un recul de la bourse peut engendrer des opportunités fiscales ou financières, selon Gaétan Veillette. C’est peut-être le bon moment d’effectuer « une ponction additionnelle d’un FERR pour le transférer en CELI, dit-il. Ou devancer un retrait annuel unique du FERR normalement prévu en fin d’année pour le réinvestir dans un placement non enregistré. »

L’investisseur pourrait aussi en profiter pour réaliser « une perte en capital dans le cas d’un placement non enregistré pour récupérer des gains en capital déclarés au cours des trois dernières années ou, encore, pour se créer une banque de déduction en pertes en capital, suggère M. Veillette. Il pourrait aussi accélérer la défiscalisation du patrimoine notamment pour tirer avantage dans l’avenir des programmes sociofiscaux ou atténuer l’impact fiscal au décès. »

Un marché baissier peut aussi offrir des occasions d’investissement. On peut faire des achats à bon compte à la condition de s’assurer que les titres visés se soient stabilisés. Et de respecter sa tolérance au risque.

 

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Sylvie Lemieux

Sylvie Lemieux est journaliste pour Finance et Investissement et Conseiller.ca. Auparavant, elle a notamment écrit pour Les Affaires.