Le rôle des conseillers dans le succès des transferts d’entreprise

Par Didier Bert | 15 mai 2023 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Une conseillère discute avec une cliente.
Photo : kate_sept2004 / istockphoto

Les conseillers ont beaucoup à apporter dans l’accompagnement des transferts d’entreprise, qui se soldent trop souvent par des échecs.

Les conseillers en sécurité financière et les planificateurs financiers doivent intervenir dans le transfert de propriété, alors que sept transferts de PME sur dix échouent, pointe le guide de référence sur le transfert d’entreprise, que viennent de publier la Chaire IG de gestion de patrimoine en planification financière et la faculté des sciences de l’administration de l’Université Laval.

Un transfert d’entreprise se traduit à la fois par le transfert de direction de l’organisation, et par le transfert de la majorité capitalistique de la société. C’est sur ce deuxième volet que les conseillers peuvent accompagner le cédant.

Or, « pour les entrepreneurs, il n’est pas forcément naturel de demander de l’aide, surtout pour les dirigeants expérimentés », rappelle le guide de référence. La plupart du temps, le dirigeant s’en tient à consulter son comptable.

Pourtant, le transfert de propriété enveloppe des domaines bien plus larges que ceux dans lequel le comptable peut intervenir. Ainsi, le conseiller en sécurité financière fournit l’évaluation des besoins d’assurances pour payer les impôts au décès, ou pour racheter les parts des partenaires à leur décès, ou pour amoindrir le niveau de risque.

De son côté, le planificateur financier apporte du conseil sur les questions concernant la retraite et le patrimoine, la préparation d’un bilan personnel pour les individus, et l’implantation de la planification financière personnelle intégrée. « Le transfert d’actifs est susceptible d’engendrer des conséquences fiscales plus importantes que le transfert des actions », illustre le guide de référence.

Et même si chaque professionnel a son rôle à jouer dans l’accompagnement des transferts d’entreprises, chacun doit aussi être conscient des autres champs d’expertise à prendre en considération dans ce processus complexe. Les conseillers doivent, comme les autres experts, établir une saine collaboration entre les différentes parties prenantes.

L’enjeu est de taille pour l’économie québécoise, puisque 15 000 propriétaires songeaient à vendre leur entreprise il y a deux ans, rappelle le guide. Or, 43 % des entreprises familiales ne possèdent aucun plan de succession, et 30 % se reposent sur un plan informel, selon des données publiées par HEC Montréal en 2021.

Didier Bert

Didier Bert est journaliste indépendant. Il collabore à plusieurs médias sur les thèmes de l’économie, des finances et du droit.