Les Canadiennes doubleront leur actif en dix ans

Par La rédaction | 4 mars 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Les femmes canadiennes contrôleront près de 4 billions de dollars d’actif d’ici 2028, d’après un nouveau rapport de CIBC. À l’heure actuelle, elles détiennent 2,2 billions de dollars. Ainsi, en moins de dix ans, elles doubleront leur patrimoine. Quelle est l’incidence de ce phénomène sur votre pratique?

« Il y a encore beaucoup à faire pour exploiter entièrement la force économique des femmes, mais la direction est claire : les femmes joueront un rôle encore plus important et plus influent au sein de l’économie canadienne », peut-on lire dans le rapport Le nouveau visage de la richesse chez les femmes, rédigé par Benjamin Tal et Katherine Judge, économistes, Marchés des capitaux CIBC.

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Les auteurs du rapport montrent que depuis la dernière récession, davantage de femmes de plus de 25 ans participent activement à l’économie. Elles représentent plus de la moitié (52 %) des emplois à temps plein créés depuis le pic datant d’avant la récession de 2008.

Même si ces chiffres sont encourageants, il faut noter que les femmes de plus de 25 ans sont encore surreprésentées dans les postes à temps partiel. Elles y sont ainsi deux fois plus nombreuses que les hommes. Elles décrochent cependant davantage d’emplois à salaire élevé qu’auparavant. Désormais, plus du tiers de ce type de postes (39 %) est occupé par des femmes.

Grâce à la croissance de leurs revenus, les membres de la gent féminine participent ainsi davantage à la richesse des ménages canadiens et ont un contrôle accru sur celle-ci.

« Dans les familles où l’on retrouve une femme de la population active qui travaille, le salaire des femmes représente un taux sans précédent de 47 % du revenu familial, soit presque le double du taux des années 1970. Aujourd’hui, 41 % des femmes (célibataires, divorcées, veuves ou responsables des décisions de placement) contrôlent pas moins de 2,2 billions de dollars en actifs financiers. Ce nombre est susceptible d’augmenter rapidement, alors que la cohorte de femmes au revenu élevé et retraitées est en croissance », indique le rapport.

UN PHÉNOMÈNE AUX CAUSES MULTIPLES

CIBC Marchés des capitaux explique cet accroissement du pouvoir économique de la gent féminine par certains facteurs.

Le premier : les femmes ont une plus longue espérance de vie que les hommes et ont tendance à se marier plus tôt qu’eux. Les femmes mariées sont celles qui détiennent le plus grand bassin de richesse parmi toutes les femmes. Celles-ci survivent souvent plus de cinq ans à leur conjoint et héritent donc ultimement du contrôle d’une part importante du patrimoine.

Selon les chiffres de CIBC, les femmes demeurent aussi célibataires plus longtemps, participant ainsi davantage à la main-d’œuvre et redéfinissant les priorités historiques en ce qui concerne la famille et le travail. On retrouve d’ailleurs davantage de femmes célibataires que divorcées.

LA BALLE EST DANS VOTRE CAMP

Le fait que les femmes contrôlent un patrimoine de plus en plus important devrait forcer les conseillers à adopter une approche différente pour la gestion de cette richesse. De nombreuses études signalent que les femmes n’administrent pas l’argent de la même manière que les hommes et qu’il y a des différences importantes au chapitre de la performance, de l’expérience et de la confiance en matière de placement.

Ainsi, elles semblent moins sûres d’elles que les hommes vis-à-vis de leurs placements. Alors que la croissance du revenu d’emploi a été à peu près égale entre hommes et femmes célibataires depuis 2011, on constate que la performance des investissements des femmes est plus basse que celle des hommes, résultat de leur confiance moins assurée.

« Le manque d’attention accordée à ces différences pourrait expliquer que les femmes perdent du terrain en ce qui concerne la performance des investissements », souligne le rapport.

Sachant cela, les professionnels de la gestion de fortune devraient repenser leur approche afin de prendre en compte le genre des clients et d’effacer ces différences.

La rédaction